L’amour peut tout

Par Akhésa

 

Auteur :Akhésa

E-mail : Akhesa_fr@hotmail.com

Résumé : Jack se blesse gavement durant une mission.

Spoiler : Strargate le film, L’enfant des dieux, Brief candles, La pluie de feu…

Disclaimer : Les personnages ne m’appartiennent pas, et vous connaissez la suite…

 

 

 

 

Ils étaient, depuis deux heures sur P8J395, une planète dont les coordonnées venaient de la cartouche d’Abydos. Le monde recelait de traces d’une civilisation de type Goa’uld, aujourd’hui disparue. Selon Carter, il devait y avoir, autrefois, des mines de Naqquadah, car elle en  retrouvait des traces infimes. Daniel avait suggérer que l’épuisement du gisement avait dû provoquer le départ des Goa’uld. Jack, lassé de tous les détails scientifiques que Sam et Daniel exposaient, était monté sur un rocher, en attendant que ses collègues aient fini leur travail. Teal’c surveillait les environs, jamais tranquille, dans un lieu où les grands maîtres avaient colonisé, même s’il était désert.

« Nous avons fini, Jack, annonça Daniel. »

Jack se leva et sauta de son rocher. A ce moment, juste en face de lui, à la vitesse de l’éclair, une lance sortit du mur d’une ancienne pyramide en ruines. Elle se planta à quelques centimètres de son cœur ; il s’effondra sur le sol.

« NOOON ! hurla Sam, avant de courir vers lui. »

Elle se pencha sur lui, tandis que les autres approchaient. Il était conscient. Il respirait, faiblement.

« Colonel ! »

« Sam… »

La vie s’échappait, petit à petit du corps de Jack, lequel était empalé, rivé au sol par la lance qui s’y était plantée, en le transperçant.

« Daniel, Teal’c, allez chercher du secours, vite ! cria Sam. Vite ! »

« On ne peut pas vous laisser seule ici, Sam, objecta Daniel. Nous ignorons ce qui a tiré sur Jack. »

« Daniel, allez chercher du secours ! cria t-elle encore plus fort. »

« Allons-y, Daniel Jackson, décida Teal’c. O’Neill a déclenché un système automatique en sautant du rocher. »

Ils s’en allèrent. Sam était toujours penchée sur Jack. De sa main, elle caressait la joue du colonel.

« Tenez bon, monsieur. Ils vont venir avec une équipe médicale. »

« C’est… trop tard… Sam… »

« Non ! Je vous interdit de mourir, vous m’entendez ! »

Des larmes coulaient sur les joues de la jeune femme.

« Sam… je vous… aime… »

« Alors, luttez ! Luttez, Jack… si vous m’aimez, battez-vous contre la mort… »

Il ferma les yeux. Le cœur de Sam s’affola.

« Jack ! Ne vous endormez pas ! Je vous en prie ! »

« Sam… »

« Je suis là, mon amour… »

Elle s’allongea près de lui, tenant entre ses mains le visage chéri de son Jack.

« Je suis là, Jack… je le serais toujours, mais vous devez vous battre… »

Elle savait qu’elle luttait elle-même contre la mort de l’homme qu’elle aimait. Elle ne pouvait pas accepter de le perdre. Elle ne voulait pas laisser sa vie s’échapper ainsi. Pourtant, Jack perdait du sang à flots. Sa respiration, gênée par la lance, était difficile. Le projectile l’avait atteint à deux centimètres du cœur. Au fond d’elle-même, Sam savait que le combat était perdu d’avance. Elle se leva, sur un coude, pour le regarder. Il avait déjà la pâleur de la mort.

« Sam… dans mon bureau… une enveloppe… bleue… pour vous, dit-il dans un souffle. »

« Ne parlez pas… »

« Si… il le faut ! Je vous… aime. »

« Colonel O’Neill, si vous espérez jamais entendre ces mots dans ma bouche, vous devez lutter pour vivre : je ne dirais que lorsque vous irez mieux ! »

Il esquissa un pauvre sourire. Elle se pencha sur lui et l’embrassa tendrement sur les lèvres, puis, elle se recoucha tout contre lui.

« C’est tout ce que vous aurez pour le moment… mais dès vous serez guéri de cette blessure, je vous promets la plus belle nuit de toute votre vie, Jack, chuchota t-elle. »

« Une… seule… nuit ? »

Même à l’article de la mort, il trouvait le courage de plaisanter, dans le seul but de consoler Samantha. A travers ses larmes, elle lui répondit, tout bas :

« Toutes les nuits de notre vie, mon amour… Je te le promets ! »

A cet instant, elle entendit la porte s’activer. Elle pria pour qu’il s’agisse des secours. Elle vit Daniel, Teal’c, Janet et ses infirmiers passer le vortex. Ils coururent vers le blessé, munis d’un brancard. Janet portait une trousse de secours.

« Il est conscient ? demanda t-elle. »

« Oui, dit Sam en se relevant. »

Janet examina Jack. Elle se demanda si elle avait une chance de le sauver avant d’arriver à la base. Il était impossible de retirer la lance de sa poitrine, sans le tuer sur le coup. Elle ordonna à son assistant de scier l’arme. Pour la partie qui était sous le colonel, ce ne fut pas facile, mais ils y parvinrent. Ils le placèrent sur le brancard. Daniel composa les coordonnées de la terre. Le général les attendait de l’autre côté. Jack fut placé sur un lit roulant et on le mena vers l’ascenseur. Là, il appela Sam, si faiblement, qu’elle ne l’entendit pas, comme elle était avec le général qui lui posait une question sur l’état de Jack.

« Major Carter ! appela Janet. Il vous réclame. »

Sam, avec Daniel, Teal’c et le général, s’approcha du blessé.

« Je t’aime, souffla t-il. »

Elle se pencha sur le lit et l’embrassa sur la bouche.

« Major, nous devons y aller, dit Janet. »

Sam regarda l’équipe médicale partir avec Jack. Elle pensait descendre par le prochain ascenseur, mais le général lui parla :

« Major, vous devriez aller aux vestiaires prendre une douche et vous changer : vous êtes couverte de sang. »

« Son sang, murmura t-elle. »

« Je sais, fit doucement le général. Allez-y. Vous ne pouvez rien faire de plus, pour lui, pour l’instant. SG1, vous êtes en congé jusqu’à ce nous apprenions du nouveau sur l’état de  santé du colonel O’Neill.»

Comme un automate, elle laissa Daniel la guider aux vestiaires.

« Je serai à côté, si vous avez besoin d’aide, Sam. »

« Merci, Daniel. »

Après la douche, elle passa, comme elle n’était plus de service, une robe, qu’elle avait achetée, la veille, en venant à la base. Elle l’avait vue dans une vitrine, s’était arrêtée, et l’avait acquise, en se disant qu’elle n’en avait pas assez. Une fois, Jack l’avait vue en robe ; dans son regard, elle avait compris qu’il appréciait. Ce fut en pensant à ça, qu’elle avait eu envie de l’acheter, cette robe. A ce moment-là, il était hors de question, pour elle, de laisser son amour pour lui s’exprimer. Mais elle avait envie, malgré tout, de lire l’admiration dans le regard de Jack. En la passant, elle murmura, pour elle-même : « Peut-être nous portera t-elle chance, mon amour. »

Elle sortit des vestiaires. Comme promis, Daniel était là, à la porte.

« Vous avez eu des nouvelles, Danny ? »

« J’ai appelé l’infirmerie. Janet est en train de l’opérer. »

« J’ai besoin d’être un peu seule, Daniel. Je vais dans le bureau de Jack. »

Il lui donna une accolade et s’en alla à l’infirmerie, tandis qu’elle montait vers les bureaux des officiers. Elle entra dans celui de Jack. Malgré elle, elle sourit devant la pagaille de la table de travail. Elle s’assit dans le fauteuil, celui où il était chaque jour, et ouvrit les tiroirs, à la recherche de la fameuse enveloppe. Elle la trouva et l’ouvrit. Deux feuilles de papier y étaient glissées.

« Sam, je n’ai jamais été doué avec les mots. Si tu as eu connaissance de cette lettre, c’est que je suis mort, et que je t’en ai parlé avant de mourir. Où peut-être suis-je entre la vie et la mort. Où peut-être tout a évolué différemment entre nous et que j’ai eu le courage de te la remettre… Peu importe. Tu la lis. Je dis tu, parce que je ne me vois parler d’amour en m’adressant au major Carter. Je parle à la femme merveilleuse dont je suis tombé amoureux, à la minute où elle m’a proposé un bras de fer, le jour de notre première rencontre. Tu te souviens de la première fois où nous avons passé ensemble la porte des étoiles ? Tu m’avais dit que je finirais par t’aimer, une fois que je te connaîtrais mieux. Je t’ai répondu que je t’adorais déjà. C’était vrai, même si j’ignorais encore que j’étais tombé amoureux de toi. Je ne l’ai su que lorsque j’ai failli te perdre, à cause de Jolinar. Mais même là, je ne pouvais pas encore espérer que tu m’aimais, en dépit de ce qui s’était passé, un an auparavant, dans les vestiaires. A ce propos, tu ne pourras jamais imaginer à quel point il m’a été difficile de te repousser, ce jour-là. Mais tu n’étais pas toi, je ne voulais pas profiter de la situation. Tu m’avais demandé si je ne te désirais pas. Je t’ai répondu : pas comme ça. Je te désirais de toute mon âme, Sam. Je ne voulais pas admettre que cela allait au-delà d’un désir physique, mais je ne pouvais pas nier que, si tu avais été toi-même, ce jour-là, et que tu m’avais fait de telles avances, je ne t’aurais pas repoussée…

Au fil des missions, des jours, des mois, mon amour pour toi grandissait. J’ai voulu lutter. C’était impossible : chaque jour, ton sourire, tes yeux, tout toi, attisait mon amour. J’ai baissé les armes, résigné à vivre cet amour dans le silence… Il y a eu ces histoires de réalités alternées, et malgré moi, je me demandais comment auraient été les choses, si tout avait différent entre nous. Après tout, cette autre Carter que nous avons aidée semblait très amoureuse de mon double, son mari… J’ai rêvé, Sam. J’ai fait un rêve merveilleux, où nous étions mariés, où tu m’aimais comme je t’aime…

Avant de continuer, même si la chronologie des événements est confuse, dans cette lettre, j’ai deux pardons à te demander. Argos et Edora. Sur la première planète, j’ai été drogué, comme tu le sais… Et sur Edora, au bout des cent jours de deuil, il y a eu une fête et ils m’ont fait boire. Ce n’est pas une excuse, surtout que je sais, par Daniel, que tu m’as entendu dire à Laira que je ne voulais pas rentrer et qu’elle pouvait venir avec moi… Je ne sais pas ce qui m’a pris, Sam. Je ne vais pas chercher d’excuse, je ne sais pas. Je savais que je t’aimais. Mackenzie, que j’ai vu, sur les ordres du général, après tout ça, pense que je voulais te punir de ne pas avoir trouvé un moyen de me faire rentrer plus vite… Mais c’est un psychiatre, et ils ont toujours une version bizarre de ce que nous ressentons. Ah oui ! il sait que je t’aime. Il l’a deviné, je n’ai jamais rien dit… Néanmoins, mon ange, pardon, pour ces trahisons… Je sais, toujours par Daniel, ce que tu as vécu, durant ces deux période de notre vie. Je m’en voudrais toujours…

J’ai vécu deux mois d’enfer, Samantha, quand tu as refusé, après Edora et la mission d’espionnage qui m’a été confiée, de me considérer comme un ami. Tu m’en voulais. Daniel et Teal’c ont mis moins de temps à pardonner. A chaque fois que tu me regardais, je lisais la haine et le mépris, dans ton regard. Et je savais que je les méritais, même si je ne comprenais pas encore ce qui les motivait à un tel degré. A notre retour de Geb, pour la première fois depuis mon retour, tu as souri à une de mes vannes. Notre complicité revenue, je m’efforçais de me rattraper. J’essayais de comprendre ce que tu racontais, quand tu parlais de sciences, je m’arrangeais pour te faire rire… Comme il m’a manqué, durant tous ces mois, ton rire, Sam !

Et voilà ! Un jour, je comprends que tu m’aimes, toi aussi. En un regard, séparés par ce champ de force, nous en avons plus dit qu’en quatre années. Aucun de nous n’en a parlé. Et quand tu es venue me voir, pour me forcer à regarder ces sentiments en face, sans les nommer, afin de sauver nos deux vies, j’ai compris que je ne m’étais pas trompé. L’interrogatoire, le pénible moment de l’aveu, déguisé, sous des formules neutres… J’espérais, au fond de moi, que tout changerait. Mais tu as tenu à faire comme s’il ne s’était rien passé, en laissant le secret dans la salle d’examens. C’était dur, mais j’étais tout de même heureux…

Tout ça, pour te dire une seule chose, Sam. Je t’aime. N’en doute jamais.

Avec tout mon amour, Jack.

P.S : Tu trouveras, agrafée à l’enveloppe, un anneau que j’ai fait faire pour toi. C’est le gage de mon amour pour toi. J’espère vraiment le voir à ton doigt, un jour : cela voudrait dire que je serais le plus heureux des hommes car tu auras accepté de m’épouser. Dans ce cas, tu n’auras pas lu cette lettre… Si je n’ai pas eu le courage de te l’offrir de mon vivant, j’espère, qu’après ma mort, tu le porteras, jusqu’à ce qu’un nouvel amour vienne te rendre heureuse. Car j’espère vraiment, mon ange, que tu seras heureuse, auprès d’un homme qui t’aime. Souviens-toi d’un vieux colonel ronchon qui t’a aimé jusqu’à la fin…

Elle avait eu du mal à lire : ses larmes voilaient sa vue. Elle se savait aimée de Jack, depuis l’incident du champ de force (à vrai dire, elle s’en doutait depuis l’invitation à aller pêcher avec lui) mais elle ignorait tout de ce qu’il dévoilait dans cette lettre. Elle découvrait un homme vraiment sensible, prêt à sacrifier son amour pour elle, si elle le désirait ainsi. En tremblant, elle prit l’enveloppe et découvrit un petit paquet attaché, à l’intérieur. Elle l’arracha, et l’ouvrit. Il s’agissait d’un saphir, monté sur un anneau de platine. La pierre était entourée du symbole terrien de la porte, une sorte de V renversé, surmonté d’un petit cercle. Sur chaque barre du symbole, une lettre : un S à droite, et un J à gauche. Elle le passa à son doigt. « Je t’aime, Jack. Cet anneau m’unit à toi. Tu vivras, mon amour. Il le faut ! »

Elle plia la lettre, la rangea dans l’enveloppe, puis dans le tiroir. Elle descendit ensuite à l’infirmerie. Elle y retrouva Daniel, Teal’c, Hammond, mais aussi Jacob Carter, son père.

« Papa ? »

« Je suis arrivé tout à l’heure, dit-il. Je venais passer la soirée avec toi, quand George m’a appris ce qui s’est passé. »

« Comment va t-il, général ? »

« Le major Fraiser est toujours en train de l’opérer. »

Sam s’assit sur une des chaises libres. Elle priait, tout en se rendant compte qu’elle ne l’avait pas fait depuis longtemps. Son père s’approcha d’elle.

« Tu tiens le coup ? »

« Non, avoua t-elle. Je ne veux pas qu’il meure, papa. »

Il la prit dans ses bras, et la berça, comme lorsqu’elle était enfant. Elle pleura silencieusement sur l’épaule paternelle.

« Je l’aime, papa… j’ai besoin de lui. »

« Je sais. Je sais. »

« Je ne lui pas dit… J’ai refusé de lui dire que je l’aime… »

Les sentiments unissant sa fille à Jack O’Neill n’était pas un secret pour lui. Il avait compris la vérité la première fois où il les avaient vus ensemble.

Quatre longues heures passèrent. Le silence régnait dans la petite salle d’attente. Aucun d’eux n’avait bougé. Ils sursautèrent quand la porte s’ouvrit sur Janet. Elle portait encore sa blouse verte du bloc opératoire. Son visage trahissait l’épuisement et tous comprirent qu’elle avait une mauvaise nouvelle.

« J’ai fait de mon mieux, dit-elle. La blessure est trop sérieuse. Il vit encore, mais je ne pense pas qu’il passera la nuit. Je suis désolée… Vous feriez bien d’aller lui faire vos adieux. »

« Non ! Je refuse ! hurla Sam avant de quitter l’infirmerie en courant. »

Daniel allait courir derrière elle, quand Jacob le retint. Il secoua la tête. Ils allèrent tour à tour dans la salle de réveil, où se trouvait Jack.

Sam se rendit  à l’armurerie. Le sergent Bruce Thomas qui était de garde la vit entrer en trombe. En découvrant le visage hagard de la jeune femme, il crut que Jack O’Neill était déjà mort. En effet, la nouvelle de son accident et de son intervention avait fait le tour de la base.

« Ouvrez-moi le coffre contenant les armes Goa’uld, ordonna t-elle. »

Il eut peur qu’elle n’ait un accès de folie.

« Je suis désolé, major Carter, je n’ai pas le droit de l’ouvrir sans un ordre direct du général. »

« Je ne vous demande pas de me raconter votre vie, ouvrez ce coffre ou votre carrière s’arrête ici. »

« Major Carter, les ordres sont formels et… »

Il n’eut pas le temps d’achever sa phrase : Sam s’était emparée d’un 9 millimètres qu’elle chargea aussitôt. Elle le pointa vers lui.

« Sergent, je n’ai pas le temps de plaisanter. Ou vous ouvrez ce coffre, ou je vous fait sauter la cervelle avec cette arme. A vous de voir. »

Il n’avait pas le choix. Dans les yeux de la jeune femme, il lut une froide détermination à le tuer, s’il n’obéissait pas. Il ouvrit le coffre. Sans arrêter de le viser, elle retira quelque chose et partit de la salle. Il regarda ce qu’elle avait pris, mais étant nouveau à l’armurerie, il ne savait pas ce qui manquait.

Sam retourna à l’infirmerie au pas de course. Elle entra en trombe dans la salle où était Jack, entouré de ses amis.

« Laissez-moi seule avec lui, demanda t-elle. »

Ils sortirent un à un. Elle passa sa main dans le ruban. Elle se concentra et activa l’appareil. De sa main, venant de la pierre ambrée, une lumière dorée passa sur le corps de Jack. Elle y mettait tout son amour, toute sa détermination à le sauver. C’était la dernière chance. Son regard scrutait le moindre mouvement.  Elle sentait, grâce à la pierre, le corps de Jack se régénérer sous le rayon. D’un mouvement brusque, il ouvrit les yeux.

« Sam ! »

« Je n’ai pas encore fini, Jack. Laisse-moi une seconde. »

Quand elle sentit que la guérison était totale, elle reposa l’appareil et s’assit sur le lit, en regardant son amour.

« Que s’est-il passé ? »

« Jack ! »

Elle eut une violente crise de larmes. Lui, se sentant subitement en pleine forme, l’appareil ayant régénéré ses tissus tout en évacuant les traces d’anesthésiant, se releva doucement et la prit dans ses bras. Ils s’étreignirent de toutes leurs forces.

 

Le général Hammond reposa le combiné. Son visage était grave.

« Un problème, George ? »

« C’était le sergent Thomas, de l’armurerie. Il me dit que Sam est venue, l’a menacé avec une arme et est ressortie munie d’une arme Goa’uld. »

Ils se ruèrent tous dans la salle de réveil, craignant le pire. Sur le seuil, ils s’arrêtèrent net : sur le lit, Jack, sensé être aux frontières de la mort, était en train d’embrasser Sam comme si sa vie en dépendait. Il l’avait renversée sur le lit et s’était penché sur elle. Les témoins de la scène eurent la nette impression que le reste du monde n’existait plus pour le couple. Ils étaient tellement surpris de la guérison aussi soudaine de Jack, qu’aucun d’eux ne bougea. Le baiser passionné prit fin. Sam montra sa main à Jack. Il y vit la bague. Il allait l’embrasser, quand Daniel décida de réagir.

« Jack ! Bon retour parmi les vivants ! »

Sam et Jack se séparèrent, mais la jeune femme resta sur le lit. Daniel vint, et donna une joyeuse accolade à son ami. Cela donna le mouvement d’envoi aux autres qui vinrent vers Jack.

« Je suis heureux que vous soyez en vie, O’Neill, dit Teal’c de sa voix placide. »

« On peut dire que vous nous avez fait une belle peur, fiston, fit le général en souriant. »

« Evitez de jouer au cascadeur, la prochaine fois, ironisa Jacob. »

Sam constata encore une fois à quel point son père et Jack avaient le même sens de l’humour.

« Je crois que votre fille m’a tiré d’un mauvais pas, une fois de plus, admit Jack. »

« Je ne voudrais pas que cela devienne une habitude, mon chéri, dit-elle en lui faisant une bise légère sur les lèvres. »

Janet choisit ce moment pour entrer, vêtue de son uniforme sur lequel elle avait passé sa blouse blanche. Elle écarquilla les yeux.

« Colonel ? »

« Salut, Doc. »

« Sam a utilisé l’appareil de guérison Goa’uld, expliqua Daniel. Enfin, je pense… »

« Oui. Je savais que cela n’avait aucune chance de marcher, avant. Mais quand Janet a dit qu’il allait mourir, j’ai pensé que l’opération ayant déjà commencé à restructurer les cellules, je pouvais essayer de terminer le travail ainsi. »

« Au fait, dit Hammond, je crains que le sergent Thomas n’ait eu la frayeur de sa vie. »

« J’irais lui faire mes excuses… »

Jack fit mine de se lever. Janet s’approcha et l’arrêta.

« Pas si vite, colonel. Je tiens à vous examiner avant. Dehors, tout le monde ! »

Avant de partir, Sam embrassa Jack une dernière fois.

« Je t’aime, murmura t-elle. »

« Je t’aime aussi. »

Une fois dehors, elle demanda aux autres de l’excuser. Elle leur promit de les retrouver en salle de briefing dans quelques minutes. Elle se rendit directement à l’armurerie. Quand il la vit arriver, le sergent Thomas crut sa dernière heure venue.

« Sergent Thomas, je tiens à m’excuser auprès de vous pour tout à l’heure. Mais le temps pressait, le colonel O’Neill était sur le point de mourir. J’avais besoin d’un appareil de guérison Goa’uld. »

« Ce n’est rien, madame. »

« Je suis vraiment désolée, sergent, dit-elle avant de partir. »

Elle repassa par l’infirmerie. Elle croisa Janet et Jack, debout, qui allaient en sortir.

« Sam, dit Janet, j’ai bien l’impression que tu l’as sauvé. Il n’y a aucune séquelle, aucune cicatrice ! C’est incroyable. »

« Sans ton intervention, Janet, il serait mort. Merci à toi aussi. »

Jack entoura de ses bras les hanches des deux majors.

« Eh bien, merci à vous deux, mesdames ! »

« Le général Hammond nous attend, prévint Janet. »

« Accordez-nous deux minutes, demanda Jack. »

Elle hocha la tête et les laissa. Elle arriva en salle de briefing où les autres attendaient.

« Où est votre miraculé, docteur ? »

« Le colonel O’Neill et le major Carter avaient à parler. Ils arrivent, monsieur. »

Sam et Jack entrèrent dans la pièce cinq minutes plus tard. Janet certifia la guérison de Jack. Le général Hammond parla en ces termes.

« Colonel, nous sommes, vous le savez, heureux de ce dénouement. Nous pensions vous avoir perdu. »

« Je commence à devenir comme Daniel, monsieur : difficile à tuer. »

« Nous devrions fêter ça, non ? proposa Jacob. »

« Même en devenant un Tok’ra, tu n’as pas perdu ton sens de la fête, Jacob, plaisanta le général. »

« Général Carter, général Hammond, dit gravement Jack, Sam et moi venons de prendre la décision de nous marier. »

Un petit silence suivit l’annonce de Jack. Le couple, enlacé, regardait les deux généraux. Ils savaient qu’ils étaient tous les deux officiers dans la même chaîne de commande et que ce mariage était contre toute logique, contre les lois de l’USAF. Mais ils savaient aussi qu’ils ne pouvaient vivre en faisant comme s’ils ne s’aimaient pas.

« Eh bien ! Félicitations, les enfants ! s’écria Jacob avant de venir embrasser sa fille. »

« Je m’arrangerais avec l’Air Force, décida Hammond. »

Ce ne fut, pendant quelques minutes, que félicitations, et embrassades au couple de fiancés.

« Je sais que vous êtes tous épuisés, dit Sam, mais nous aimerions nous marier ce soir. »

« Ce soir ? fit Janet, incrédule. »

« Si vous êtes d’accord, vous êtes tous les cinq invités à Las Vegas, sourit Sam. Et Cassie, aussi, bien entendu. »

« Après avoir hésité pendant quatre ans, remarqua Jacob en souriant, vous ne perdez plus de temps. »

« C’est d’accord, dit le général. J’appelle le Président, afin d’obtenir une dérogation. Ce ne sera pas difficile, vu vos états de service. »

« Cure de Guronsan pour tout le monde avant de partir, dit Janet. Je ne voudrais pas tomber avant le mariage. »

Le général eut l’autorisation demandée. Une heure après l’avoir obtenue, Sam, Jack, Teal’c, Daniel, Janet et Cassandra étaient à Las Vegas. Sam et Jack échangèrent leurs vœux devant leurs amis. Sam avait refusé d’avoir une alliance. Elle ne désirait que la bague de platine gravée à leurs deux initiales.

« Je vous aime, colonel Jack O’Neill. »

« Je vous aime, major Samantha O’Neill. »

 

FIN

 

 

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