Crise d’identités

Akhésa et Cindy Granger

 

 

E-mail : Akhesa_fr@hotmail.com cindy.granger@wanadoo.fr

Résumé : Mais qui est qui ?

Spoiler : « Transfert » (principalement) et tous les épisodes passés en France, en théorie, je n’ai pas fait attention Avertissement : Les personnages ne m’appartiennent pas, et vous connaissez la suite…

Genre : Sam/Jack romance, humour

 

 

Jeudi SGC, 16H00

Ni les quatre membres de Sg1, ni les Tok’ra n’auraient pu dire que cette dernière mission ensemble avait été de tout repos. Partis pour une simple mission d’exploration en commun (ce qui était loin de plaire à Jack) ils avaient dû faire sauter un vaisseau Goa’uld, après avoir évacué la population d’une planète annexée par ceux-ci. Les prisonniers étant libérés, ils étaient rentrés à la base, où le général avait ordonné un examen médical à son équipe. Sam était dans son labo, sans avoir revu les autres. Elle faisait les cent pas, quand quelqu’un frappa et entra. C’était Jack O’Neill.

« Sam, commença t-il, on a un sérieux problème. »

« Je sais. Janet t’a dit ? »

« Janet ? Mais de quoi parles-tu ? Je voulais… »

« Un problème à la fois, Jack. Donc, tu n’es pas au courant. »

« Mais, Sam… »

« Je t’en prie, Jack, ce n’est pas évident pour moi. Laisse-moi parler sans m’interrompre, tu m’expliqueras ton problème plus tard. Je ne sais pas si j’aurais le courage d’attendre une autre catastrophe pour en parler… Janet avait les résultats des tests que j’ai fait ce matin. Et quand je dis que nous avons un sérieux problème, je ne plaisante pas. D’ailleurs, je pense même que je vais donner ma démission à l’armée. Si nous voulons éviter la cour martiale qui nous pend au nez, je n’ai pas le choix. Nous ne pourrons plus cacher notre liaison plus longtemps, je suis enceinte. » L’expression du visage de Jack était sans prix. Il la regardait, bouche bée, les yeux exorbités.

« Enceinte ? »

« Oui. Je sais que nous ne pensions pas avoir d’enfants si vite, mais… »

« Sam, je ne suis pas Jack. » Cette fois, ce fut elle qui le regarda comme s’il était un fantôme.

« Pardon ? »

« Je suis Jacob, ton père. Au moment de franchir la porte des étoiles, Jack et moi avons échangé de corps, sans que je puisse expliquer pourquoi. En ce moment, il en parle à George. Et avant que nous ne parlions tous les trois de cette histoire de fraternisation, il faut trouver un moyen de nous faire regagner nos corps respectifs. »

« Si c’est une plaisanterie, Jack, elle n’est pas drôle. »

« Je crains que je ne plaisante pas. »

« Seigneur ! Tu veux dire que tu es vraiment mon père ? » Il hocha la tête, au moment même où un haut parleur réclamait la présence de SG1 en salle de briefing.

Ensemble, ils marchèrent vers l’ascenseur, et une fois que celui-ci se refermèrent sur eux, Jacob dévisagea sa fille.

« Et toi tu es vraiment enceinte de Jack O’Neill ? »

« Oui… Je sais ce que tu vas dire, mais avant écoute moi : j’aime cet homme plus que tout au monde et la seule erreur que j’ai jamais faite, le concernant, c’est d’avoir tant tardé à lui avouer mon amour. »

« Puis-je savoir depuis combien de temps ça dure ? »

« Assez longtemps pour savoir que je veux ce bébé, Ja… papa. C’est trop bizarre, cette situation. »

Les autres étaient déjà en salle de briefing. Sam remarqua que Jacob, ou plus exactement le corps de Jacob, où se trouvait Jack la regardait d’un air de dire : sors-moi de là. Sam et son père prirent place. La jeune femme ne pouvait s’empêcher de regarder Jack et son père alternativement, l’air de se demander comment elle avait pu se mettre dans un tel pétrin. Eh ! Mais attends, Sam ! C’est eux, qui sont dans le pétrin, se rappela t-elle.

« Madame, messieurs, nous sommes tous maintenant au courant de ce qui s’est passé. Quelqu’un a t-il une explication ? »

« Pas encore, mon général, dit Sam en constatant qu’en posant sa question le général la regardait, elle. Mais je vais y travailler. Pour l’instant, je suis trop… sous le choc pour avancer une théorie. »

« C’est peut-être encore une invention de Machello ? tenta Daniel. »

« Nous n’avons vu aucune machine, DanielJackson, nia Teal’c. »

« Il se peut qu’une énergie inconnue ait frappé la porte au moment où Jack et moi la passions, avança Jacob. Vous savez déjà que la Porte des Etoiles, soumises à certaines conditions peut avoir certaines fonctions différentes, comme les voyages dans le temps, par exemple. Alors pourquoi pas ça ? »

« Oui, pourquoi pas ça ? railla Jack, visiblement ennuyé par tout ça. »

« Georges, je propose que nous contactions Anise, elle pourrait peut-être nous aider, dit Jacob. »

« Entendu. Major, d’ici là, vous essayez de recueillir plus d’informations. Teal’c, docteur Jackson, chargez-vous d’étudier les textes des pierres que vous avez rapportés, cela nous fournira peut-être une explication. Jacob, Jack, il serait judicieux de vous faire examiner par le docteur Fraiser. Rompez. »

Sam reprit le chemin de son labo, suivie par Jack. Une fois qu’ils furent seuls, elle s’assit devant son ordinateur et se prit la tête entre les mains.

« Je ne peux pas y croire, dit-elle. »

« Eh ! Ce n’est pas toi qui es obligée de te ballader en compagnie d’un serpent ! … Aïe ! Eh, je ne voulais pas vous offenser, Selmac, mais vous savez ce que je pense de tout ça… »

« Jack, je sais que c’est difficile pour toi… Au fait, papa sait pour nous. »

« Quoi ? »

« Je t’expliquerai plus tard, j’ai du pain sur la planche. »

« Ok. A plus tard. Je t’aime. »

« Moi aussi… Euh, Jack, non ne m’embrasse pas ; ça me fait l’impression que c’est papa… »

« Ok. Je vais voir Doc. Je te parie qu’elle va être ravie… »

17H15

Anise avait prévu son arrivée pour l’heure suivante, le temps de préparer son matériel. Daniel et Sam n’avaient eux, rien trouvé et ils s’étaient retrouvés avec le reste de SG1 et Jacob dans leurs quartiers de repos. Hammond avait ordonné le secret total sur la situation et la suspension de toute mission pour SG1 jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée. Le téléphone sonna et Daniel décrocha.

« Ah ? Euh, oui, on arrive, général. » Il raccrocha. « C’était le général Hammond. Il veut nous voir tout suite. »

« Ben voyons. J’ai l’impression que je passe ma journée à aller en salle de briefing, aujourd’hui. Je n’aurais pas dû me lever ce matin. » Sam lui offrit son plus beau sourire et ils retrouvèrent le général. Celui-ci avait un pli soucieux sur le front.

« Pour en rajouter au stress de cette journée, je vous apprends que Maybourne arrive dans une heure au SGC, annonça t-il. »

« QUOI ? s’exclamèrent en même temps Sam, Jack et Daniel. »

« Le général Hammond a dit que le colonel Maybourne arrive dans une heure au SGC, répéta Teal’c. »

« Merci, Teal’c, je crois que nous avions compris, dit Jack. »

« Dans ce cas pourquoi avez-vous tous dit : quoi ? Il me semblait que vous cherchiez une confirmation. »

« Nous avons un problème plus grave. La personne qui m’a contacté m’a prévenu que le colonel Maybourne venait une fois de plus dans l’intention de trouver quelque défaut dans la base, afin d’obtenir la fermeture du programme. Si ce qui nous arrive aujourd’hui arrive à ses oreilles, nous pouvons dire adieu au SGC. »

« C’est simple, Jack et Jacob n’ont qu’à prétendre être Jacob et Jack, déclara Daniel. Euh ? C’est pas très clair là, hein ? »

« Pas très, non, mais c’est la situation qui le veut, dit Jacob. Jack, vous laissez Selmac parler tout le temps, sinon, vous risquez de ne pas paraître crédible dans le rôle d’un Tok’ra. »

« Mouais… »

« Colonel ! »

« Quoi ? »

« Jacob, penses-tu être crédible dans le rôle de Jack ? »

« Oui, il suffit de sortir une blague idiote de temps en temps, d’être de mauvaise humeur, sauf quand je parle à Sam et la regarder avec un air niais et ravi, comme si elle était la plus grande merveille du monde. C’est bien ça ? »

Jack aurait voulu entrer sous terre (c’était vrai que d’un point de vue technique, il était déjà à vingt sept étages sous terre) et Sam sentit que ses joues s’enflammaient.

« Papa ! »

Daniel se demandait s’il pouvait retenir son rire encore longtemps. Sa main devant sa bouche, il sentait ses larmes monter tant il essayait de ne pas éclater de rire. Un regard noir de la part de Jacob (Jack en réalité) le fit se ratatiner sur sa chaise.

« Je crois que ça devrait aller, approuva le général. Restons tous sur nos gardes. Daniel, vous vous chargerez d’accueillir Anise et de la mettre au courant. »

Ils restèrent en salle de réunion pour mettre au point la rencontre avec Maybourne jusqu’à l’arrivée de celui-ci.

18H15

Les alarmes de la porte résonnèrent dans la base. Anise était ponctuelle, au moins. Daniel se leva, alors que l’enseigne Travis venait annoncer au général que le colonel Maybourne venait d’arriver à la base, et qu’il serait en salle de briefing dans quelques instants. Daniel, Anise et Maybourne arrièvèrent en même temps dans la salle de briefing. Le général leur fit signe de s’asseoir.

« Colonel Maybourne, que nous vaut l’honneur de votre visite ? »

« Un simple contrôle de routine, général, répondit-il. Mes supérieurs veulent savoir si l’argent du contribuable n’est pas gaspillé. »

« Dites-donc, Harry ? intervint Jacob en faisant une parfaite imitation du sarcasme de Jack. Vos supérieurs ne se sont-ils pas aperçus que vous êtes un traître ? »

« Général, je ne supporterais pas d’être traité de la sorte par O’Neill. »

« Le temps n’est pas aux pleurnicheries, Maybourne, coupa Hammond. Expliquez-nous ce que vous attendez de nous. »

« Je vais rester quelques jours tout savoir sur la base et vous observer. Plus particulièrement SG1. Pourquoi la Tok’ra est-elle là ? »

« Nous devons discuter des grands maîtres Goa’uld, intervint Selmac. »

« En effet, approuva Anise. »

« Woaw ! ça c’est bizarre ! s’exclama Jack. »

« Général Carter ? Qu’est-ce qui est bizarre ? voulut savoir Maybourne. »

« Le fait que la Tauri autorise un homme qui a failli mettre en péril l’alliance entre elle et les autres races de l’univers auxquelles elles s’étaient alliées, répondit Selmac. »

« Personne n’a jamais pu prouver que j’étais mêlé à ça. »

« Et moi alors ? demanda Jacob. » Maybourne gratifia celui qu’il pensait être Jack d’un sourire ironique et supérieur. Les autres étaient stupéfaits de la performance de Jacob.

« Oups ! fit Jack à voix haute. »

« Jacob ? demanda Hammond. »

« Ce n’est rien, général Hammond. Mon hôte et moi avions une conversation privée, dit Selmac. »

« Bon, et alors ? Qu’avez-vous de neuf sur les grands maîtres ? »

« Ceci ne concerne que le SGC, colonel Mayboune, répliqua Anise. »

« J’ai vu que vous avez amené des machines avec vous. Il y a encore un problème de Zatarcs que vous voudriez me cacher ? »

« Non. »

« On me cache quelque chose, je le sais et je veux savoir de quoi il s’agit. »

« Puisque vous êtes si malin, devinez, fit Jack. »

Hammond lui fit de gros yeux, mais il ne le vit pas, ayant la tête baissée dans une autre conversation avec Selmac. Soudain : « Eh ! Mais laissez-moi parler ! Je croyais que les Tok’ra laissaient leur hôtes libres… C’est fou ce que ces petites bêtes sont bavardes ! dit-il aux autres. »

Maybourne le regarda, suspicieux. « Je ne vous le fait pas dire, rétorqua le faux Jack une pointe de menace dans la voix. »

« Vous avez un problème avec le fait que je parle beaucoup ? demanda Selmac en regardant le présumé Jack O’Neill. »

« On en rediscutera, Selmac, répliqua Jacob. »

« Bien, désolé de vous interrompre, mais il serait temps de se mettre à travailler, dit le général. Teal’c, docteur Jackson, voulez-vous bien faire faire à notre invité un tour de la base, afin qu’il vérifie que tout va bien ? »

« Vous êtes sûr que Teal’c… ? »

« Sûr et certain, Maybourne. »

Les trois hommes sortirent. Une fois qu’il fut certain que Maybourne serait assez loin, Hammond se tourna vers Jack.

« Il vous arrive d’avoir un peu de jugeotte, colonel ? »

« Oui, de temps en temps. » Sam étouffa un rire. Passant outre, le général se tourna vers Anise.

« Vous avez le matériel pour tout ramener à la normale, Anise ? »

« Oui, général Hammond. En théorie, ils devraient regagner leurs corps dès que j’aurais effectué l’opération. »

« En théorie ? releva Jack. »

« Oui, cette technologie en est encore au stade expérimental. »

« AAAAHHHH…. Général, les deux fois où elle a dit ça, tout a tourné à la catastrophe. La première fois on a failli exploser dans un vaisseau Goa’uld, et l’autre fois, j’ai failli être lobotomisé et Carter aurait pu gagner un Oscar pour son éventuel remake de la belle au bois dormant. »

« Je crains que nous n’ayons pas le choix, colonel. <<

« On commence quand ? fit Jack précipitemment. »

« Je vois que Selmac ne peut s’empêcher de vous faire de l’humour, dit Jacob. »

« Parce que c’est de l’humour, ça ? »

« J’aurais besoin de quelques minutes pour préparer le matériel, dit Freya en prenant la place d’Anise. Vous venez m’aider, colonel O’Neill ? »

« Pourquoi lui ? Il ne connaît rien à la technologie Tok’ra, rétorqua Sam. »

« Parce que si c’est Jacob qui vient, et que le colonel Maybourne le voit, il se demandera depuis quand le colonel O’Neill a appris la technologie Tok’ra, justement. »

De mauvaise grâce, Jack suivit la représentante de la Tok’ra, tandis que Sam fulminait. Dans le laboratoire que le SGC avait mis à sa disposition, Anise s’activait avec sa machine. Jack ne savait pas trop quoi faire.

« Bon, euh, Anise, Freya, peu importe, que suis-je sensé faire pour vous aider ? »

« Je n’ai pas besoin d’aide, colonel. Je voulais juste être seule avec vous quelques instants. Et je suis Freya… Jacob m’a beaucoup appris sur les coutumes de la Tauri et leur façon de se courtiser avant l’anashème. Je me demandais si vous accepteriez de dîner avec moi, d’aller au…. cinéma, je crois, danser avant de pratiquer l’anashème. Et comme maintenant grâce à Selmac, vous avez une certaine expérience des Tok’ra, je me suis dit que nous aurions beaucoup à partager. Peut-être même accepteriez-vous de porter un symbiote et de rejoindre la Tok’ra. Ainsi nous pourrions vivre… »

« Tout va bien ? demanda Sam en entrant. »

« Major Carter, tout est prêt. Vous pouvez en informer les autres. »

« Je m’en charge, dit Jack en sortant rapidement. »

19H10 Quelque part au niveau 19, entrepôt du personnel chargé de l’entretien des locaux

« Ainsi, voyez-vous, colonel Maybourne, disait Daniel en ouvrant un placard, nous optons pour un maximum de sécurité en choisissant les meilleurs détergents qui existent sur le marché. Mais ne vous inquiétez pas pour l’argent du contribuable, nous avons une réduction: le gars qui les achète a une cousine qui a une amie qui travaille pour l’oncle par alliance du mec qui gère les commandes, dans l’usine de détergents, ajouta l’archéologue sur un ton de confidence. »

« Docteur Jackson, je ne pense pas que… »

« Et attendez, on ne vous a pas encore montré le produit qui nettoie les caméras de sécurité, continua Daniel qui finalement, s’amusait comme un fou à tourner Maybourne en bourrique. »

« Docteur Jackson, Daniel, je… »

« Vous voulez tout savoir sur la base, colonel Maybourne, dit Teal’c en empoignant le pauvre homme par le col et le traînant vers la sortie. Nous allons maintenant rencontrer l’équipe de nettoyage. »

« Ah oui ! Il y a d’ailleurs, parmi ces gens, quelqu’un qui une requête à faire à quelqu’un d’influent. Et comme vous êtes, là… Vous savez, il s’agit de… »

19H10, niveau 21, laboratoire.

« Nous sommes prêts, décréta Anise. Jacob, colonel O’Neill, mettez-vous de chaque côté de l’appareil. Voilà… Major Carter, restez derrière le colonel, on ne sait jamais ce qui peut se passer. Général Hammond, si vous voulez bien vous placer derrière Jacob. » I

ls firent comme il leur avait été demandé. Sous l’œil vigilent de Janet, Anise activa sa machine. Il y eut comme une sorte d’éclair. Une seconde plus tard, tout était normal.

« Alors ? demanda le général. »

« Je suis de nouveau moi-même, annonça Jacob. »

« Alors, ça a marché, dit Anise. »

« Pas exactement, contesta ‘Jack’. »

« Que voulez-vous dire, colonel ? »

« Eh bien, d’une façon imagée, je me retrouve dans une taille 38 au lieu du 44, dit alors ‘Sam Carter’. »

Jacob, Anise, Janet et le général n’y comprenaient rien… Ils regardaient tour à tour les deux officiers.

« En fait, je suis Sam Carter, répliqua ‘Jack’ à la question du général. »

« Et je suis Jack, fit la voix de Sam. »

« C’est une plaisanterie ? fit Jacob à son tour. »

« Je crains que non, papa… » Ils échangèrent tous un regard consterné

« Comment est-ce possible, Freya ? »

« Je ne sais pas, Jacob. Je vous avais prévenu que cette machine était expérimentale. »

« Qu’est ce que j’avais dit ? Je savais qu’il allait arriver quelque chose. »

« Major ! Je veux dire colonel, laissez-la s’expliquer. »

« Je crains qu’il n’y ait pas d’explication, général Hammond. Le mieux est que je retourne sur ma planète pour vérifier l’appareil avec d’autres scientifiques. Je vous recontacte dès que j’ai du nouveau. »

Voyant qu’il n’avait pas d’autre choix, le général acquiesça. Jacob décida d’accompagner la jeune femme, non sans avoir prévenu Sam et Jack qu’il aimerait avoir une conversation avec eux dès que les choses reviendraient dans leur état normal.

20H00 Salle de repos de SG1

« Donc, cette fois, Sam est dans le corps de Jack, et vice-versa, résuma Daniel. »

« Vous êtes un vrai génie, Space Monkey, dit Jack par la voix de Sam. A propos, comment ça s’est passé avec Harry ? » Daniel éclata de rire, tandis que Teal’c eut un sourire satisfait sur son visage habituellement stoique.

« Vous auriez dû être là. On l’a emmené dans tous les recoins perdus de cette base, faisant des discours sur tout, depuis le genre de dentifrice qu’on utilise ici jusqu’aux machines à laver, en passant par les recettes des cuisiniers, l’ulcère de Madame Potter, vous savez, la stardardiste qui a eu huit enfants, et j’en passe. »

« Sans compter que chaque membre du personnel avait une requête à lui faire concernant un membre de leur famille, continua Teal’c. »

« Vous n’auriez pas une petite faim ? demanda Jack. »

« Si. On va au mess ? »

« Avec un peu de chance, Maybourne n’y sera pas. »

Dans le couloir, Jack s’arrêta soudain. Il attrapa Sam par l’épaule. Toute l’équipe s’arrêta du coup.

« Quoi ? »

« Vous êtes en train de marcher comme un femme, major. »

« Et alors ? Je suis une femme. »

« Mais pour l’instant, vous êtes dans mon corps, alors marchez comme un homme, Carter. »

« Ouais, si vous croyez que c’est facile. En plus, vous ne vous êtes pas vus, vous ! Sincèrement, j’ai… enfin je veux dire vous avez une de ces dégaines ! Alors, s’il vous plaît, mon colo… euh, MAJOR, marchez comme une femme. »

Non sans réticences, Jack O’Neill essaya de marcher comme une femme… c’était peine perdue !

« Ah, ah, ah, s’exclama Daniel qui n’en pouvait plus. On dirait un remake de la cage aux folles. »

« Daniel ! grognèrent les deux officers. »

Sam, quant à elle, parvint à imiter une démarche masculine. Mais en entrant au mess, plein à cette heure-ci, elle reprit automatiquement sa démarche normale, attirant les regards du personnel sur le joli déanchement du colonel O’Neill. S’étant servis au self, ils s’assirent à une table vide et commencèrent leurs repas, Daniel racontant ses aventures de l’après-midi avec le colonel Maybourne. Tout à coup, alors qu’ils en étaient au café, Daniel, Teal’c et Jack fixèrent Sam d’un air étonné.

« J’ai un bouton sur le nez ? »

« Non, c’est juste que… » Daniel, plié de rire, ne put continuer sa phrase.

« Evitez de lever le petit doigt en prenant votre tasse, ça ne fait pas très viril, fit Jack acerbe. »

« Oh ! désolée… »

Plus tard, ils se séparèrent. Sam et Jack avaient changés de chambres, comme ils avaient de corps. Ce qui, de toutes manières, ne changeait pas grand chose, puisqu’à minuit, Jack rejoignit Sam dans ses quartiers (d’habitude, à la même heure, il allait dans ceux de Sam).

« Drôle d’histoire, non ? »

« Tu crois ? En moins de quelques heures, j’ai eu droit à trois corps différents. J’ai hâte de redevenir moi-même. »

« Et moi donc ! Comment fais-tu pour te sentir à l’aise là-dedans ? »

« Je peux te retourner la même question… »

« Tu m’as dit un jour que ton fantasme, le jour où tu m’as rencontrée était de posséder mon corps. »

« Je ne le voyais pas de cette façon. »

« Ah bon ? Laquelle ? »

Ils se sourirent tendrement et se rapprochèrent pour s’embrasser… Beaucoup plus tard, cette même nuit, ils étaient sur le point de s’endormir, allongés l’un contre l’autre, perdus dans leurs pensées. Pour la première fois, ils avaient pu expérimenter ce que ressentait le corps de l’un au contact de celui de l’autre, ce qui avait fait de leurs étreintes passionnées un moment unique. Jack avait été surpris de la réaction du corps de Sam au moindre contact du sien. Il en était de même pour elle. Ils savaient tous les deux que ces moments accentueraient, à l’avenir, leur complicité.

Vendredi SGC, 08H00

La matinée avait mal commencé. D’une part, le général Hammond avait réveillé nos deux tourtereaux, mais en plus, il les avait réveillé pour leur faire part d’une mauvaise nouvelle : Maybourne avait invité ses collègues :conclusion, il fallait mettre la tenue officielle…

« Quoi ?!!! s’exclama O’Neill quand il sut qu’il fallait qu’il s’habille en jupe, collants, et chaussures à talons. Non, c’est une blague ! »

« Est-ce que j’ai l’air de plaisanter, Jack, dit alors Sam un brin amusée. Voici ma tenue… Allez, va t’habiller. »

« Si je chope cette Anise de malheure, je lui fais bouffer son serpent ! »

Une chose était sûre, Jack serait de mauvaise humeur tout la journée. Pendant ce temps, Sam s’habilla avec l’uniforme de Jack. « Hey ! C’est pas mal ! s’exclama t-elle devant la glace. »

Au bout d’une demi-heure Jack n’était toujours pas prêt. Sam alla le trouver dans ses quartiers.

« Jack ? Dépêche-toi mon chéri, on va être en retard. Mais qu’est ce que tu fais ? »

« Ça ne se voit pas, non ? J’essaie de mettre ces fichus bas ! C’est la troisième paire que je file avant même que ça n’atteigne la hauteur de mon genou ! »

« Ah bon ? Tu sais pourtant les enlever, quand il faut, et dans les règles de l’art… Bon, je vais t’aider… Voilà… Tu es prêt ? »

« Sam, pour l’amour de Dieu, ne m’oblige pas à… »

« Je vais y aller si tu veux. On se retrouve là-bas, ça fera moins suspect. »

Elle partit donc en salle de briefing. Les soldats qui étaient au niveau 27 furent étonnés de voir le colonel arriver à l’heure pour le briefing. Par contre, le major Carter, qui arriva avec dix minutes de retard, ce qui n’était pas dans ses habitudes, semblait revenir d’un tour sur un grand huit. Non seulement, elle avait une tête à faire peur, mais en plus, elle marchait étrangement (à vrai dire, ‘elle’ avait l’air de marcher sur des œufs). La féminité qu’elle avait conservée jusque là, pour une femme militaire et qui faisait craquer la moitié des hommes de la base semblait avoir disparu et les soldats trouvaient qu’elle avait perdu beaucoup de son charme…

« Ça va, Ja… euh Sam ? s’enquit Daniel en voyant la tête du ‘major’. »

« Oui… »

« C’est vrai que vous n’avez pas l’air bien, major, remarqua Maybourne. »

« Mais qu’est-ce qu’il fait là, celui-là ? demanda Jack. »

« Il nous observe, major, rappela le général. Asseyez-vous. On va commencer… »

Maybourne observait les membres de SG1. Quelque chose n’allait vraiment pas. Il n’arrivait pas encore à mettre le doigt dessus, mais… d’abord, depuis quand le major Carter parlait-elle de cette façon devant un supérieur ? Bon, c’est vrai qu’elle l’avait déjà traité d’idiot, mais il avait mis cela sur le compte de la fatigue et des drogues dont avaient usé les aliens sur elle. Et puis pourquoi semblait-elle si grotesque sur ses talons ? D’un autre côté, O’Neill avait une pose franchement effeminée, sur son fauteuil. Le docteur Jackson qui expliquait les données archéologiques que le MALP avait envoyé d’une planète semblait lui-même, et ce grand Jaffa dont Maybourne se méfiait le regardait d’un air qui ne lui plaisait pas. Hammond semblait un peu inquiet.

« Autre chose à rajouter ? demanda le général. »

« Vous ressemblez à Omer Simpson, quand vous faites cette tête là, mon général, dit ‘Sam Carter’. »

« Monsieur, dès que possible, il faudrait pouvoir aller sur cette planète qui a une atmosphère paticulière, semblable à celle où vivait Malikaï. Et j’aimerais vraiment pouvoir étudier de près et sans problème cette fois la formation d’une tempête géomagnétique et déterminer son influence sur l’environnement de la planète. »

Maybourne regarda ‘Jack’ avec des yeux de merlan frit. Il n’eut pas le temps de s’étonner plus longtemps que ‘Sam’ se leva d’un bond et sortit de la pièce en courant, les mains sur la bouche, manquant de s’entraver sur la chaise de Maybourne. La scène était vraiment burlesque et Daniel s’en voulait de n’avoir pas pu filmer ça… Ah, mais il ya avait les caméras de surveillance... Son envie de rire reprenait et il s’imaginait ce qu’il allait pouvoir fair de la cassette une fois que tout serait fini.

« Savez-vous ce qui se passe ? demanda Hammond à Sam. »

« Oui… euh… il… elle ne se sent pas bien. »

« Je m’en serais douté. » Jack revint quelques instants plus tard, pâle. Il regarda Sam d’un air interrogateur, elle se contenta de lui sourire. « Désolé, je ne m’habituerais jamais aux œufs du mess ! »

« J’aimerais que vous vous rendiez à l’infirmerie immédiatement… major. Accompagnez-la, colonel O’Neill. Colonel Maybourne, Tea’c et le docteur Jackson seront ravis de vous montrer d’autres parties de la base. »

« A vrai dire, je préférarais de beaucoup m’entretenir avec vous sur certains sujets concernant nos alliés… »

Ils prirent l’ascenseur pour se rendre à l’infirmerie, accompagnés de Daniel. Les rumeurs naissaient de toutes part dans les couloirs. Il fallait dire que notre petit groupe était vraiment spécial.

« C’est moi, ou ils nous regardent tous ? »

« C’est bien vous qu’ils regardent. Remarquez, vous êtes si BELLE, avec votre jupe et vos talons, on dirait… Madame Doubfire, railla Daniel qui prenait un malin plaisir à tyraniser Jack. »

« Daniel, menaça alors Jack… »

Arrivés au niveau 21, ils marchèrent en direction du domaine de Janet, quand Sam, qui avait la tête ailleurs, bouscula un infirmier qui passait par là.

« Oh ! Pardon ! Je suis toute confuse ! »

« Il n’y a pas de mal… colonel O’Neill, fit l’infirmier en dévisageant étrangement l’officier. »

Sam sentit du rouge monter à ses joues, tandis que Daniel ne put contenir un énorme éclat de rire devant la situation. L’infirmier, intrigué par la soudaine féminité du colonel, reprit sa route.

« Sam ! »

« Je suis désolée. J’ai du mal à m’habituer… » Néanmoins, ils atteignaient l’infirmerie. Janet les accueillit avec un sourire.

« Tiens ! Voilà mes plus fidèles abonnés. Bonjour. »

« Bonjour Janet. »

« Salut Doc. »

« Alors, qu’est ce qui vous amène, aujourd’hui ? »

« Vous n’en avez vraiment aucune idée ? J’ai l’impression que le corps de Carter a quelques difficultés… Vous savez, nausées, fringales, seins douloureux… »

« Ah ! ça ! »

« Sam ? Vous ? »

« Daniel, Janet, pouvez-vous nous laisser une seconde, s’il vous plait ? pria Sam. »

« Oui. Prenez mon bureau. » Une fois seuls, Jack regarda Sam. Elle baissait les yeux, gênée par la situation.

« Alors ? C’est bien ce que je crois ? »

« Oui. Nous allons avoir un enfant. Je l’ai appris hier et avec tout ce qui s’est passé, j’ai oublié d’en parler. »

« Oh Sammie. » Il la serra dans ses bras… Et pendant un long moment, ils oublièrent le temps qui passait.

« Sam est enceinte ? »

« Daniel, ce n’est pas à moi qu’il faut poser la question. »

« Mais vous êtes son médecin. »

« Justement. La confidentialité patient/médecin, ça existe, vous savez. »

« Ok. J’ai ma réponse. Qui est le père ? »

« Daniel ! Si Sam le veut, elle vous le dira. »

« Janet ? »

« Non ! »

« S’il vous plaît ? »

« Comment ça se passe, avec Maybourne ? »

Sam et Jack revinrent vers eux en se tenant la main, sourire aux lèvres. On n’aurait su dire lequel des deux avait le plus grand sourire. Daniel se jeta pratiquement sur eux.

« Alors ? »

« Alors quoi, Danny-Boy ? »

« Alors, Daniel, nous allons être parents, mais vous le dites à une seule personne… »

« Vous êtes mort, continua Jack. » Daniel les prit tous les deux dans ses bras et les serra fort.

« Je suis si content ! Mais depuis quand vous êtes ensemble ? Pourquoi n’étais-je pas au courant ? Comment avez-vous fait, pour le bébé ? Et comment vous allez l’appeler ? Quand va t-il naître ? »

« A plus tard, Daniel… »

« Occupez-vous bien de lui, Doc, il a besoin d’un calmant. Et au besoin, donnez-lui des cours des pratiques sur la manière de faire des bébés… »

10h00 Salle de briefing

Le général avait réussi à éloigner Maybourne, en l’occupant avec le Sergent Siler, à qui il avait donné l’ordre d’abrutir le colonel sous des tonnes de termes techniques et de le garder le plus longtemps possible, afin de parler tranquillement à SG1.

« Quelles sont les conclusions du docteur Fraiser concernant votre santé, colonel ? Ou plutôt celle du major ? »

Sam et Jack se regardèrent, avant de lancer leur bombe. Ce fut Jack (en l’occurrence le corps de Sam) qui parla : « Nous allons avoir un bébé, général. »

« Je croyais qu’on ne devait pas en parler maintenant, rappela Daniel. »

« On a changé d’avis, Daniel. »

« STOP. Quand vous dites ‘nous allons avoir un bébé’, Jack, vous le dites parce que vous êtes dans le corps du major Carter ? Ou vous voulez dire que SG1 va avoir un bébé ? Le SGC ? Vous ne dites pas ça parce que vous êtes… non, ce n’est pas… »

« Je suis bien le père de ce bébé, répondit Jack. » Le général resta d’un calme impressionnant.

« Non seulement, vous arrivez hier en étant Jacob, non seulement, vous changez une nouvelle fois de corps avec votre major, non seulement vous ne me rendez jamais vos rapports dans les temps, non seulement vous désobéissez les trois quarts du temps à mes ordres, mais en plus vous réussissez à mettre votre major enceinte ? »

« Mon général, intervint Sam. Ce n’est pas juste de s’acharner juste sur Jack. J’y suis aussi pour quelque chose vous savez. »

Un message dans le haut parleur empêcha Hammond de répondre : « Code New Idiot Detected au niveau 27. »

« New idiot detected ? »

« Nouvel idiot détecté, traduisit Teal’c. »

« NID, expliqua Daniel. Je me suis arrangé avec la salle de contrôle pour qu’ils nous préviennent de l’arrivée de Maybourne, au cas où. »

En effet, quelques secondes plus tard, Maybourne entra dans la pièce.

« Excellente idée, Daniel, dit Jack, on ne saurait mieux décrire le spécimen. » Sam étouffa un rire et Hammond eut lui-même du mal à cacher un sourire.

« Général, fit Maybourne en entrant. Que signifie ce code ? »

« Le docteur Jackson se fera un plaisir de vous l’expliquer, colonel, dit le général en ne sachant pas quoi répondre. »

« Voyez-vous, colonel Maybourne, fit Daniel de son ton ‘monsieur le professeur en archéologie va donner une grande leçon’, il nous arrive d’avoir à faire face à certaines pressions, dans ce complexe, aussi, chaque étage a droit, une fois par jour à son quart d’heure folie pour décompresser. Et là, c’est le tour du niveau 27. »

« Et vous, vous ne décompressez pas ? »

« Eh bien, SG1 a ses bureaux au niveau 16. Donc, ce n’est pas notre heure. Mais vous devriez essayer, ça détend vraiment. Il s’agit de se mettre accroupi sur une table, de replier ses bras pour simuler des ailes, de les agiter en imitant le cri d’une poule, pendant une minute. »

Sam, pour cacher son fou-rire, dut faire semblant de chercher le stylo qu’elle avait laissé glisser exprès sous la table. Le général et Jack essayaient de leur mieux de garder leur sérieux.

« Euh, non, je crois que je vais m’en passer, dit Maybourne en se demandant dans quelle base de fous il avait débarqué. »

« Colonel Maybourne, vous nous feriez un affront personnel en refusant de participer à cette coutume de notre base, dit Teal’c en se levant, les bras croisés sur son buste, regardant le membre du NID d’un air menaçant. »

« Euh, bon, d’accord… Vous ne suivez pas la coutume, général Hammond ? Vous êtes du niveau 27, pourtant. »

« Le général le fait avec le personnel du niveau 28, dit Jack. Question de privilège ! Le faire dans la salle d’embarquement, c’est un must. »

Pas très rassuré, mais stimulé par l’attitude de Teal’c, Maybourne entreprit de grimper sur la table et s’accroupit. Puis, il se mit à « battre des ailes » et à glousser comme une poule. Ce fut plus fort qu’eux, les cinq membres du SGC éclatèrent de rire au bout de quinze secondes. Se sentant ridicule, Maybourne fit mine de se relever, mais un grognement inquiétant de Teal’c l’en dissuada. Il resta donc à glousser pendant une bonne minute, pendant que le général, Sam, Jack et Daniel pleuraient de rire.

« Vous pouvez descendre, colonel Maybourne, la minute détente est passée. »

Il fut soulagé de s’être libéré de cette corvée. Rouge de honte, il reprit sa place et tenta de se recomposer une contenance.

« Vous voyez que ça détent, Harry, dit ‘Sam’. »

« En effet, major Carter… Euh, pour en revenir à nos affaires, général, les explications du sergent Siler étaient confuses. »

« ACTIVATION NON PROGRAMMEE DE LA PORTE. »

Ils se levèrent tous d’un même bond et se rendirent en salle de contrôle. Les chevrons de la Porte continuaient à se mettre en place. Daniel, Maybourne, et quelques membres du personnel remarquèrent le geste extrêmement féminin du colonel O’Neill quand ‘il’ passa une main dans ses cheveux, geste d’une rare élégance, mais tout de même déplacé chez un homme. Daniel ne put s’empêcher de rire.

« Avons-nous un signal ? »

« Oui, mon général. C’est la Tok’ra. »

« Enfin ! s’exclama Sam avec la voix de Jack. Je commençais vraiment à être inquiète. » Tous les visages se tournèrent vers elles, surpris.

« Quoi ? Cette situation me rend folle ! »

Daniel était plié de rire, il se tenait à la porte pour rester debout. Dans moins d’une heure, la réputation de Jack serait faite, se disait-il. Sam réalisa soudain ce qu’elle avait dit, et elle croisa le regard courroucé de Jack. ‘Il a raison quand il me dit que la colère me va bien’ se dit-elle en remarquant que le regard bleu devenait presque sombre… Elle se contenta de lui faire un sourire d’excuse.

« Ça ne prend pas avec moi, ce sourire. Vous n’avez pas arrêté de faire ce genre d’âneries depuis que cette comédie a commencé, et vous voudriez que je vous excuse avec un simple sourire ! »

« Non, mais vous croyez que c’est évident, peut-être d’oublier qui on est du jour au lendemain ? Tu crois peut-être que tu t’en sors mieux ? s’écria t-elle en oubliant de le vouvoyer, la dispute ayant un terrain personnel. »

« Certainement ! »

« Mais bien sûr, railla Sam. Si tu crois que ton comportement de ces dernières vingt quatres heures n’était pas ridicule ! »

« Tu dépasses les bornes ! »

« Grrr ! Si je n’étais pas enceinte, je t’enverrais un coup de poing bien placé ! »

Tout le personnel de la salle de contrôle et de la salle d’embraquement (les micros étant en état de marche), étaient déjà concentrés sur la dispute, sans en avoir l’air et ceux qui avaient parié que les relations entre O’Neill et Carter étaient plus intimes qu’ils ne voulaient le faire croire étaient ravis, mais à ces mots, tous se tournèrent vers le colonel Jack O’Neill qui venait d’annoncer qu’il était ‘enceinte’. Le pauvre Daniel commençait à croire qu’il allait avoir une crampe aux joues tant il n’en pouvait plus de rire de toute cette situation. «

Colonel, major ! ça suffit !Vous avez assez à vous reprocher comme ça, tous les deux, sans en rajouter. Quand j’ai dit on reste discret, on le reste. Compris ? »

Ils obtempérèrent immédiatement aux ordres du général. « Compris monsieur. »

Anise et Jacob réapparurent, portant la machine qu’ils confièrent à des techniciens avant de monter rejoindre les autres.

« Nous avons fait les règlages nécessaires, annonça Anise. »

« Très bien. C’est une excellente nouvelle. Colonel Maybourne, vous allez accompagner le docteur Jackson et Teal’c, ils doivent vous montrer quelque chose de très important pour votre rapport. »

« Il en est hors de question, général Hammond. On me cache quelque chose ici et je veux savoir ce que c’est. Je veux toute la vérité, maintenant. »

« La vérité est ailleurs, colonel Maybourne, dit Teal’c. » (Il était fan de X-files).

« Comment est-ce possible que le colonel O’Neill soit enceinte ? Est-ce qu’il a une liaison avec le major Carter ? Et… »

« Stop ! Colonel Harold Maybourne, fit lentement le général en utilisant le nom complet de l’officier pour bien montrer qu’il ne plaisantait pas. Je n’ai pas reçu d’ordres formels pour m’expliquer devant vous. S’il se passait des choses aujourd’hui, et si j’estimais que ces choses ne vous concernaient pas, vous n’aurez pas votre mot à dire. Puis-je vous rappeler que la caméra de surveillance de la salle de briefing enregistre en permanence ? Et si vous ne voulez pas que votre imitation de la poule Ginger passe entre les mains de vos amis du NID et toutes les branches de l’armée et du gouvernement, et tout ça en gros plan, je vous conseille de suivre Teal’c et Daniel Jackson. C’est compris ? »

« Oui, général… »

21H00 Chez O’Malley

Tout était de nouveau normal. Jack et Sam ayant chacun réintégré leurs corps respectifs, Maybourne étant retourné (avec un soulagement non dissimulé et la promesse de se taire) à Washington, SG1, Janet, Hammond, et Jacob avaient décidé d’aller passer la soirée chez O’Malley pour fêter le retour à la normale. Anise avait préféré retourner sur la nouvelle planète des Tok’ra, afin de trouver un autre candidat pour l’anashème, le colonel étant définitivement hors course, elle avait fini par le comprendre, ainsi que Daniel, car Janet avait pris le conseil de Jack à l’infirmerie pour un ordre direct. Après l’échange de corps, Sam et Jack avaient été convoqués chez le général, qui après une leçon de morale bien sentie, leur avait avoué que pendant qu’ils se soumettaient à l’opération, il avait eu un meeting téléphonique avec le président et le général Ryan. Ceux-ci, pour s’excuser de l’immixion de Maybourne au SGC et pour remercier la base d’avoir sauvé le monde un nombre incalculable de fois, avait accordé une dérogation spéciale aux membres du programme Stargate, concernant la loi de non fraternisation. Le couple était donc libre de s’aimer, de se marier, comme ils en avaient l’intention, et d’élever leur bébé, sans avoir à se battre pour cela devant une cour martiale.

« A Daniel pour son idée de la poule, dit Janet en levant son verre. Tout le monde a réclamé une copie de la cassette à la base ! »

« Oh, mais je n’ai pas fait que ça, Janet !! »

« Et qu’est-ce que vous avez fait ? répliqua alors Jack. »

« Vous vous rappelez de votre arrivée en salle de briefing en robe et talons ? »

« Daniel… pour l’amour du ciel !! »

« J’ai la cassette ! … que je copierais volontiers à toute la base. J’ai déjà des commandes. »

« Vous bluffez, Danile ? »

« Non, il n’y a que vous qui ne l’avez pas vue… Franchement, on s’est bien amusés en vous regardant ! » A ce moment-là, tout le monde regardait Jack en riant ; même Teal’c esquissa un petit sourire.

« Très bien, je me rends, Daniel, mais un jour, j’aurais ma revanche. »

Tout le monde se mit à rire, puis : « Bon, puisqu’on avait commencer à porter un toast, je propose de boire aussi à mon futur petit enfant, fit Jacob en regardant sa fille avec fierté. »

« Au mariage de mes deux têtes brulées d’officiers, trinqua Hammond. »

« A l’amitié, dit Teal’c. »

« Bon, si on buvait ? Parce que si Daniel se met à porter un toast, on en a jusqu’à la fermeture. »

« Jack ! Mais c’est pas vrai… »

« Oh que si ! »

« Mais n’importe quoi ! Je le saurais si j’étais comme ça ! »

« Vous êtes intarissable, Daniel ! »

« Jack ! »

« Daniel ! »

« Jack ! »

« Doc, occupez-vous de lui. » Sans se faire prier, Janet interrompit la phrase que l’archéologue allait préparer par un baiser passionné, tandis que Jack agissait de même avec Sam, sous l’œil attendri des deux généraux et de Teal’c…

FIN

 

 

 

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