Face à la mort
Par Akésa
Auteur :Akhésa
E-mail :
Akhesa_fr@hotmail.com
Résumé :
Jack meurt dans un accident de voiture…
Spoiler :
Disclaimer :
Les personnages ne m’appartiennent pas, et vous connaissez la suite…
Sam
prenait un bain quand le téléphone sonna. Elle passa un peignoir et alla
répondre dans sa chambre. Il s’agissait du général Hammond qui la priait de
venir d’urgence à la base, sans lui donner de plus amples détails. Elle prit
donc le temps de se changer et partit vers le SGC. Une fois sur place, elle se
rendit en salle en réunion, où Teal’c et Daniel étaient déjà présents.
- Vous savez ce qui se passe, Daniel ?
- Non, pas du tout. Le général m’a appelé à la
maison et m’a demandé de venir.
A ce moment, Hammond entra dans la pièce. Il avait
sa tête des mauvais jours. Il s’assit et commença.
- Je vous remercie d’être venus.
- On n’attend pas Jack pour commencer ? demanda
Daniel.
- C’est justement pourquoi je vous ai fait venir,
dit le général. Le colonel O’Neill a eu un grave accident de voiture alors
qu’il rentrait du Minnesota.
Sam sentit le sol se dérober sous ses pieds. Elle
devait être en train de faire un cauchemar.
- Mon Dieu ! Comment va t-il ? s’enquit Daniel.
- Mes enfants, j’ai le regret de vous annoncer qu’il
n’a pas survécu. Il est mort sur le coup.
- NON !
Sam avait hurlé son refus. Jack ne pouvait pas être
mort. C’était impossible. Il avait survécu à la guerre du Golfe, aux Goa’uld, à
toutes les tortures ; un accident de voiture ne pouvait le tuer. Daniel
vint la soutenir.
- Comment est-ce arrivé ? voulut-il
savoir.
- Un camion l’a percuté. Le chauffeur est maintenant
entendu au commissariat de Minneapolis. J’ai demandé à ce qu’on nous achemine
dès que possible le corps du colonel.
- Il n’est pas mort ! cria
Sam. Il ne peut pas...
- Sam, je suis désolé, murmura le général.
Mais elle ne l’entendait pas, prise d’une crise de
sanglots irrépressible. Elle se cramponnait à Daniel, lui aussi en larmes.
Teal’c restait silencieux. Le général observait la scène, impuissant.
- Daniel, dites-moi qu’il est vivant ! Je vous
en prie...
- Sam... Sam, suivez-moi, je vous emmène à
l’infirmerie...
- Je ne veux pas y aller ! Je veux Jack
vivant ! C’est tout ce que je veux !
- Il est mort, Sam...
- Il ne peut pas mourir sans savoir que je
l’aime ! Je ne veux pas le perdre, je ne peux pas...
Elle ne parlait pas ; elle criait presque, la
poitrine déchirée par ses sanglots. Hammond se doutait depuis le début des
sentiments de la jeune femme pour le colonel O’Neill, aussi l’aveu le peina
pour elle plus qu’il ne le surprit. Il se leva de son
siège et s’approcha d’elle.
- Sam, Daniel a raison : allez à l’infirmerie,
il vous faut un calmant.
Vaincue, sans aucune force pour continuer à lutter,
elle se laissa emporter par Daniel et Teal’c. Janet lui fit une injection et
elle sombra dans un profond sommeil. Quand elle se réveilla, le médecin était à
son chevet.
- Janet ? Je... J’ai fait un horrible
cauchemar. J’ai rêvé que le général m’annonçait que Jack était mort.
- Sam, je suis désolée. Tu n’as pas rêvé...
- Non... N’importe qui, mais pas Jack, murmura
t-elle.
Le médecin posa sa main sur celle de son amie. Sam
était abattue, refusant jusqu’au bout de croire que l’homme qu’elle avait aimé
était mort.
- Repose-toi, Sam. Le général voudrait te voir, tout
à l’heure.
- Je ne peux pas vivre sans lui, Janet... Il... Il
est ma raison de vivre.
- Je sais.
- Pourquoi ai-je refusé de l’accompagner ?
C’est horrible... J’aurai dû être avec lui...
- Cela n’aurait rien changé, Sam.
- Pour moi, tout aurait été différent, Janet... Si
j’avais accepté, nous aurions eu quelques jours de bonheur ensemble, avant de
mourir ensemble... Il aurait su que je l’aime.
- Il le savait Sam.
- Non ; jamais personne ne saura combien je
l’aime.
Elle ferma les yeux, pour être seule avec sa
douleur. Janet se leva et alla voir le général.
- Comment va t-elle ?
- Mal. Elle n’accepte pas sa mort. Elle se
culpabilise.
- Pourquoi ? Elle n’aurait rien pu faire, cette
fois.
- Je le sais. Mais pas elle. Elle se dit qu’elle a
refusé à leur amour sa chance et le regrette.
- Ils s’aimaient donc vraiment, tous les deux...
- Oui, monsieur. Mais ils ont préféré respecter le
règlement.
- Je peux aller la voir ?
- Oui.
Le général se rendit donc au chevet de Sam. Elle garda
les yeux fermés, mais il savait qu’elle ne dormait pas. Il s’assit sur la
chaise que Janet avait laissée un moment auparavant, et respira profondément.
- Sam ? Je sais que je suis sans doute la
dernière personne à qui vous voulez parler, en ce moment, mais je tiens à vous
dire que je suis désolé. J’aimais Jack comme un fils. Et je sais que vous
l’avez aimé, vous aussi.
- Je ne vous dirai que ceci, général : je
démissionne. Sans lui, je n’ai pas la force de continuer.
- Il aurait refusé de vous voir quitter l’armée,
major.
Elle ouvrit les yeux et le regarda comme si elle le
voyait pour la première fois.
- Je démissionne. Si j’ai fait la bêtise de renoncer
à mon amour pour lui, c’est à cause de l’armée. Je ne veux plus seulement
penser que j’ai pu en faire partie. Vous aurez donc ma lettre de démission dès
cet après-midi.
- Vous en êtes sûre ?
- Oui.
- Nous pensons pouvoir organiser l’enterrement dans
deux jours.
- Ne comptez pas sur moi.
- Sam...
- Pour moi, Jack n’est pas mort. Je n’ai aucune
raison d’aller à un enterrement.
Dans l’après-midi, le général reçut donc la lettre
de démission de Sam. Il reçut un coup de fil, lui annonçant la disparition du
corps du colonel de la morgue de Minneapolis. Il ordonna une enquête et
entreprit d’avertir Daniel et Teal’c, Sam étant rentrée chez elle. Elle ne
répondit pas aux successifs coups de téléphone du général et de l’archéologue,
qui, en désespoir de cause, alla chez elle. Il la trouva prostrée dans son
canapé. Il s’assit auprès d’elle et lui parla, mais elle ne semblait pas
l’entendre. Elle était perdue dans un monde qui n’appartenait qu’à elle, où
Jack vivait, où ils étaient heureux. Daniel ne put retenir ses larmes devant
l’état de son amie.
Tout à coup, elle regarda Daniel, comme si elle
venait tout juste de s’aviser de sa présence. Elle lui sourit.
- Jack ?
- Sam, Jack est mort.
- Jack, je savais qu’ils avaient tort, tu es vivant,
mon amour, dit-elle sans écouter ce que lui disait Daniel.
Elle tendit
les bras vers lui et encadra de ses mains le visage de Daniel, en
murmurant le prénom de Jack.
- Jack, je regrette, tu sais, d’avoir refusé de
t’accompagner, mais c’est fini, maintenant, j’ai quitté l’armée. Je t’aime,
Jack...
Daniel comprit avec horreur ce qui se passait dans
l’esprit de Sam : refusant l’affreuse vérité, elle le prenait pour l’homme
qu’elle avait aimé de toutes ses forces dans le secret de son âme. Il devait en
informer Janet au plus vite.
- Sam, c’est moi, Daniel !
- Daniel ?
- Oui, Sam écoutez-moi...
- Jack ! Où est Jack ?
- Je vais téléphoner, Sam, on viendra vous aider,
Ok ?
Il passa rapidement un coup de téléphone à la base
et Janet lui demanda d’amener la jeune femme.
- Sam, nous allons retourner à la base. Janet veut
vous examiner.
- Non ! Non, elle va encore me droguer !
Je veux juste voir Jack ! hurla t-elle.
Elle agressa Daniel et se débattit quand il voulut
la forcer à se calmer. Soudain, elle abandonna toute résistance.
- Je suis désolée, docteur Jackson, dit-elle d’une
voix neutre. J’ai préféré prendre le contrôle, Samantha est trop perturbée par
la nouvelle. Je crains qu’elle n’ait plus envie de vivre. Vous êtes arrivé à
temps, regardez.
Elle désignait une boîte de pilules sur la table
basse. Daniel se demanda ce qui se passait, cette fois. Sam lui sourit avant de
continuer.
- Je vois que vous ne comprenez pas qui je suis,
docteur Jackson. C’est normal, nous ne nous sommes pas vus depuis plus de trois
ans. Je suis Jolinar de Molkshur.
- Jolinar ?
Le Tok’ra qui s’était emparé de force du corps de
Sam était mort pour la sauver, il était donc impossible qu’elle parle à Daniel.
Il décida d’éviter de se poser trop de question.
- Allons-y avant qu’elle ne reprenne le contrôle,
décida Sam/Jolinar.
Ils firent le trajet en silence. Arrivés à la base,
ils se rendirent directement à l’infirmerie. Janet les accueillit.
- Comment ça va ?
- Bonjour, docteur Fraiser. Je crains que Samantha
ne soit vraiment choquée, en fait, répondit le major.
Janet échangea un regard interrogateur avec Daniel.
- Jolinar, murmura t-il.
Une demi-heure plus tard, Janet retrouva le général,
Teal’c et Daniel dans son bureau. Elle avait mis Sam dans une chambre isolée.
- Comment va t-elle, docteur ?
- Physiquement, je dirais que tout va bien, général.
Mais elle est dans un tel état d’abattement mental que Jolinar a pris le
relais.
- Mais Jolinar est morte, objecta Teal’c.
- Oui. Mais elle a laissé en Sam des traces
indélébiles, comme, par exemple, ses souvenirs. Je pense que le subconscient de
Sam a fait appel à la force du symbiote pour la soutenir jusqu’à ce qu’elle soit
prête à affronter la vérité.
- Cela prendra beaucoup de temps ? s’enquit Daniel.
- J’aimerai pouvoir dire non, mais la perte de Jack
est catastrophique pour elle. Je crains qu’il ne soit pas possible d’établir un
délai. D’autant plus qu’avec la disparition
du corps...
- Très bien. Pour l’instant, elle restera à
l’infirmerie. Vous vous occuperez d’elle en priorité, docteur.
- A vos ordres. Tant que Jolinar gardera le
contrôle, je n’ai aucune inquiétude sérieuse à avoir, en fait, dit Janet avant
de retourner voir sa malade.
A ce moment, un éclair bleu traversa la pièce. Quand
il s’évanouit, Jack O’Neill était debout devant ses amis aux yeux exorbités.
- Jack ?
- C’est moi, Space Monkey !
- Mais, comment est-ce possible ?
- Thor était en orbite autour de la Terre. Il m’a
repéré dans cette morgue et m’a emmené dans son vaisseau pour me ranimer. Il
m’a ensuite expliqué que mon corps était dans un tel état qu’il lui a fallu des
heures pour me ramener à la vie.
- Content de vous revoir, fiston, fit le général en
serrant chaleureusement la main de Jack.
- Moi aussi, monsieur.
Daniel ne s’embarrassa pas de forme protocolaire. Il
donna une franche accolade à son ami.
- Jack, faites-moi penser à envoyer des fleurs à
Thor !
- Je suis heureux de vous savoir en vie, O’Neill.
- Pas autant que moi, Teal’c. Où est Carter ?
Les autres échangèrent un regard entre eux. Puis le
général fit un signe de tête aux deux hommes qui quittèrent le bureau de Janet.
- Colonel, Sam a été très choquée par la nouvelle de
votre mort. Elle est à l’infirmerie. Cependant, vous devez savoir plusieurs
choses avant de la revoir.
Le général mit donc Jack au courant de l’état de
santé précaire de Sam. Jack en fut ébranlé. Jamais il n’aurait pensé que Sam
put se mettre dans un tel état à cause de lui. Il savait qu’elle l’aimait, mais
il la pensait plus forte que cet amour, vu qu’elle avait toujours refusé la
moindre chance à leur couple. Le général demanda au docteur Fraiser de venir
pour la mettre au courant et pour qu’elle aille annoncer la nouvelle à Sam.
Elle entra donc dans la chambre. Sam/Jolinar était
assise sur une chaise et écrivait. Elle leva la tête à l’arrivée de Janet.
- Jolinar, est-il possible que je parle à Sam ?
- Vous savez bien que nous n’avons pas pour habitude
d’empêcher nos hôtes de s’exprimer, docteur, dit Jolinar avec un sourire. Mais
dans le cas présent, je doute que se soit une bonne idée.
- J’ai des nouvelles à lui communiquer. De bonnes
nouvelles.
- Très bien. Au-revoir, docteur.
Elle baissa la tête et aussitôt, Sam reprit le contrôle
de son corps. Janet fut sidérée de voir la différence : une seconde
auparavant, la jeune femme avait un regard sain, froid et lucide, et là, elle
avait l’air d’une enfant perdue, les yeux vides et tristes.
- Sam ?
- Quoi ?
- Ecoute, tu avais raison, pour Jack. Il est en vie
et il va bien. Thor l’a soigné et...
Elle n’eut pas le temps de continuer : Sam
venait de s’évanouir.
Quand elle se réveilla, le visage anxieux de Jack se
penchait sur elle. Elle cligna des yeux avant de murmurer :
- Jack...
- Je suis là, Sam...
Elle se redressa sur son séant. Elle leva la main et
caressa la joue de Jack, comme pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas.
- Vous êtes en vie...
Il se contenta de lui sourire en lui prenant la
main. Elle se jeta dans ses bras.
- Ne me laissez plus jamais...
- Plus jamais, c’est promis.
- Je vous aime tant ! Je regrette de ne jamais
vous l’avoir dit.
- Nous aurons toute la vie, mon amour... Je t’aime
aussi.
FIN