L’épreuve de l’absence

Par Akhésa

E-mail : Akhesa_fr@hotmail.com

Résumé : Jack disparaît, enlevé par les Aschens

Spoiler : « 2010 » et « 2001 » en priorité, mais rien de trop important…

Disclaimer : Les personnages ne m’appartiennent pas, et vous connaissez la suite…

Note : Merci à Aurélie, pour m’avoir envoyé ce challenge (et oui, elle n’arrête pas J)

Cette histoire est dédiée à deux amis qui se reconnaîtront…

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SG1 n’avait pas de mission et chacun en profita pour faire le travail qu’il n’avait le temps d’effectuer d’habitude. Daniel s’occupa de classer ses artefacts, Sam fit quelques simulations sur son réacteur, Teal’c après une bonne scéance de Kelnoreem étudiait la culture occidentale, tandis que Jack tournait en rond, n’ayant rien à faire… Il avait même fini tous ses rapports, c’était dire qu’il s’ennuyait…

Alors qu’il allait faire son millième passage de la journée au mess, on l’appela dans le bureau du général Hammond. Levant les yeux au ciel – on ne pouvait jamais être tranquille, dans cette base – il fit demi-tour et se dirigea vers les ascenseurs.

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Une heure plus tard, Teal’c et lui se rendirent au labo de Sam, où se trouvaient également Janet et Daniel. Ils étaient tous les trois dans une grande conversation, très animée et ne se rendirent pas compte de l’arrivée du colonel et du Jaffa.

« Dites donc, on s’amuse par ici, s’écria Jack.

- Oh, mon colonel, on ne vous avait pas entendu, dit Sam avec son plus beau sourire.

- Je vois ça. Euh, Teal’c et moi on vient vous dire au-revoir.

Daniel fronça les sourcils.

- Vous allez à la pêche ?

- Nan, mais le général a pris pitié de nous, il nous envoie en mission.

- Et nous, mon colonel ?

- En fait, je remplace le lieutenant colonel Birky de SG12 : ils ont une mission que le général ne peut annuler et Birky est cloué au lit.

- Il a été opéré de l’appendicite en urgence, cette nuit, expliqua Janet. Il sera transféré à l’infirmerie de la base dans la journée.

- Et nous, Jack ?

- Carter et vous, vous restez, Daniel.

- Le général m’a moi-même mis sur cette mission car il savait que je n’avais rien de particulier à faire, dit Teal’c.

- Bon, les enfants, on y va : le départ est prévu pour dans trente minutes. 

- J’y vais aussi, décida Janet, ma pause a assez duré. Mes patients m’attendent.

- Je vous accompagne, Janet. A plus tard, Sam. Et bonne chance à vous deux, fit Daniel avec un petit salut de la main. »

Jack resta quelques minutes encore au labo, puis alla se préparer. Le reste de SG1 vint assister au départ du colonel et du Jaffa en salle d’embarquement, puis retourna à ses occupations.

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SG1 était déjà venue sur P5F-356 ; ils y avaient recontré la population locale, dont la technologie n’était certes pas très avancée, mais le sol était une vraie mine de Naqquadah, d’où l’intérêt de la mission : préparer la signature d’un traité afin que le SGC puisse exploiter ce minerai dont les natifs ne se servaient pas. SG12 avait été chargée des négociations. Le sergent Tim Dogget discutait depuis une heure avec le chef du village, un certain Hya’ric, soutenu dans ses positions par ses deux autres équipiers. Pendant ce temps, O’Neill et Teal’c étaient à l’extérieur, sur la place principale, et parlaient avec quelques habitants du village.

Leur mode de vie était assez proche de celui des habitants de l’Europe pendant l’Antiquité ; on aurait presque pu se croire dans un village Gaulois. Les hommes étaient intéressés par les armes que portaient la délégation de la Tauri, ainsi qu’ils l’avaient été la dernière fois. Ils demandèrent aux deux terriens de leur faire une démonstration, qui eut lieu un peu plus loin du village, à proximité de la Porte des Etoiles.

La première fois que ce peuple avait été mis en relation avec les terriens, ils avaient été terrorisés. Pour eux, l’ouverture de la Porte était une première ; leurs légendes racontaient que les Dieux avaient construit ce cercle avant de créer l’univers ; après avoir crée la race humaine, ils s’en retournèrent à travers le cercle. La croyance voulait que lorsque le Cercle des Dieux s’ouvrirait de nouveau, les divinités viendraient juger les humains. Il avait fallu deux jours à SG1 pour les convaincre qu’ils n’étaient pas des dieux et que la population n’avait rien à craindre d’eux. Depuis, le contact avec ce peuple s’était bien passé.

La Porte commença à s’activer. Comme toujours, Teal’c et O’Neill étaient prêts à se défendre, s’il s’agissait de Jaffas. Ils ordonnèrent aux personnes qui les avaient accompagnés de se mettre à l’abri. Une fois le vortex en place, ils virent une six hommes portant des vêtements gris passer la Porte. Teal’c et Jack se regardèrent : les Ashens !

Voyant que les visiteurs ne portaient pas d’armes, et sans même attendre le signal de Jack, les habitants de ce village sortirent des arbres derrière lesquels ils s’étaient cachés. Maintenant que les six Aschens les avaient vus, il était trop tard. D’ailleurs, un des hommes du village pointa son bras en direction des deux membres de SG1. L’un des Aschens tourna la tête vers l’endoit où étaient encore Jack et Teal’c. Ceux-ci sortirent de leur abri, les armes pointées vers les Aschens. Parmi eux se trouvaient Borren et Mollem.

« Tiens, de vieilles connaissances, dit Jack. Vous passiez dans le coin ?

- O’Neill, murmura Borren… et le Jaffa ! 

- Contents de nous revoir ? »

Sans répondre, Borren pointa sa main vers Jack. Une arme y était dissimulée. Jack n’eut pas le temps de répliquer. Il tomba, assommé. Teal’c arma sa lance Goa’uld et tira sur deux Aschens qui s’apprêtaient à faire feu contre les villageois, lesquels s’étaient empressés de sortir leurs armes rudimentaires contre ceux qui avaient attaqué leur ami.

SG12 avait entendu l’activation de la Porte, depuis le village. Ils s’étaient empressés de venir aux nouvelles. Ils arrivèrent au moment même où O’Neill fut touché. Voyant que les Aschens allaient s’en prendre aux villageois, qui face à leur technologie, n’avaient aucune chance, ils suivirent l’exemple de Teal’c et tirèrent. Se voyant pris au piège, les Ashens décidèrent d’une retraite vers la Porte, non sans avoir pris le corps de Jack avec eux. Malgré tous leurs efforts, les membres du SGC ne purent empêcher leurs ennemis de passer la Porte avec le colonel. D’ailleurs, qu’auraient-ils pu faire contre ces aliens cent fois plus évolués qu’eux ? C’était presque une chance qu’ils s’en aille. Mais la perte du colonel ne réjouissait pas les cœurs…Une fois la porte des étoiles inactive, ils se regardèrent, consternés.

« Nous devons rentrer sur Terre, décida Teal’c. »

Après des adieux précipités aux villageois, ils se rendirent au SGC…

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Ce fut une équipe dépitée qui émergea du vortex dans la salle d’embarquement. Le général Hammond les y attendait. Il avait été surpris de recevoir le signal de SG12, qui ne devait pas rentrer avant trois heures encore. Il s’attendait à ce que l’équipe ait rencontré des ennuis imprévus. Quand il vit les quatre hommes, il comprit tout de suite que quelque chose de grave s’était passé.

« Où est le colonel O’Neill ? demanda t-il.

- Les Aschens sont arrivés, général Hammond, dit Teal’c. Ils ont emmené le colonel. »

Hammond, atterré, leur fit signe de le suivre en salle de briefing où ils lui racontèrent ce qui était arrivé. Une heure après, il convoqua les membres restants de SG1.

Sam et Daniel entrèrent dans la salle de briefing. Sam avait le nez plongé dans un carnet d’où s’échappaient quelques feuillets. Quand elle releva la tête, elle fut, tout comme Daniel, à la fois surprise de voir Teal’c ici et inquiète de l’absence du colonel.

« Major, docteur Jackson, asseyez-vous.

Ils obtempérèrent.

- Où est Jack ? demanda Daniel.

- Teal’c et SG12 vient de me raconter ce qui s’est passé sur P5F-356, commença le général. Les Aschens sont arrivés, et ils ont tiré sur le colonel dès qu’ils l’ont reconnu.

- Oh mon Dieu ! s’exclama Daniel. Où est-il ?

- Les Aschens l’ont emmené, avoua Teal’c.

- Pourquoi ? Je veux dire que si Jack est mort, il ne doit leur être d’aucune utilité.

- Il n’est pas mort, murmura Sam.

- Comment pouvez-vous en être si sûre, major ?

- Quand nous sommes allés, la première fois, discuter du traité avec les Aschens, j’ai eu l’occasion de parler à Mollem, lors d’une pause. Il m’a expliqué que leur peuple, étant soi-disant pacifique, n’avait pas d’arme à proprement parler. Ils possèdent cependant de quoi paralyser un éventuel ennemi et lui donner l’apparence de la mort. Et si le colonel est entre leurs mains, mon général, nous devons aller le chercher… Nous en savons assez sur les Aschens pour savoir qu’ils ne lui feront pas de cadeau.

- Je suis d’accord avec vous, major. Cependant, nous n’avons pas les moyens de nous battre contre eux.

- Nous avons déjà combattu des ennemis avec technologies avancées. Mon général, Jack ne nous aurait pas laissé tomber, je ne pense pas qu’il soit moral de le laisser aux mains des Aschens. 

- Nous verrons ce que nous pourrons faire, Docteur Jackson. »

Après avoir établi un plan d’attaque assez risqué cependant, le général ordonna l’ouverture de la porte vers le monde des Aschens, celui-là même où une note venant du futur leur avait interdit d’aller. Il avait fallu retrouver les coordonnées, car le général les avaient faites effacer de la banque de données de la base. Cinq équipes avaient été mobilisées pour sauver le colonel O’Neill. Or, arrivés de l’autre côté, eux qui s’attendaient à un comité d’accueil armé jsuqu’aux dents, se rendirent compte que l’endroit était désert. Leurs appareils ne montraient même aucune trace de vie.

Quelques jours plus tard, ils apprirent par la Tok’ra que les Aschens avaient changé de base, mais personne ne savait où était la nouvelle. Tous les alliés du SGC étaient au courant de ce qui était arrivés. Les Nox se chargèrent de la protection passive des habitants de P5F-356. Et tous ceux qui le pouvaient tentaient de glaner ça et là des nouvelles du colonel, mais personne ne put en obtenir.

Janet vit Sam entrer dans son bureau. La jeune femme blonde avait une mine défaite, les cernes marquaient le contour de ses yeux. Le médecin lui indiqua une chaise. Elle ne savait comment annoncer au major ce qu’elle avait appris. Elle lui avait trouvé l’air tellement fatigué – et connaissant les sentiments de Sam pour le colonel O’Neill, elle n’en avait pas été surprise – et lui avait ordonné un bilan sanguin complet.

« Alors, Janet ? Tu as trouvé quelque chose ? Tu paraissais soucieuse, au téléphone.

- En effet, Sam. Tiens, voici tes résultats. »

Sam étudia les trois feuillets que Janet lui avait tendu. Elle s’attendait à une petite anémie, ou quelque chose dans le genre. Cependant, ses yeux s’agrandirent comme des soucoupes en lisant une toute petite ligne. Les larmes lui montèrent aux yeux.

« Enceinte… je suis enceinte…

- En effet, Sam. »

Elles discutèrent longtemps de cette grossesse. Sam était décidée à garder le bébé. SG1 avait un briefing avec le général Hammond et Janet demanda à y assiter, et bien que surpris, le général accepta.

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« SG1, docteur Fraiser, dit le général, si je vous ai demandé de venir, c’était pour parler de la situation actuelle de votre équipe. SG1 ne peut fonctionner à trois, et nous ne pouvons pas nous permettre de laisser cette équipe en stand-by en attendant le retour du colonel. Les recherches continueront en ce qui le concernent, mais devrons se faire plus discète, vu que le NID commence déjà à tirer quelques ficelles en prétendant que nous dépensons trop d’énergie pour un seul homme.

- A mon avis, la disparition de Jack doit les arranger, général, déclara Daniel.

- Je pense aussi, Daniel. Cependant, avant d’aller plus loin et de demander un quatrième membre provisoire pour SG1, je voudrais demander au major Carter si elle se sent prête à prendre le commandement de l’équipe.

- Ce serait un honneur, mon général de remplacer le colonel O’Neill jusqu’à son retour, mais je ne pourrais pas.

- Pourquoi, Sam, vous avez toutes les qualités requises, protesta Daniel.

Sam appela Janet au secours, du regard. Celle-ci prend la parole.

- Mon général, le major Carter a raison. Je lui ai déconseillé toute mission off-world pendant quelques temps.

- Vous êtes malade, major ? s’enquit le général.

- Je suis enceinte de six semaines, mon général.

Les regards allèrent alternativement de Sam à Janet. Cette dernière confirma d’un hochement de tête.

- Félicitations, Sam, parvint enfin à articuler Daniel.

- Merci, Daniel.

- Je suis heureux de la naissance prochaine de votre enfant, major Carter, félicita Teal’c.

- J’en suis touchée, Teal’c.

- Moi aussi, major. Toutes mes félicitations… Et qui est l’heureux père ?

- Mon fiancé, général. Un homme que je fréquente hors de la base.

- Très bien. Donc, docteur Jackson, Teal’c, voyez-vous un inconvénient à former une nouvelle équipe avec le major Grayson de SG4 et le sergent Hawkins de SG8 en attendant que le major Carter accouche et que le colonel revienne ?

- Aucun, général. »

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Le major Grayson prit donc la tête de la nouvelle SG1. L’équipe fonctionnait assez bien, mais selon Daniel et Teal’c, il manquait quelque chose, cet esprit de famille que leur ‘vraie’ équipe avait…

Les mois passèrent, sans que personne ne sut ce qu’était devenu Jack. De son côté, Sam attendait son enfant, se consacrant toutefois à ses expériences de laboratoire, mais ne négligeant plus, à présent, de se reposer et de se nourrir. Elle ne quittait que rarement la base, et la plupart du temps, quand elle le faisait, elle passait des heures à préparer la venue du petit. Enfin, des petits : les dernières échographies avaient révélé la présence de jumeaux. Janet et son équipe, c’est à dire Teal’c et Daniel l’aidaient de leur mieux. Personne n’avait encore rencontré le fiancé de Sam. Elle avait déclaré qu’elle ne voulait pas mélanger son travail et sa vie privée, qu’une frontière bien délimitée séparait ces deux faces de sa vie. Après les recommandations de Janet, Daniel cessa d’insister pour connaître le mystérieux père du bébé de Sam.

Les recherches concernant Jack ne donnaient toujours rien ; c’était à croire que les Aschens avaient disparu de la galaxie. De son côté, Sam en était à son huitième mois de grossesse. Elle n’avait pas pour autant arrêté de travailler : depuis qu’elle n’allait plus en mission, elle s’était passionnée par la découverte d’une nouvelle énergie que SG1 avait ramenée de l’une des premières missions de la nouvelle équipe. C’était si complexe, si exitant, qu’elle y passait tout son temps, sans en avoir pourtant découvert tous les secrets. Elle ne négligeait pas non plus ses propres recherches concernant son colonel. Parfois, elle passait des heures derrière la console de la salle de commandes, à essayer de répertorier tous les mondes où les Aschens auraient pu se trouver. Avec Teal’c et Daniel, elle était la seule à n’avoir pas perdu espoir de le revoir un jour. Pour tous les autres, si en huit mois les Aschens n’avaient rien pu obtenir du colonel, ils devaient l’avoir tué. Lorsque Grayson en parla, un jour au mess, il reçut un regard si noir de la part des trois anciens équipiers du colonel qu’il aurait préféré se trouver très loin ailleurs et n’aborda plus jamais le sujet.

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Cette fois, Daniel n’avait pu convaincre Grayson de profiter de l’inutilité de la mission sur P9I831 pour visiter un des mondes répertoriés par Sam. Au contraire, ils durent passer deux heures à explorer une planète déserte, sans la moindre trace de vie humaine ou même animale. Si le général choisissait fréquemment ce genre de planète pour SG1, c’était afin de leur laisser l’opportunité, justement, de chercher Jack sans que le NID ne se doute de quoique ce soit, sans pourtant l’avoir avoué. Parfois, Grayson acceptait de suivre les avis de Teal’c et Daniel, mais ce jour-là, il était de mauvaise humeur, donc, il ordonna de rester sur la planète. Bon gré mal gré, Daniel dut fait semblant de chercher des artefacts qu’il savait ne pas exister, tandis que le sergent Hawkins faisait des relevés topographiques.

L’activation soudaine de la Porte les fit sursauter. Depuis que Jack avait été enlevé par les Aschens, Daniel et Teal’c étaient cent fois plus vigilents face à ce phénomène. Mais cette fois, à part une dune de sable, il n’avaient nulle part pour se cacher. A plat ventre, les quatre hommes attendaient que tous les chevrons fussent engagés.

Une forme sortit de la masse d’énergie de la Porte des Etoiles. Cette forme humaine regarda autour d’elle et avisa le DHD. Péniblement, elle marcha vers l’appareil. C’est alors que Daniel poussa un cri :

« Jack ! »

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Ce jour-là, Sam et Janet étaient allées en ville faire quelques courses : avec l’accouchement du major dans moins d’un mois, il fallait s’assurer que les bébés auraient tout ce dont ils auraient besoin. Cette grossesse seule avait soutenu Sam pendant ces mois. Elle ne l’avait montré à personne, mais la disparition de son supérieur l’affectait profondément. Tout le monde savait qu’ils avaient une relation particulière forte, pour un colonel et son major. Longtemps, des bruits avaient courru sur eux. Mais en la voyant enceinte, et assez froide en apparance face à ce qui s’était passé, les rumeurs s’étaient, non pas tues, mais calmées d’elles-mêmes. Les spéculations sur l’identité du père du bébé étaient les principaux sujets de conversation du SGC, mais personne n’avait jamais trouvé le fin mot de l’histoire. Tout ce qu’on savait, c’est que tous avaient remarqué que depuis un an et demi, elle sortait plus volontiers de la base et prenait des vacances, comme tout le monde. La disparition du colonel n’avait pas trop changé ces faits ; en effet, Sam dormait assez souvent chez elle… même si elle travaillait énormément sur un projet dont personne ne savait rien.

Janet et Sam déposèrent les effets achetés au bébé chez cette dernière et reprirent le chemin de la base, où elles devaient toutes les deux reprendre leur service.

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En salle de briefing, le général Hammond considérait SG1 et Jack O’Neill, à la fois heureux et surpris. Moins surpris, cependant que lorsqu’il l’avait été en voyant le colonel apparaître avec l’équipe, dans la salle d’embarquement. Avant toute chose, il l’avait envoyé à l’infirmerie ; le médecin de garde avait déclaré que le colonel allait bien, en dépit de quelques cicatrices qu’il n’avait pas autrefois.

Convoqué avec les autres en salle de réunion, il put enfin expliquer ce qui lui était arrivé. Les Aschens, ainsi que Sam l’avait supposé, ne l’avaient que paralysé. Ils l’avaient emmené sur une planète où ils s’étaient réfugiés, depuis qu’une race ennemie égalant leur puissance technologique avait découvert leur monde d’origine. Là, ils avaient tout fait pour tenter de lui soutirer des informations concernant la Terre. Voyant qu’il ne craquerait pas, ils avaient essayé toutes sortes de tortures morales et physiques ; ils l’avaient tué plusieurs fois, utilisant un sarcophage pris aux Goa’uld pour le ramener à la vie et recommencer leur petit jeu. Une jeune femme Aschen, une scientifique chargée de tester sur lui les nouvelles formes de tortures, s’était éprise de lui. En dépit de sa loyauté à son peuple, elle consentit à l’aider à s’enfuir, après des mois d’hésitation. Elle profita d’un jour où la garde s’était relâchée ( les Aschens fêtaient une de leurs victoires ) pour lui faire quitter le laboratoire-prison où il vivait. Ne faisant pas confiance aux Aschens pour un sou, il était passé par plusieurs destinations, choisies aléatoirement. Il avait l’intention de se rendre chez les Nox afin de pouvoir rentrer sur Terre sans se ‘scratcher’ sur l’iris. Cela devait se faire trois ou quatre planètes après celle où SG1 l’avait rencontré.

« C’est tout, dit-il. Et vous allez enfin me répondre, maintenant ? Où est Carter ? »

Le téléphone sonna et le général répondit, sans répondre encore au colonel qui commençait vraiment à s’impatienter. Hammond reposa le combiné.

« Le major Carter vient d’arriver à la base, colonel, j’ai demandé à ce qu’elle nous rejoigne ici. Avant que vous… »

Il n’eut pas le temps d’ajouter quoique ce soit. Jack s’était levé d’un bond et avait quitté la pièce. Un regard inquiet passa entre le général et Daniel. Il se leva à son tour, suivi des autres et prit la même direction que Jack.

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Sam et Janet avaient à peine posé les pieds sur le sol du SGC qu’un airman les informa que le général Hammond voulait voir le major Carter immédiatement. Au même moment, un de ses assistants vint la trouver en lui tendant les dernières données des simulations qu’elle effectuait. Elle commença à les lire, tout en marchant lentement. Janet la suivait, amusée de la démarche de son amie. Pourtant, elle se figea en apercevant un visage émerger d’un des couloirs. Sam ne se rendait compte de rien.

« Sam, dit Janet d’une voix blanche.

- Hum… Quoi ? demanda Sam d’un ton absent.

- Regarde… »

Sam leva la tête et crut que son imagination lui jouait des tours. Jack O’Neill se trouvait devant elle, un air plus que choqué sur le visage. Il s’était arrêté net dans sa course en apercevant son major enceinte. C’était comme si le temps s’était arrêté. Janet, spectatrice de la scène avait les larmes aux yeux. Enfin, Sam lâcha tous ses dossiers et s’élança vers Jack, malgré les difficultés rencontrées par son état. Son geste galvanisa le colonel qui retrouva ses esprits. Il traversa les quelques mètres qui les séparaient.

Ils se retrouvèrent dans les bras l’un de l’autre, à s’embrasser, rire et pleurer à la fois. Cette fois, ils ne pensèrent même pas qu’on pouvait les voir… Le dernier baiser fut le plus passionné de tous ceux qu’ils avaient échangé jusque là, et ils n’auraient jamais cru cela possible, quelques mois plus tôt.

Les autres, c’est à dire Hammond, Teal’c, Daniel, et les deux membres provisoires de SG1, ainsi que quelques soldats qui passaient par là observaient la scène, ahuris.

« Tu m’as tellement manquée, ma chérie !

- Pas autant que tu m’as manqué, mon amour… Jack ! »

Ils s’embrassèrent une fois encore.

« Dis-moi, Samantha, tu n’as pas pris du poids, depuis la dernière fois qu’on s’est vu ?

- Eh bien, disons que tu m’as laissé un petit souvenir, chéri… »

Pendant que Jack saluait la nouvelle par un autre baiser à son major, Janet ne pouvait rien faire d’autre que pleurer de bonheur et d’émotion. Hammond lui-même essuyait une petite larme, très discrètement. Daniel souriait d’un air parfaitement niais, et Teal’c avait croisé les bras sur son torse, d’un air très satisfait. Une fois que les amants se séparèrent, Sam regarda les ‘spectateurs’, un air d’excuse sur le visage. Les bras de Jack l’encerclaient toujours.

« Colonel, intervint le général. Je suppose donc que vous avez largement contribué à ce qui arrive au major Carter ?

- Oui, mon général, on peut dire ça.

- Pourquoi nous avoir menti, Sam ? Je croyais que nous étions vos amis…

- Je ne vous ai pas menti, Daniel.

- Allons parler de ça en salle de briefing, voulez-vous ? invita Hammond. Nous y serons plus tranquilles que dans ce couloir. Major Grayson, sergent Hawkins, vous pouvez disposer. »

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« Comme je vous le disais, je ne vous ai pas menti, expliqua Sam alors que Daniel venait de lui reposer la question. Je vous ai dit que le père des bébés…

- Des bébés ? coupa Jack.

- Des jumeaux, mon amour… donc, que le père des bébés était un homme que je fréquentais en dehors de la base. C’était la vérité, puisque Jack et moi avions un comportement scrictement professionnel ici et en mission.

- Oui, mais enfin, vous…

- Daniel, coupa Janet, je pense que Sam avait de bonnes raisons pour vous cacher une partie de la vérité.

- Vous voulez dire que vous étiez au courant, docteur Fraiser ? demanda Teal’c.

- J’ai l’avantage d’être son médecin.

- Colonel O’Neill, major Carter, je vais donc vous féliciter pour la prochaine naissance de vos enfants. Cependant, il reste un petit détail…

- C’est là que les problèmes commencent, murmura Janet.

- Mon général, je…

- Major Carter, s’il vous plaît, laissez-moi finir.

- Pardon mon général.

- L’armée ne peut se permettre de vous autoriser à rester dans la même chaîne de commandement, puisque vous êtes un couple. Cependant, je ne me permettre de perdre ma meilleure équipe sous des prétextes aussi futiles. Major, vous allez donc poser votre démission du SGC et demander votre transfert au Pentagone. Cependant, comme vous êtes indispensable ici, je vais demander votre affectation permanente à un poste dans cette base, dont vous ne dépendrez plus directement, cependant. Et comme ça, tout le monde sera content. Vous reprendrez votre place au sein de votre équipe quand vous le voudrez.

- Merci, mon général, répondirent en même temps les deux officiers émus. »

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Trois semaines plus tard, les cris de deux nouveaux-nés résonnaient au niveau 21 de la base. Ils été nés à quatre minutes trente d’intervalle. L’aîné était un beau garçon que ses parents nommèrent Philippe, et sa petite sœur fut nommée Aurélie. Leurs parents finirent par se marier quelques mois après cette naissance.

A peine un an plus tard, Janet donna naissance à une petite fille à qui ses parents donnèrent le nom de Valérie Jackson.

La petite Aurélie avait dû hériter de sa mère son penchant pour les hommes plus âgés qu’elle, puisqu’elle s’attacha énormément à Rya’c,le fils de Teal’c, qu’elle épousa bien des années plus tard. Quant à Philippe et Valérie, dès l’enfance, on remarqua chez eux un attachement très profond qui ne fit que se confirmer avec le temps…

FIN

J

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