Jouvence

Par Akhésa

Auteur :Akhésa

E-mail : Akhesa_fr@hotmail.com

Résumé : Teal’c ramène quatre adolescents à la base : Sam Carter, Jack O’Neill, Daniel Jackson et Janet Fraiser

Spoiler : aucun

Disclaimer : Les personnages ne m’appartiennent pas, et vous connaissez la suite…

Général Hammond

J’attends l’équipe Sg1 qui avait été pour deux jours de mission de repérage avec Janet Fraiser. Ils rentrent beaucoup trop tôt pour que ce soit normal. Je devrai être habitué à l’absence de mes équipes, mais à chaque fois, je ne peux m’empêcher de m’inquiéter, surtout quand il s’agit de Sg1 : cette équipe a un talent fou pour se trouver des ennuis. Le Pentagone m’a suggéré une fois que c’était parce qu’elle ne comportait que deux militaires, mais j’ai pu les convaincre que les deux militaires en question étaient aussi doués que leur collègue archéologue pour avoir des ennuis. Teal’c, grâce à son symbiote est celui des quatre à qui il n’arrive presque jamais rien. Le vortex est engagé, et comme pour confirmer mes pensées, je vois le Jaffa accompagné de quatre adolescents dans des uniformes du SGC. Deux filles et deux garçons, dont l’un porte des lunettes. Seigneur Marie Joseph !

- Oncle George ? Qu’est ce qui t’est arrivé ? demande la jeune fille aux longs cheveux blonds qui ressemble à Sam Carter quand elle avait seize ans. On dirait que tu as pris vingt ans d’un coup.

- Teal’c, que s’est-il passé ?

- Général Hammond. Je les ai trouvés ainsi, ce matin au réveil. C’est pourquoi j’ai pris la liberté de rentrer plus tôt à la base. Apparemment, ils ne conservent aucun souvenir de ces dernières années.

- Emmenez-les à l’infirmerie, puis venez tous en salle de réunion.

Dix minutes plus tard, Teal’c me retrouve en salle de briefing.

- Comment vont-ils, Teal’c ?

- Bien. Il semblerait qu’ils ont une mémoire défaillante. Ils sont tous persuadés d’avoir seize ans. Ils n’ont aucun souvenir du SGC, de toutes les années passées depuis leur seize ans. Et le major Carter et le colonel O’Neill viennent de se disputer.

- A quel sujet ?

- Je n’ai pas très bien compris, je l’avoue.

- Comment cela est-il arrivé ?

- Hier soir, autour du feu, ils se sont remémoré leurs souvenirs d’adolescence, et ont dit qu’ils aimeraient bien revivre cette époque. Ce matin, ils étaient tous des adolescents.

Le docteur Marshall, le second médecin chef de la base qui les a examinés arrive en salle de briefing avec mes trois officiers et l’archéologue. Marshall n’a aucune explication à avancer, rien n’ayant pu être détecté dans leur organisme qui pourrait expliquer ce changement.

- Asseyez-vous. Comme vous semblez l’avoir oublié, je suis le général Hammond, le commandant de cette base. Vous avez tous été rajeunis par un mécanisme que nous ignorons encore, mais nous ferons notre possible pour vous rendre votre apparence normale.

- Je peux te poser une question, oncle George, demande Sam.

- Oui.

- Ce cercle par lequel nous sommes arrivés ici, comment fonctionne t-il ? J’ai l’impression qu’il s’agit d’une sorte d’anneau de transport, mais c’est de la science fiction !

- Tant que nous n’en saurons pas plus sur le moyen de vous traiter, je ne peux pas répondre à ta question, Sam.

- De combien d’années avons-nous rajeuni ? s’enquiert Daniel.

- En ce qui concerne le colonel O’Neill, 28 ans, et vous trois, environ 18 ans, docteur Jackson.

Ils restent sans voix. Sam et Jack échangent un regard. Je ne peux s’empêcher de sourire, en constatant que cette habitude inconsciente leur est restée.

- Alors, mademoiselle le génie, une explication ? nargue Jack, ce qui m’éclaire sur la cause de la dispute dont a parlé Teal’c.

- Non, monsieur j’ai des idées sur tout le monde. C’est vous le vieux, dans cette histoire, si j’en crois ce que dit oncle George, vous devriez le savoir, non ?

- Sam, Jack, du calme. Je vais demander qu’on vous conduise dans une salle de détente, en attendant que nous trouvions une solution. Teal’c, voulez-vous vous en charger ?

- Oui, général Hammond. Colonel O’Neill, major Carter, Docteur Fraiser, Daniel Jackson, suivez-moi.

Daniel

Je me demande ce qui s’est passé. Je n’ai aucun souvenir de m’être rendu dans cet endroit où je me suis réveillé ce matin. Il y avait trois autres jeunes de mon âge et un grand type noir avec un tatouage qui me paraît être d’origine égyptienne sur le front. Ce gars ne parle pas beaucoup. Il nous a demandé de le suivre, et nous sommes passé à travers un grand cercle, pour nous retrouver dans cette pièce pleine de militaires. La fille blonde connaît leur chef, apparemment. Le plus étrange, c’est que le type noir, Teal’c, d’après ce que j’ai compris, ainsi que le général Hammond, m’a appelé Docteur Jackson. Ils ont parlé d’un rajeunissement. Si je les crois, cela voudrait dire que j’ai en réalité, plus de trente ans.

Je décide d’interroger Teal’c.

- Teal’c, puisqu’il semblerait que nous ayons perdu la mémoire, pouvez-vous nous éclairer ? Qui sommes-nous, je veux dire nos futurs nous.

- Vous êtes docteur en archéologie, Daniel Jackson.

- Génial !

- Vous, major Carter, vous êtes astrophysicienne pour l’armée de l’air.

- Je suis à la NASA ?

- Non, au SGC, vous faites partie de Sg1, comme Daniel Jackson. Docteur Fraiser, vous êtes le médecin chef de cette base, et vous O’Neill, vous êtes colonel et commandant de Sg1.

Le regard que Jack lance à Sam signifiait bien : je suis heureux d’être colonel, mais je ne vois pas comment je pourrais me faire à l’idée de vous avoir dans mon équipe.

- C’est quoi, Sg1 ?

- Je ne suis pas autorisé à vous en parler en détail, mais Sg1 est composé, en plus du colonel O’Neill et du major Carter, de vous, Daniel Jackson, et de moi. Parfois, vous nous accompagnez, docteur Fraiser.

- Teal’c, je crois qu’il serait mieux si vous nous appeliez par nos prénoms : ces titres nous semblent bizarres : nous avons seize ans !

Il nous conduit dans une grande pièce où il nous laisse. Il y a un poste de télévision, des ordinateurs, un jeu d’échec et d’autres jeux. On s’assoit tous en cercle autour d’une table, cherchant à comprendre ce qui se passe exactement.

Sam

Il est trop mignon ! Il a l’air perdu, ne semblant pas comprendre ce qui se passe. Pour être honnête, aucun de nous ne le comprend. Je dois dire que lorsque nous nous sommes disputés, à l’infirmerie, il m’a énervée, mais en fait, je sais que je n’ai été vexée de sa remarque sur les blondes («ça réfléchit, une blonde ? ») que parce que j’ai cette incompréhensible envie qu’il m’apprécie. C’est un vrai coup de foudre. C’est trop bizarre. Il s’appelle Jack. D’après ce grand Teal’c, il serait colonel, et moi major de l’air force. Je ne pensais pas être faite pour l’armée : je me voyais plus astrophysicienne. Mais si j’ai rejoins l’armée, c’est certainement pour entrer à la NASA et aller dans les étoiles.

Les deux autres ont l’air sympa, aussi. Janet est de taille moyenne, je la dépasse d’une bonne tête. Elle a l’air d’être complètement perdue dans ses pensées. L’autre garçon, Daniel, fait très intellectuel, avec ses lunettes et son air timide.

- Pour l’amour du ciel, fait Jack ! C’est quoi cette histoire rocambolesque ?

- D’après ce que j’ai compris, quelque chose nous aurait fait rajeunir de vingt ans en nous enlevant tous nos souvenirs, répond Daniel.

- De trente ans, en ce qui concerne Jack, fais-je avec un sourire démoniaque. C’est en théorie possible. Difficile à concevoir, mais possible, si on prend en compte une accélération des molécules de nos...

- Aaachhh ! Silence, mademoiselle le cerveau ! Je n’ai pas posé cette question pour entendre une leçon de sciences.

- Tu as quelque chose contre la science ? J’essayais simplement de trouver une explication logique à ce qui s’est passé, compte tenu du peu que nous savons.

- Silence, vous deux ! Je suis certaine que ce général Hammond nous sortira de là.

- Sam, fait Daniel. Il m’a semblé que c’est ton oncle.

- Pas vraiment, il s’agit du meilleur ami de mon père, le général Jacob Carter.

- Ton père est général ?

C’est Jack. Il a l’air de s’intéresser à l’armée. Remarque, Teal’c l’a appelé colonel. J’ai du mal à l’imaginer en colonel, avec trente ans de plus. Cela veut dire qu’en réalité, nous avons une bonne dizaine d’années de différence.

- Oui, dans l’air force aussi. Il est basé à DC. Au fait, l’un de vous sait-il où nous sommes ?

- Pas la moindre idée.

- Il faut suivre le chemin de briques jaunes pour rentrer à la maison, Dorothy, dit Jack avec un sourire moqueur.

Je fronce les sourcils. C’est familier. Jamais personne ne m’a appelé Dorothy, mais pourtant, je suis certaine que ce n’est pas la première fois que j’entends ça, à part, bien sûr, dans le Magicien d’Oz. Jack lève les sourcils. J’ai l’impression que lui aussi a cette sensation de déjà-vu.

- Un problème ? demande Janet.

- Non, c’est juste que... cette histoire de Dorothy m’a semblé familière.

- Le magicien d’Oz, fait Daniel.

- Je sais, mais...

- Elle a raison, moi aussi, j’ai l’impression qu’il y a comme un lien quelque part, je ne sais où.

Pour une fois qu’il est d’accord avec moi !

Janet

On vient nous chercher et on nous emmène chez le général Hammond. A sa tête, je comprends que quelque chose ne tourne pas rond. Il nous invite à nous asseoir. Je me mets à côté de Daniel, pour lequel j’ai une sympathie toute particulière, tandis que Sam et Jack s’installent l’un à côté de l’autre, en face de nous. Teal’c, cet homme étrange qui était avec nous de l’autre côté de l’anneau est présent aussi.

- J’ai une mauvaise nouvelle. Sg6 est retournée avec Teal’c sur les lieux de votre précédente mission, mais n’a rien trouvé qui puisse contrecarrer votre nouvelle jeunesse.

- Ce n’est pas plus mal, dit Jack. Après tout, j’aime mieux avoir seize ans que d’en avoir quarante !

Je rêve où Sam est en train d’étouffer un rire ? Il y a peut-être de l’espoir pour qu’ils ne s’entre-tuent pas, après tout.

- Malheureusement, Jack, ce n’est pas si simple. Nous avons de vous, pour le programme. Sam est notre meilleur expert, ici, et Daniel est indispensable au département d’archéologie. Quand à vous, vous êtes mon second et notre contact avec les Asgard. Et le docteur Fraiser a la meilleure expérience que nous puissions disposer sur les cas que nous devons traiter dans cette base.

- Mais justement, fait Daniel. Où sommes-nous, et pourquoi l’armée a besoin d’un archéologue ?

- Cela reste confidentiel, jusqu’à ce que nous ayons pu trouver un traitement, Daniel. Mais vous êtes dans le Colorado.

- J’y suis venu, une fois, en colonie. C’est assez sympa.

Nouveau sourire de Sam. Je vais croire qu’elle est amoureuse de ce Jack, parce qu’elle est bien la seule à le trouver drôle.

- Oncle George, les Tok’ra ne peuvent pas nous aider ?

- C’est possible. Tu te souviens des Tok’ra, Sam ?

- Euh... Non, pas vraiment, mais c’est bizarre, ce nom m’est familier. C’est comme si ces Tok’ra, quels qu’ils soient, ont un rapport avec moi et qu’ils peuvent avoir une solution... Je n’en sais pas plus.

- C’est quoi, ces Tok’ra ? demande Jack.

- Confidentiel, répond le général. Je vais néanmoins faire le nécessaire. En attendant, il a été décidé, en haut lieu de vous envoyer dans la maison de Jack, en ville, où vous vivrez avec Teal’c.

- Génial, une baby-sitter !

- Cassandra viendra vivre avec vous, pendant quelques temps. Nous ne pouvons pas la laisser seule. Cassandra est votre fille, Janet.

- J’ai une fille ?

- Vous l’avez adoptée, oui. Teal’c et le lieutenant Simmons vous conduiront en ville.

- Oncle George, nous aurons besoin de vêtements.

- J’ai chargé Cassie de vous trouver le nécessaire.

J’ai une fille ! J’ai seize ans et j’apprend que j’ai une fille, assez grande pour me trouver des vêtements, apparemment. Mon Dieu, c’est vraiment compliqué, tout ça !

Jack

Je n’y comprends rien. Si je me mets à réfléchir, je vais me payer une migraine. On me raconte que j’ai quarante quatre ans, et non seize, que je suis colonel et non pas lycéen, et que je vais vivre dans une maison avec ces trois autres mutants. La brunette est timide, elle n’a presque pas parlé, ce qui ne vaut pas pour la blonde, qui n’a pas arrêté de me mettre en boîte, depuis que je la connais. Elles sont jolies toutes les deux, mais j’avoue que cette Samantha a un petit quelque chose qui me plaît. Ce n’est certainement pas son côté scientifique. De toutes façons, jamais elle ne pourra s’intéresser à quelqu’un comme moi : elle est drôlement intelligente, je ne suis qu’un élève moyen. Un type comme ce Daniel lui conviendrait mieux. C’est pourquoi j’ai envie de lui mettre un coup de poing bien placé, à lui.

Teal’c et ce lieutenant Simmons, un drôle de petit soldat qui n’arrête pas de lorgner Sam et de me dévisager, nous emmènent donc dans cette maison que je suis sensé posséder à Colorado Springs. Quand je la vois, je me dis qu’elle est cool. Spacieuse, avec un grand jardin, elle a tout pour me plaire, enfin si je devais un jour habiter dans le Colorado.

Une fille de notre âge nous attend à l’entrée. Elle est rousse et assez jolie. Quand elle nous voit, elle écarquille les yeux, puis éclate de rire.

- Eh bien ! Je sais maintenant à quoi vous ressembliez quand vous étiez jeunes. Bienvenus à la maison, les enfants !

Elle nous fait entrer et nous donne nos chambres. J’ai eu la plus grande, et Cassie a précisé que c’est la mienne, de toutes façons. Un grand lit, un vaste placard plein d’uniformes de l’air force ainsi que des jeans et de T-shirts, un bureau en désordre, où je vois une photo. Je vais la regarder. Quatre personnes. La première, c’est Teal’c, assis dans l’herbe, une casquette de base-ball sur le crâne. Ensuite, un homme d’une trentaine d’années qui me rappelle Daniel, avec ses lunettes, ses yeux bleus et son air rêveur. Et puis, ce couple : un homme d’une quarantaine d’années, qui ressemble à mon père, mais avec le sourire de ma mère, avec à ses côtés une superbe blonde dont le sourire est radieux et dont le visage m’est familier ; ils se regardent. Aucun doute, ils s’aiment, cela se voit dans leur regard. Ils se tiennent très près l’un de l’autre et la main de l’homme est sur la taille de la jeune femme. Et je comprends : c’est Sam et moi. J’ai les cheveux gris, elles les a très courts, mais je sais qu’il s’agit de nous. Cool ! Si ça se trouve, on est mariés, elle et moi.

Sur la table de nuit, deux autres photos : un petit garçon d’environ onze ans, une batte de base-ball à la main, et un sourire à la O’Neill, comme le dit ma mère. Si ça se trouve, j’ai un fils, et c’est lui... L’autre photo, c’est cette femme qui ressemble à Sam Carter. Elle a les cheveux un peu plus longs que sur la photo de groupe et n’est pas en uniforme. Elle porte un haut bleu, du même bleu que ses yeux. Je soulève le cadre et j’observe. Si je l’ai trouvée jolie, depuis que je l’ai vue, ce matin, je la trouve vraiment belle sur cette photo. Je me change en mettant une de ces tenues de sport que je vois dans l’armoire et je descends au salon, où Sam et les autres sont déjà là. Nous avons essayé d’interroger Cassandra, mais elle refuse de nous dire quoi que se soit. Ordre du général, prétend-elle.

Cassandra

Avec Sg1, il se passe toujours des choses étranges, mais alors là, c’est le bouquet ! Ils sont tous redevenus adolescents. Ma mère a mon âge ! Le général m’a appelé pour m’annoncer la nouvelle, en précisant que je vivrais avec eux chez Jack, puisque sa maison est la plus grande. Je ne saurais pas la vérité, je craquerais complètement pour Jack et Danny. Ils sont très différents, mais diablement sexy tous les deux. Je crois que maman – je dois dire Janet, maintenant – a un faible pour Danny. On va s’amuser, je pense. Mais j’espère aussi qu’ils trouveront une solution, au SGC.

Sam

Une semaine que cette histoire dure. Oncle George est passé en disant qu’ils étudiaient le problème mais qu’ils n’avaient encore pas de solution. Résultat : on nous a inscrits au lycée à Colorado Springs. Janet se fait passer pour la cousine de Cassie, à cause des noms de famille identiques. Nous sommes donc dans la même classe que Cassandra. Ce qui est génial, c’est qu’il y a au moins une matière dans laquelle l’un de nous excelle. Pour le travail à la maison, c’est l’idéal. Daniel est très doué en histoire et en langues étrangères. Janet est une bête de biologie et de géographie. Jack s’est distingué en sports et en anglais où il a eu les félicitations du prof. Quant à moi, ce n’est pas une grande surprise, j’excelle en physique/chimie. Si on prend en compte que Cassie est une surdouée en littérature, je dirais qu’avec un peu de méthode, et un bon travail d’équipe, on pourra s’entraider et devenir les meilleurs. Hier, en rentrant des cours, Cassie a proposé :

- On pourrait faire une petite fête à la maison, ce week-end, qu’en dis-tu, oncle... je veux dire Jack ?

Cassie a parfois du mal à ne pas nous appeler oncle Jack, tante Sam, oncle Daniel ou encore maman. Mais elle se rattrape vite, en général.

- Pas mal, en plus on n’a pas de parents sur le dos.

- Tu oublies Teal’c.

- Il ne dira rien, il ne parle presque jamais, de toutes façons.

- Alors, c’est parti. On invite nos copains !

C’est pourquoi je me retrouve en ce moment en train de danser dans les bras de Jack, tandis qu’Emily Jagger est verte de jalousie. C’est la chef des pom-pom girls du lycée et elle est folle de Jack. Et moi, je suis au paradis. Nos yeux se croisent et se soudent. J’aime ce regard couleur chocolat !

- Sam, je crois que malgré ton charabia scientifique et ta manière de toujours trop parler, je t’aime.

- Je crois que je t’aime aussi, même si je te trouve impertinent et sarcastique.

Il m’embrasse ! Jack O’Neill, le garçon le plus craquant de l’école, le futur colonel de l’armée de l’air est en train de m’embrasser !

Janet

Sam et Jack sont en train de s’embrasser. D’un geste discret, j’indique la scène à mon cavalier, en l’occurrence Daniel, mon petit ami depuis le lendemain du jour où nous nous sommes installés dans cette maison. Il me sourit d’un air entendu. C’était fatal.

Cassandra

Toute cette histoire a vraiment du bon : non seulement maman et Daniel sont enfin ensemble, en plus, elle ne râle pas quand il s’agit de faire une fête (elle a même été ravie de l’idée), mais le plus génial, c’est que Sam et Jack se sont enfin avoués leur amour !

Ils viennent de s’éclipser en douce. Emily est morte de jalousie ! tant mieux !

Sam

Jack et moi sommes montés dans sa chambre. Si j’avais des doutes, je sais maintenant que nous avons été adultes, autrefois : des adolescents ne font pas l’amour comme ça ! Il m’a montré les photos, après notre câlin. C’est vrai qu’il a l’air plus vieux que moi. C’est vrai aussi que nous avons l’air amoureux sur la photo.

- Tu crois que si nous redevenons ceux que nous sommes sur cette photo, tu m’aimeras toujours ?

- Bien sûr que oui, Jack. Quelle drôle de question !

- Je suis si vieux, et toi...

- Et moi, je t’aime. Je t’aimerais même si tu avais soixante dix ans, sans dents, et infirme. Je t’aime, Jack.

- Je t’aime aussi, mon amour... tu as vu le petit garçon, sur l’autre photo ?

- Oui. Tu crois que c’est notre fils ?

- Je pense, oui. Mais je me demande où il est.

- Je n’en sais rien... Il te ressemble beaucoup.

C’est vrai : où est cet enfant ? Notre enfant...

Général Hammond

Jacob et Anise sont convaincus que le seul moyen de rendre à Sg1 leur apparence et leur mémoire et de les emmener sur la planète afin qu’ils inversent le processus. Toutefois, Anise a décrété que cela ne fonctionnerait que si l’équipe a vraiment envie de retrouver tout ça. Je vais donc chez Jack avec Jacob, afin de leur en parler.

Comme nous entendons du bruit dans la cour où se trouve la piscine, nous ne sonnons pas à la porte et nous contournons la maison. Cassandra, Daniel et Janet sont dans l’eau, à jouer au ballon. Nous ne voyons pas tout de suite Sam et Jack, mais quand nous les découvrons, nous restons figés sur place : Sam est assise sur les genoux de Jack, sur la balancelle ; ils sont en train de s’embrasser comme si leur vie en dépendait. J’ai toujours su qu’il se passait quelque chose entre eux, mais ça !

- Samantha Elisabeth Carter !

Sam

- Samantha Elisabeth Carter !

Ciel, c’est la voix de mon père ! Je me lève d’un bond, m’arrachant des bras de Jack. Mon père et oncle George sont là, à nous observer. Oncle George a une tête effarée, tandis que mon père croise ses bras sur sa poitrine. Mauvais signe. Encore plus mauvais, le fait qu’il m’ait appelée par mon nom entier.

- Papa !

Le silence s’est abattu, soudain, dans la cour. Je sens tous les regards sur moi. Jack s’est levé lui aussi, il est près de moi.

- Dans la maison, vous deux, ordonne mon père.

Sans un mot, nous le suivons. Oncle George est resté dans la cour. Mon père nous indique le sofa et se met debout en face de nous.

- Peux-tu m’expliquer pourquoi je te découvre en train d’embrasser ton supérieur ?

- Mon supérieur ?

Je suis désolée, je n’arrive pas à assimiler, là. Jack serait mon supérieur ? Je pensais que nous étions mariés. Et s’il est mon supérieur, cela signifie que nous ne pouvons pas l’être. Mais je l’aime, moi ! Je suis désolée, mais pour l’instant, j’ai seize ans, je suis amoureuse d’un garçon formidable et je n’ai pas envie que l’armée vienne gâcher tout ça !

Jacob

Elle a l’air de ne pas comprendre. Sam est si semblable à celle qu’elle était, il y a vingt ans que bizarrement j’ai l’impression d’être plus jeune, moi aussi. Mais cela n’excuse pas le fait que je l’ai découverte en train d’embrasser son colonel dans la cour. Elle a peut-être oublié qu’elle est sous le commandement de Jack, mais elle reste quand même coupable : un père n’est jamais ravi de voir sa fille dans les bras d’un garçon. Ledit garçon me regarde, un air de défi dans les yeux. C’est bien Jack, ça ! Et soudain, j’ai une envie de rire que j’ai du mal à réprimer. A les voir, on a du mal à penser qu’on est en face d’un colonel durci par la vie et d’un major qui réprime toujours ses émotions. Ce sont simplement deux adolescents pris en flagrant délit de flirt poussé.

- Je sais que vous avez perdu la mémoire, mais cela n’excuse pas ce comportement. Qu’avez-vous à dire, pour votre défense, Jack ?

- Je l’aime, monsieur.

Je m’attendais à tout, sauf à ça.

- Je l’aime aussi, papa. Nous avons perdu la mémoire mais notre amour est la seule chose dont nous soyons certains.

- Nous réglerons ça plus tard. George et moi sommes venus nous dire que nous avons trouvé le moyen de ramener les choses à la normale. Allons dehors les retrouver.

Comme pour me défier, Sam prend la main de Jack et ils marchent ainsi devant moi. George m’avait fait part de ses craintes, un jour, sur les sentiments qui unissaient ma fille à son colonel, mais, malgré les remarques de Selmac qui s’en doutait aussi, je n’ai pas voulu y croire. Dans ma tête, Sam était un soldat, un militaire qui croit aux lois. J’avais oublié qu’elle était aussi une femme, et qu’elle ne pouvait rester longtemps indifférente au charme de Jack O’Neill. N’avait-elle pas décrété un jour que pour qu’elle puisse aimer un homme, il devait avant tout savoir la faire rire ? Et je dois avouer qu’il y réussi toujours, avec son humour à deux balles. Sam prétend que nous avons le même humour. C’est possible...

Daniel

J’ai bien cru que le général Carter allait tuer sur place Sam et Jack. Mais bon sang ! ils s’aiment ! que leur importe l’air force, ils ont leur amour pour eux. Pour Janet et moi, c’est différent : si elle est militaire, je ne le suis pas et nous avons le droit d’être ensemble.

Nous sommes retournés sur la planète en question hier. Selon les instructions des Tok’ra, nous avons formulé le désir de redevenir des adultes. Ce matin au réveil, Janet et moi étions redevenus comme avant cette fameuse nuit. Nous avons gardé les souvenirs de ces derniers jours, si bien que nous sommes d’accord pour rester un couple. Je l’aime depuis longtemps. Je crois que je l’aime depuis que je l’ai rencontrée, mais j’étais marié à Sha’re, je n’ai pas vu cet amour s’insinuer en moi. Je pense que c’est pour cela que je lui en voulais tant, quand elle m’a envoyé dans cet asile psychiatrique lorsque l’une des inventions de Machello me rendait malade. Ma Janet !

Mais en ce qui concerne Sam et Jack, rien n’a bougé. Ils sont toujours dans leurs corps d’adolescents, avec aucun autre souvenir de leur vie d’adulte, si ce n’est qu’ils se sont aimés. Les ayant vus évoluer depuis quatre ans, j’ai vu cet amour s’instaurer peu à peu, grandir, jusqu’à la sublimation totale, c’est à dire le refus de le vivre, même quand ils ont compris que tout était réciproque. Nous sommes à présent, avec Teal’c, Janet, Jacob, Anise et le général en salle de briefing. Sam et Jack sont à l’infirmerie. Le général ne tenait pas à ce qu’ils assistent au début de la réunion.

- Anise, pourquoi l’expérience a t-elle marché sur le docteur Jackson et le docteur Fraiser, mais pas sur le colonel O’Neill et le Major ? demande Hammond.

- Je vous avais prévenu, général Hammond, que cela ne fonctionnerait que si les sujets voulaient vraiment que tout redevienne normal. Cette planète, d’après les Nox, a le pouvoir d’exaucer certains vœux, mais pas de forcer les gens à devenir ce qu’ils ne veulent pas être.

Le silence suit l’affirmation d’Anise. Je pense que le moment est venu de parler.

- Je pense que j’ai une théorie sur leur refus.

- On vous écoute, docteur Jackson.

- Si Sam et Jack redeviennent le major Carter et le colonel O’Neill, ils devront, une fois de plus, renoncer à leur amour. Maintenant qu’ils ont une chance de tout recommencer à zéro, ils ne veulent pas risquer de se perdre encore.

- Renoncer une fois de plus ? Que voulez-vous dire ?

C’est Janet qui répond :

- Sam a découvert qu’elle aimait Jack quand il était sur Edora. Jack, d’après ce qu’il a dit à Daniel, l’a compris quand Jolinar a pris possession d’elle. Ils ont su que leurs sentiments étaient réciproques dans ce vaisseau Goa’uld, il y a quelques mois, quand ils testaient les armes Tok’ra. Ils n’en ont pas parlé, jusqu’à cet épisode des Zatarcs. Ils se sont donc avoué leur amour publiquement, pour refuser d’en parler par la suite. Leur carrière leur importait, ils ne voulaient pas tout risquer. Mais ils en ont souffert. Cruellement.

Elle aurait pu être avocate, ma Janet. Les autres se taisent. Ils semblent réfléchir. Anise, elle, n’a pas l’air content du tout. Elle est amoureuse de Jack. Il m’a avoué que Freya, le symbiote d’Anise, craque pour moi. Quelle chance ! Une fiancée serpent !

Général Hammond

Daniel et Janet pourraient bien avoir raison. Tant qu’ils restent des adolescents, Sam et Jack sont libres de s’aimer, de se construire un nouvel avenir. L’Air Force n’a aucun pouvoir sur eux tant qu’ils seront dans cet état. Mais nous ne pouvons les laisser indéfiniment ainsi. Je demande à tout le monde de sortir, sauf à Jacob.

- Tu as déjà entendu parler d’un cas où un couple peut rester dans la même chaîne de commande ?

- Tu es sérieux, George ?

- Je ne vois pas d’autre solution. Tant qu’on leur refusera le droit de s’aimer, ils refuseront de redevenir des adultes.

- Je ne vois aucun cas, non. Mais ne pourrais-tu tirer quelques ficelles ? Tu as des relations.

- Je vais voir ce que je peux faire.

Jack

Daniel et Janet sont redevenus des adultes. C’est vrai qu’ils sont plus vieux, plus graves, mais ils ne sont pas si différents. Pour une obscure raison, cela n’a pas marché pour Sam et moi. Au fond, je suis heureux. Si cela avait marché, nous ne pourrions plus être ensemble. Je la serre contre moi.

- Je t’aime.

- Je t’aime aussi, Jack... Ils ne pourront pas nous séparer.

Daniel et Janet reviennent. Ils nous expliquent que nous sommes restés des adolescents, parce que nous refusions l’idée d’être de nouveau sous la coupe de l’armée en ce qui concerne nos sentiments et notre relation.

- C’est logique, dit Sam. Et je m’en fiche. Tout ce que je veux, c’est être avec Jack

- Mais le SGC a besoin de vous, déclare Janet.

- S’il a tant besoin de nous, qu’il nous permette d’être ensemble !

Cassandra

Rebelotte ! Cette fois, maman et Daniel sont redevenus comme avant, mais pas Sam et Jack. Nous avons donc continué à habiter chez Jack. Maman et Daniel partagent maintenant une chambre, et Sam et Jack une autre. Maman a précisé que cela ne voulait pas dire que j’aurais le droit d’en faire autant avec un éventuel petit ami. Je sais bien que la situation est particulière. Donc, nous continuons à aller à l’école ensemble. L’absence de maman et de papa, comme j’appelle maintenant Daniel, a été expliqué par un brusque déménagement vers... Toronto !

Janet

Un mois et demi s’est déroulé depuis que Daniel et moi avons réintégré nos corps et nos vies normales. Daniel est en congé, vu que seuls deux membres de SG1 sont disponibles. Teal’c est allé rendre visite à sa famille. Nous avons maintenant trois adolescents du même âge en charge. Jack est assez pénible, parfois, mais je dois dire que je suis habituée. J’en suis là dans mes réflexions, quand Sam vient me voir. Elle est toute pâle.

- Janet, je peux te parler deux minutes ?

- Oui. Que se passe t-il ?

Elle a vraiment l’air bizarre. Je commence à m’inquiéter.

- Un test de grossesse est-il fiable à cent pour cent ?

Jésus ! Il ne manquait plus que ça !

- Tu penses être enceinte ?

- Le test était positif. Janet, qu’est-ce que je vais devenir ?

- Ne paniquons pas. Je vais te faire des analyses au labo, on verra bien.

Nous prenons la voiture toutes les deux et je conduis jusqu’à la base. Sam est restée silencieuse tout au long du voyage. Arrivées à l’infirmerie, je procède à une prise de sang. Grâce au matériel que nous avons ici, je peux avoir les résultats dans moins de cinq minutes. Nous attendons dans mon bureau.

- Tu en as parlé à Jack ?

- Pas encore. Il était à l’entraînement de base-ball. Janet, je suis trop jeune pour avoir un bébé !

- En théorie, tu as trente quatre ans, Sam. Mais tu peux quand même avoir recours à l’IVG.

- Non ! C’est mon bébé et celui de Jack ! Si je suis enceinte, je le garde.

Les résultats sont là. C’est positif. Elle est enceinte de trois semaines. Je n’ai le temps d’y penser que le téléphone sonne. C’est le général. Il a appris que j’étais à la base avec Sam et il veut nous voir. Elle essuie ses larmes et nous y allons.

- Docteur, Sam, asseyez-vous.

Nous obtempérons. Le général continue.

- Après un mois de démêlés avec mes supérieurs, j’ai pu obtenir l’autorisation de vous garder dans la même équipe, Jack et toi, Sam, et cela, même si vous êtes ensemble, mariés et tout ce que vous voulez. Alors, j’ai pris la liberté de faire venir Jack au SGC le plus rapidement possible. Vous allez sur cette maudite planète dès ce soir.

Sam

Jack, Daniel, Janet, Teal’c et moi sommes sur cette planète une fois de plus. Ils sont endormis. Je n’ai pas encore eu le temps de parler à Jack, aussi, je le réveille. Je lui fais signe de se taire, et je l’entraîne un peu plus loin. Je suis morte de trouille.

- Jack, j’ai quelque chose à te dire, mais ce n’est pas facile.

- Tu sais que tu peux me faire confiance, chérie.

- Jack, je suis enceinte.

Malgré la pénombre, je vois le sourire brillant de Jack. Pourquoi me suis-je inquiétée ? Il m’aime et il aimera notre bébé. Nous nous embrassons et il m’entraîne vers la tente.

- Allons, dormons, mon amour. Il faut que notre enfant ait des parents aptes à l’élever. Il est temps de changer de peau.

Janet

Nous avons été réveillés ce matin par des cris de femme. D’un bond, j’ai été debout. Sam était sur le point d’accoucher, Jack à ses côtés. En une heure, elle mit au monde une petite fille. Le processus qui l’avait fait reprendre son corps d’adulte avait accéléré la croissance du bébé en elle. Nous sommes donc rentrés au SGC avec une personne de plus : Katherine Janet Teal Danielle O’Neill. Katherine, c’est en l’honneur du professeur Langford, qui est à l’origine du projet Stargate sans lequel Sam et Jack ne se seraient jamais rencontrés. Ses parents l’appellent Kitty. Pour l’instant, elle dort dans les bras de sa maman à l’infirmerie. Cassie est venue au SGC dès qu’elle a su la nouvelle. Jacob et le général, surpris par la naissance, sont cependant les deux grands-pères les plus heureux du monde. Le général Hammond a été nommé grand-père d’honneur. Je ne pense pas que Graham Simmons soit ravi que Sam et Jack forment maintenant une famille, mais il s’en remettra. Un vin d’honneur est prévu pour ce soir, à la base, pour fêter notre nouvelle petite recrue dont les parents se marieront dans un mois. Daniel et moi les suivront de près, car nous avons décidé de nous marier le mois le mois suivant les noces de Sam et de Jack.

FIN

 

 

 

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