Les hasards de la vie

Akhésa

Auteur :Akhésa

E-mail : Akhesa_fr@hotmail.com

Résumé : Un nouveau venu au sein de l’équipe va révéler un secret bien caché du passé de Sam…

Spoiler : Depuis le film jusqu’à la fin de la saison 4, je présume.

Disclaimer : Les personnages ne m’appartiennent pas, et vous connaissez la suite…

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Le général Hammond étant absent pour quelques jours, car il rencontrait les membres de l’état-major à Washington, Jack O’Neill était en charge du SGC. L’équipe Sg1 était en salle de briefing. Le colonel O’Neill et le major Carter étaient en uniforme de cérémonie : on devait présenter à l’équipe un nouveau membre du SGC, un scientifique, qui devait faire ses premiers pas à la base en compagnie de l’équipe. Sam souriait, en entendant Jack râler :

« Non, c’est vrai, quoi, vous savez bien tous les deux que je vous adore, mais deux scientifiques, c’est suffisant, non ? »

« C’est juste l’affaire de deux semaines, Jack, à peine trois missions ! rappela, Daniel. En plus, c’est vraiment quelqu’un de sympathique, comme je vous l’ai dit »

« Oui, ben c’est deux semaines de trop. Et sympathique ou non, il reste que j’ai un scientifique de plus dans SG1… Vous n’avez pas oublié à quel point c’était difficile pour moi d’avoir Rothman dans l’équipe ? »

« Rothman, Daniel et moi, monsieur, fit Sam amusée. Vous finirez par vous y habituer, et il vous manquera. »

« Ne comptez pas trop là-dessus, Carter. Si je dois supporter les théories à rallonge d’un autre astrophysicien, je ne donne pas à mes cheveux deux jours pour devenir totalement blancs. »

Daniel avait déjà rencontré le nouvel astrophysicien, le matin, dans l’ascenseur. Ils avaient tout de suite sympathisé. Un airman entra :

« Colonel O’Neill, le docteur O’Brien est arrivé. »

« Faites-le entrer, dit Jack, agacé. »

Sam avait pâli en entendant le nom du nouveau membre du SGC…

La porte s’ouvrit sur un homme souriant, qui devait avoir la quarantaine tout juste. Quatre paires d’yeux le fixaient. Il eut un mouvement de recul en voyant Sam, mais se reprit très vite. Remarquant sa réaction, Jack se tourna vers le major. Il n’eut pas le temps de s’étonner plus, que la jeune femme et le docteur O’Brien étaient l’un dans les bras de l’autre, riant de plaisir.

« Sam ! Si je m’attendais à ça ! Tu sais que cet uniforme de major te va bien ?»

« J’ai été promue il y a un an, répondit la jeune femme en se dégageant des bras de John. Laisse-moi te présenter mon équipe. Voici notre commandant, le colonel Jack O’Neill. Mon colonel, le docteur John O’Brien. »

John O’Brien serra la main de Jack.

« C’est un plaisir, colonel O’Neill. »

« Ouais. Salut, fit Jack bougon, en remarquant que l’autre main de John O’Brien reposait toujours sur la hanche de Sam. »

John se dit que ce colonel O’Neill était un vrai glaçon qui n’avait pas d’air ravi de le voir là, à croire qu’il savait qui il était. C’est impossible, se dit-il, ils n’ont pas eu de contact depuis près de trois ans, d’après ce qu’elle lui avait dit. La situation devenait de plus en plus complexe, surtout avec la présence de Sam dans cette base.

« Et tu connais déjà Daniel Jackson, d’après ce qu’il nous a dit. Il est archéologue. »

« En effet, nous nous sommes rencontrés ce matin. Comment allez-vous, Daniel ? »

« C’est plaisir de travailler avec vous, John. »

« Et enfin, le quatrième membre de l’équipe, Teal’c. C’est ancien Jaffa. »

« Bienvenue au SGC, docteur John O’Brien, dit Teal’c, en faisant un salut de la tête. »

« Merci, Teal’c. Cependant, j’ignore ce qu’est un Jaffa..»

« Je servais le faux dieu Apophis avant de rejoindre mes amis du SGC, répondit Teal’c. »

« Teal’c est un alien, ajouta Sam. »

« Donc, fit Jack, vous vous connaissez, tous les deux ? »

John esquissa un sourire amusé.

« Oui, en effet. Sam et moi étions… mariés. »

Le regard confus de Sam glissa vers Jack. On aurait dit qu’il avait reçu une bombe en pleine figure. Il la regarda à son tour, comme s’il refusait de comprendre ce qu’avait dit O’Brien. Il croisa le visage rouge de son major, ses yeux qui trahissaient une gêne coupable. Teal’c et Daniel observaient Jack eux aussi. O’Brien se demanda s’il y avait quelque chose entre son ex-femme et le colonel O’Neill. A l’attitude générale, il se doutait que Sam n’avait parlé de lui à personne et que la nouvelle était un choc.

« Vous en avez encore beaucoup, comme ça, Carter ? Je veux dire des ex qui sont susceptibles de travailler au SGC ? »

Sam rougit sous l’insinuation de Jack. Il avait déjà eu du mal à accepter Jonas, quelques années plus tôt, alors que la situation entre eux était différente. Jonas était un ex fiancé de Sam, un capitaine de l’USAF, à l’esprit dérangé. Il se prenait pour un dieu et avait péri au cours d’une mission sur une autre planète.

« Mon colonel, nous avons été mariés six mois. Ce n’est pas comme si… »

« Peu importe, major. Faites visiter la base à votre… mari. Teal’c, nous devons surveiller l’installation des nouveaux équipements de la salle d’entraînement. »

« J’arrive, O’Neill. »

Les deux hommes sortirent. Restés dans la pièce avec John, Sam et Daniel échangèrent un regard excédé. Cela allait être pire que ce qu’ils avaient imaginé.

« Suivez-nous, John, invita Daniel. Nous commencerons pas vous montrer les labos. »

« Ok. Je rêve, ou ce colonel ne m’apprécie pas du tout ? »

« Il n’aime pas les scientifiques, répondit Sam. Mais il s’y habituera, tu verras. Il nous a accueilli de la même manière, Daniel et moi. »

Daniel n’osa pas ajouter que le plus sérieux handicap de John n’était plus son métier, aux yeux de Jack, mais le fait qu’il avait été marié à Sam et qu’ils avaient l’air heureux de se revoir. La visite dura une petite heure au bout de laquelle Nyam vint trouver Daniel, en lui expliquant qu’il avait besoin de lui pour une traduction urgente. Daniel s’excusa auprès des deux autres et partit avec Nyam.

« Il est sympa, fit John, en parlant de Daniel. »

« Oui. C’est un bon ami. Il est très doué pour se mettre dans les pires situations, mais il est adorable. »

« J’aurais dû me douter que tu travaillais ici : tu n’aurais jamais laissé passé l’occasion de voyager dans l’espace. »

« En effet. J’ai travaillé deux ans sur le projet avant que Daniel ne découvre le moyen d’activer la porte des étoiles. Tu verras, c’est passionnant. »

« Je me suis longtemps demandé ce que tu étais devenue. As-tu remplacé Jonas ? »

« Non. Pas exactement. En fait non, rien de concret depuis Jonas »

John restait un ami très cher, avec lequel elle avait de nombreux points communs. Lors de sa rupture avec Jonas, un soir où elle avait reçu plus de coups qu’elle n’en pouvait supporter, elle avait trouvé refuge chez lui. Il l’avait aidée à se tirer d’affaire et elle lui en était reconnaissante. Leur mariage avait été une erreur, mais n’avait pas altéré leur affection et leur amitié.

« Et toi, qu’as-tu fait, ces dernières années ? La dernière fois qu’on s’est vus, tu étais consultant au CNES français. »

« Il y a quatre ans de cela, oui, mais j’ai fait du chemin, depuis. Tu sais, la Guyane, c’est bien, mais les Français ont des à-priori sur les Américains. Notre patriotisme les dérange, et je suis parti. J’ai enseigné à Chicago, tout en restant en contact avec la NASA, et j’ai obtenu un poste ici. »

« Et les amours ? »

« J’ai cherché ton adresse partout, fit-il avec une mine comique. Tu étais introuvable ! J’ai dû me résoudre à oublier mon ex femme… »

« John ! sourit-elle. Tu es impossible. »

« Je sais. En vérité, j’ai vraiment essayé de te joindre… Je me suis remarié, il y a deux ans. Je voulais te l’annoncer, mais personne ne savait ce que tu étais devenue. »

« Tu es marié ? s’exclama t-elle en le serrant dans ses bras. C’est une bonne nouvelle ! »

« Oui. Sara est une femme exceptionnelle. Tu l’adorerais. »

« Sara ? C’est bizarre… Oui, c’est une drôle de coïncidence, dit-elle étrangement. »

« Pourquoi ? »

Elle rougit avant de bafouiller :

« Le colonel O’Neill… sa femme s’appelait Sara… »

« Je sais. »

« Comment ? »

John sourit, gêné, et il expliqua :

« Ma femme s’appelait Sara O’Neill, lors d’un précédent mariage. Quand j’ai vu le colonel, tout à l’heure, je l’ai reconnu, aux photos qu’elle m’avait montré… »

« Ça c’est vraiment bizarre. Tu es marié à Sara O’Neill ? »

Elle était songeuse. La coïncidence était étonnante.

« Je sais, c’est… bizarre, comme tu dis. » L’activation de la porte des étoiles, à grand renforts d’alarmes les interrompit.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda John. »

« La Porte ! s’écria Sam en se ruant dans le couloir. On n’a aucune équipe dehors ! »

Ils retrouvèrent Jack et les autres dans la salle de contrôle. Les chevrons finissaient tout juste de s’enclencher. Jack ordonna la fermeture de l’iris.

« Nous recevons le signal Tok’ra, mon colonel, annonça Simmons. »

« Il ne manquait plus que ça, marmonna Jack. Ouvrez l’iris. »

Sous les yeux étonnés de John et ceux, habitués, des autres, le vortex d’apparence aqueuse apparut, alors que l’iris s’ouvrait. Au bout de quelques secondes, la silhouette maintenant familière d’Anise surgit.

« C’est fantastique, murmura John en échangeant un sourire avec Sam. »

<< Allons voir ce qu’ils nous veulent cette fois, soupira Jack. Daniel, Carter, je vous préviens, il est hors de question d’accepter quoi que ce soit, sans l’accord du général. »

Jack et son équipe, suivis par John, allèrent à la rencontre de la jeune femme.

« Bonjour, fit Anise. Le Haut Conseil de la Tok’ra vous salue. »

Jack eut un air résigné.

« Bonjour, Anise… Allons en salle de briefing. »

« C’est un plaisir, de vous revoir, colonel O’Neill, dit Freya. »

John fut surpris d’entendre Sam murmurer entre ses dents, alors qu’ils se dirigeaient vers la salle de réunion :

« Ça je n’en doute pas. »

Ralentissant le pas, il arrêta Sam par le bras, juste au pied de l’escalier.

« Qui est-ce ? »

« Anise. C’est une Tok’ra. Les membres de la Tok’ra sont nos alliés. C’est une race parasite, en quelque sorte. L’hôte d’Anise s’appelle Freya. »

« On dirait que vous ne les appréciez pas, ni toi, ni Jack… »

« Disons que je n’apprécie ni Anise, ni Freya, et que le colonel n’aime pas les Tok’ra en général. »

« Carter ! O’Brien ! Vous prenez racine ? demanda la voix de Jack. »

« On arrive, mon colonel ! »

Elle souffla d’un air excédé en levant les yeux au ciel. Jack était vraiment de mauvaise humeur. En salle de briefing, Anise était assise près de Daniel. Teal’c était en face d’eux. Sam se mit, automatiquement entre Jack et lui, et John prit place près de la jeune alien.

« Anise, voici le docteur O’Brien, dit Jack. Il est membre temporaire de Sg1. O’Brien, voici Anise/Freya porte-parole de la Tok’ra. »

« Je suis heureuse de vous rencontrer, docteur O’Brien, salua Anise de sa voix métallique à laquelle John avait du mal à s’habituer. »

« Moi de même, Anise. »

« Peut-on savoir ce qui vous amène, Anise ? »

« Bien entendu, colonel O’Neill. Nous avons du nouveau sur les forces d’Apophis. Il semblerait que Maître Bratac ait réussi à convaincre enfin tous les Jaffas sur Chulak. Là-bas, Apophis n’a plus un seul adepte, surtout après ce qu’il a fait… Ces Jaffas mènent en sourdine une révolte, et ont déjà gagné la moitié des forces d’Apophis, parmi les anciens Jaffas de Sokar. »

« C’est une bonne nouvelle. »

« Oui, en effet. D’après ce que nous savons, il faudrait moins de deux mois aux Jaffas pour réunir toute la flotte. S’ils réussissent, la plus grande menace de la galaxie disparaîtra, sans que nous ayons à lever le petit doigt, pour reprendre l’expression utilisée par Selmac. »

« Eh bien ! Anise, pour une fois, vous apportez une excellente nouvelle. »

« Je le sais, colonel O’Neill, répondit cette fois Freya. C’est pourquoi Anise et moi avons décidé de l’apporter sans tarder… Avec cette histoire, les membres du Haut Conseil nous ont autorisé, Selmac et moi, à prendre quelques jours de vacances, ajouta t-elle en regardant O’Neill avec son plus beau sourire. »

« Et à ce propos, où est papa ? demanda Jack pour faire diversion, mal à l’aise, d’autant plus que Sam lui avait jeté un regard noir. »

Les alarmes de la porte résonnèrent.

« C’est Selmac, fit Freya. Il était sur Chulak, et je lui ai demandé de venir dès qu’il serait de retour sur Vorash. »

« Je vais l’accueillir, mon colonel, si vous n’y voyez pas d’inconvénients. »

« Allez-y, major. »

Sam sortit. Elle rencontra son père au bas de la rampe d’accès. Ils s’embrassèrent.

« Anise vous a mis au courant ? demanda Jacob. »

« Oui, elle l’a fait. Le général Hammond est à DC pour la semaine ».

« Bratac a fait du bon travail. Bien sûr, les Tok’ra qui ont infiltré les rangs d’Apophis veillent au grain... Quelque chose ne va pas ? s’enquit-il comme ils montaient l’escalier. »

« Non, tout va bien. Je suis contente de te voir, mais je me demande ce qu’Anise est venue faire. »

Ils arrivèrent en salle de réunion. Jacob remarqua que, tout comme Sam, Jack portait son uniforme de cérémonie.

« Bonjour, Jack. Bonjour tout le monde. »

« Bonjour Jacob, répondit Jack. Vous avez apporté du champagne, j’espère. »

« Non, mais j’en achèterai, Jack. »

« Je ne vous présente pas John O’Brien, fit Jack sur un ton sarcastique en désignant le scientifique de la main. » Jacob eut un sursaut, puis tendit la main à l’ex mari de sa fille.

« C’est une surprise de vous revoir, ici, John. »

« Bonjour, général Carter. »

« Papa est devenu l’hôte du Tok’ra Selmac, John. »

« Je vois… »

« J’attends un coup de fil au général. Je suppose que vous allez faire une petite réunion de famille ? ajouta Jack en regardant Sam, Jacob et John. »

Sam baissa la tête, consciente que Jack était jaloux de John et du fait qu’elle avait été mariée avec lui. Elle devait lui en parler, avant que la situation ne devienne plus compliquée ; c’est à dire avant qu’il n’apprenne que John était marié à Sara.

« Papa, tu veux bien m’attendre au mess ? Je dois parler au colonel. »

« Oui, bien sûr, prenez tout votre temps. John, vous m’accompagnez ? Vous m’expliquerez ce que vous faites au SGC. »

« Et vous ce que vous faites sur une autre planète, général Carter, répliqua John en sortant avec Jacob et les autres, laissant Sam et Jack seuls dans la salle. »

Le couple se regarda un instant, puis, d’un geste de la tête, Jack indiqua à Sam le bureau du général. Il s’effaça pour la laisser passer, puis ferma la porte derrière eux. Le malaise était évident.

« Qu’en pensez-vous, major ? »

« Je ne sais pas. C’est sans doute une bonne nouvelle. Mais je me demande où est le vice caché. »

« Vous commencez aussi à vous méfiez d’eux ? »

« Oui, si on veut. »

Ils se regardaient, incapables d’aborder le sujet qui les préoccupait.

« Très bien, Carter. Vous pouvez aller retrouver Jacob et votre mari. »

« Mon ex mari, monsieur. Nous avons divorcé il y a quatorze ans. »

« En tout cas, vous aviez l’air ravi de le revoir. »

« N’êtes-vous pas resté ami avec Sara, monsieur ? »

Sous la justesse de la remarque, Jack ne dit rien. Mais elle le regardait, attendant une réponse.

« C’est juste. Mais Sara est remariée, aujourd’hui, ce n’est pas comme… »

« C’est exactement ‘comme’… colonel. John est remarié, lui aussi. »

Elle jugea préférable d’attendre pour lui annoncer la nouvelle, voyant qu’il brûlait de lui poser une question.

« Pourquoi avez-vous caché cet ex mari ? » Elle sourit.

« Oui, d’habitude, c’est l’amant, qu’on cache dans le placard… ou dans le cas présent, l’amant potentiel. »

Jack ne put s’empêcher de sourire à son tour, soulagé qu’elle le taquine, en utilisant son propre humour.

« Vous me fréquentez depuis trop longtemps, Carter. »

« Je sais, sourit-elle. J’avais vingt ans, quand j’ai rencontré John. Il étudiait dans la même fac que moi, en dernière année et donnait parfois des cours aux premières et troisièmes années. J’étais donc une de ses étudiantes. On s’est mariés deux mois après notre rencontre, à Las Vegas, dans le plus grand secret. Six mois plus tard, nous étions divorcés, quand nous nous sommes rendus compte que nous ne nous aimions pas. On s’adorait, comme deux vieux copains, et c’était tout. Voilà toute l’histoire. »

« Votre père est au courant ? »

« Oui. On l’a mis au courant une semaine après le mariage. A cette époque, ma relation avec papa était… tendue. Il a piqué une colère terrible en disant que j’avais fait une bêtise. Et il avait raison. »

« Merci de votre confiance, et de me raconter tout ça. »

« Je voulais que les choses soient claires, mon colonel. Et, même si j’avais eu de l’amour pour John, à l’époque de notre mariage, cela n’aurait eu aucune importance, aujourd’hui…"

Elle lui lança un regard éloquent. Il comprit. Leurs joues étaient roses. Il se demanda s’ils pourraient un jour parler de leurs sentiments sans qu’il se mette à rougir comme un gamin.

« En tout cas, aujourd’hui, je connais votre âge véritable, Carter, plaisanta t-il pour alléger l’ambiance. »

« Oups ! Au fait, mon colonel ? Il y a deux petites choses dont je dois je vous parler, avant de sortir, hésita t-elle. »

« Oui ? »

« Ce n’est pas facile, dit-elle en souriant timidement. C’est à propos de Freya. »

« Freya ? »

« Elle… vous lui plaisez. »

Elle sentait que ses joues étaient en feu.

« Je sais, elle me l’a dit… » « Quand ? que vous a t-elle dit ? s’inquiéta t-elle. »

« Il y a six mois. Elle m’a embrassé, une ou deux fois… »

Sam le regarda, incrédule.

« Elle a osé ? fulmina t-elle au grand amusement de Jack. »

« Je ne ressens rien pour elle, Sam, ajouta t-il comme elle baissait les yeux. »

« Tant mieux, murmura t-elle. »

Jack, malgré lui, se rapprocha d’elle. Leurs visages étaient à quelques centimètres seulement l’un de l’autre.

« Vous êtes irrésistible, quand vous êtes jalouse, Sam. »

« Je ne suis pas jalouse… d’accord, je l’ai été, je le suis, admit-elle comme il la regardait avec une moue dubitative. Cette fille n’arrête pas de vous dévorer du regard, et on aurait dit qu’elle s’attendait à passer ses vacances avec vous. »

« Il n’y a pas de raison d’être jalouse, elle ne me plaît pas. »

« Je sais, c’est juste que… vous savez, de quoi je veux parler, mon colonel. Et vous n’avez pas de raison d’être jaloux de John, en ce qui me concerne, du moins. »

« Je ne le suis pas, nia t-il en souriant. »

« Vous l’avez été. » Leurs visages continuaient à se rapprocher dangereusement.

« C’est vrai, admit-il. »

Leurs lèvres se touchèrent, dans un baiser mutin. Leurs sourires s’effacèrent, et le baiser s’intensifia. Sam s’agrippa à lui comme si elle risquait de le perdre. Elle sentit les bras de Jack la serrer passionnément, tandis qu’elle se perdait dans le vertige du baiser. Manquant d’air, ils se séparèrent, un peu surpris de l’intensité du baiser. Les bras de Sam restaient enroulés autour de la nuque de Jack, tandis que les siens encerclaient la taille de la jeune femme.

« Nous devrions peut-être être jaloux plus souvent, murmura t-il. »

Elle pouffa, puis redevint sérieuse.

« Il y a autre chose. »

Jack, cherchant les lèvres de la jeune femme, ne répondit pas tout de suite. Elle ne put résister à la tentation. Quand ils finirent de s’embrasser, il demanda :

« C’est quoi ? »

« Je ne sais pas comment dire ça… Vous savez qui le mari de Sara ? »

« Un type qu’elle a rencontré à Chicago… Je ne me rappelle plus de son nom. Pourquoi ? »

« C’est John. »

La tête de Jack aurait pu semblé à Sam comique, mais elle était trop anxieuse.

« Je suppose que c’est ce que vous vouliez dire, par ‘en ce qui me concerne’. »

« Oui. »

Jack eut un sourire amusé.

« C’est une drôle de situation… On pourrait croire qu’on l’a fait exprès. »

« C’est ce que j’ai pensé. Cela ne vous ennuie pas ? »

« Ce qui m’ennuyait, major, c’était de penser qu’il puisse essayer de vous reprendre, répondit Jack en resserrant ses bras autour de la taille de Sam. Maintenant, il peut être marié à qui il veut, même s’il s’agit de mon ex femme, tant qu’il ne s’agit pas de ma future femme. »

« Votre… future femme ? »

« Je sais que vous n’avez pas eu de chance avec un Irlandais, la première fois mais nous ne sommes pas tous pareils, vous savez. »

« Je sais, chuchota t-elle avec un sourire séducteur. »

« Alors, qu’en dites-vous ? J’espère vraiment qu’un jour… »

« Moi aussi, mon chéri. C’est une demande en mariage ? »

« En tout cas, ça y ressemble fortement. »

Le téléphone sonna.

« On en reparlera, dit Jack en déposant un baiser rapide sur les lèvres de Sam avant d’aller décrocher. »

Il prit l’appel.

« Oui, passez-le-moi. C’est le général, dit-il à Sam. Je le mets au courant. Je te retrouve en bas avec les autres, mon ange. »

Sam s’approcha de lui. Elle jeta un regard à la vitre, donnant sur la salle de réunion, et vit que personne ne pouvait les voir.

« C’est oui, pour le mariage. Et je t’aime, murmura t-elle à l’oreille du colonel. »

Jack passa son bras autour de sa hanche et l’attira contre lui.

« Je t’aime aussi, murmura t-il en éloignant le combiné de sa bouche, mais en le gardant appliqué contre son oreille. »

Il sursauta, s’éloigna de Sam et rapprocha l’appareil de sa bouche.

« Euh… ici O’Neill. » Elle gloussa et déposa un baiser dans son cou avant de s’enfuir. Elle retrouva son père et John en grande discussion. Elle se servit un café et vint vers eux, un sourire radieux aux lèvres.

« Quelles sont les nouvelles ? demanda t-elle. »

« Ton père me mettait au courant de son mode de vie, avec la Tok’ra et des différences avec les Goa’uld. C’est fantastique. »

« Tu devrais voir Junior. »

« Qui est Junior ? »

« Le symbiote que porte Teal’c… Pour passer à autre chose, le général Hammond est en ligne avec Jack. Je suppose qu’il va le mettre au courant de la bonne nouvelle. »

« Tu l’appelles Jack depuis quand ? »

Sam rougit jusqu’aux oreilles à la remarque de son père. Cela lui avait échappé.

« Je ne l’ai encore jamais fait devant lui, avoua t-elle. »

« Jamais en quatre ans ? releva John. »

A sa rougeur qui redoublait, John vit qu’il avait visé juste. Jacob était amusé par la relation complexe qui unissait sa fille au colonel O’Neill. Il était persuadé qu’ils finiraient ensemble, un jour ou l’autre.

« Quand ? demanda t-il, curieux. »

« Jolinar et le pôle nord, fit-elle. »

« Vous a-t-on jamais dit que vous étiez trop professionnelle, major Carter ? dit son père de son ton de général. »

« Je ne le suis pas toujours, rétorqua t-elle en songeant que quelques minutes plus tôt elle était en train d’embrasser son supérieur. »

« Qu’est-ce que Jolinar ? »

« Un Tok’ra, répondit Sam. C’était le premier contact que nous avons eu avec eux, il y a presque trois ans et demi. Jolinar allait mourir, elle n’a pas eu d’autre choix que de s’emparer de mon corps. Elle a mis du temps à me laisser comprendre qu’elle ne me voulait pas de mal. Tout le monde pensait que j’étais devenue l’hôte d’un Goa’uld. Elle m’a laissé parler au colonel O’Neill, pour le convaincre, et je l’ai appelé par son prénom. »

« Et le pôle nord ? »

« C’était quelques temps avant Jolinar. Nous étions égarés sur la banquise, il était malade. Je me suis fait passer pour Sara. C’était peu de temps après leur divorce, ajouta t-elle doucement. »

« Au fait, tu lui as dit ? »

« Oui. »

« Comment l’a t-il pris ? » Sam sourit.

« Bien. Il a même trouvé ça amusant. John est marié à Sara, l’ex femme du colonel, expliqua t-elle à son père. »

Jacob éclata de rire. Sa fille et le docteur O’Brien le regardèrent, surpris.

« Ça alors, s’exclama t-il après s’être calmé. C’est la meilleure. »

« Qu’y a t-il de si amusant, général Carter ? »

L’arrivée de Jack l’empêcha de répondre à la question de John. Il prit place à côté de Sam. Il leva un sourcil, quand Jacob le regarda d’un air narquois.

« Hammond est aux anges… Il a eu le feu vert du Pentagone pour revenir. Je crois qu’il voulait vous voir, Jacob. »

« Oui, on s’était promis de passer quelques jours dans sa ferme du Texas, la prochaine fois que j’aurais des vacances. »

A ce moment, Teal’c, Janet, Daniel et Freya entrèrent. Teal’c proposa à tout le monde du café et alla prendre la commande. Ils s’assirent à la table avec les autres. Daniel présenta Janet à John. Il avait déjà mis la jeune femme au courant des liens qui avaient unis Sam et l’astrophysicien.

« Nous devrions fêter cette nouvelle, décréta Janet . Ok, Apophis n’a pas encore perdu, mais la victoire de Bratac à elle seule mérite cela ! »

« Je suis d’accord, approuva Jack. On se retrouve tous à la maison, ce soir ? Emmenez Cassie, Doc, c’est un peu une revanche pour elle aussi. »

« Ok. Daniel et moi on se charge des bières, dit le médecin. Et des jus, pour Cassie, Teal'c et Daniel. »

« Et du soda light pour madame, plaisanta Jack en regardant Sam. »

« On ne va recommencer avec ça, protesta Sam ! »

« Qu’est ce c’est que cette histoire ? »

« C’était lorsqu’Anise nous a mis ces bracelets, dit Daniel avant d’ajouter pour John : ces fameux bracelets nous donnaient une force surhumaine, et nous obligeait à manger comme quatre… »

« Ils s’étaient échappés dans un restaurant et cela a fini en bagarre, continua Teal’c. »

« C’est eux qui ont commencé, protesta Daniel. Nous n’y étions pour rien. »

« Si vous nous racontiez depuis le début ? proposa Jacob, amusé. »

« Tout a commencé dans nos quartiers, dit Jack. Samantha avait envie d’un steak. »

Janet, Jacob et Daniel notèrent avec surprise le ‘Samantha’.

« Vous avez parlé de steak ! J’ai juste dit que j’avais faim. »

« Vous avez eu l’idée d’aller en ville, objecta le colonel. Toujours est-il que nous avons fini chez O’Malley, sans autorisation de sortie. »

Sam pouffa en se souvenant de la tête de la serveuse, quand ils avaient passé leur commande.

« Jack a commandé les trois plus gros steaks saignants qu’ils pouvaient trouver, continua t-elle. La serveuse allait partir, quand il lui a dit que ça, c’était sa commande. »

Jacob, John et Janet éclatèrent de rire, et le médecin et l’archéologue notèrent aussi que Sam utilisait le prénom du colonel. Teal’c se contenta d’un sourire amusé. Jack reprit :

« Daniel a commandé quatre steaks, et là, j’ai cru que la pauvre fille allait se trouver mal. Mais le mieux, c’est quand Sam a aussi commandé quatre steaks, avec, en prime, un soda light. J’avoue que nous avons été aussi surpris que la vendeuse. »

Parmi les rires, John remarqua :

« Elle en adore le goût. »

« C’est exactement ce qu’elle a répliqué, approuva Jack en souriant au scientifique. »

« Et comment est arrivée la bagarre ? demanda Teal’c, car personne jusqu’à ce jour n’avait eu le fin mot de cette histoire. »

« Nous étions au billard, Sam a gagné contre des gars du coin, Daniel les a traités de ringards, ils ont voulu le passer à tabac, nous avons hésité, et Carter nous a incité à nous battre. »

« Quoi ? s’offusqua t-elle. Un régiment ne vous aurait pas arrêté. »

« C’est vous qui nous avez fait remarqué en premier que nous avions les bracelets, nota Daniel. »

« C’est vous qui avez eu l’idée de nous en servir, regimba t-elle. Toujours est-il que nous avons fini par les battre tous à plates coutures. Mais, comme l’a dit le général, nous étions sous l’influence d’une technologie alien. »

« Pour citer le général, intervint Janet, il a dit, mot pour mot : ‘je croyais que c’était sensé augmenter leur potentiel, pas les rendre stupides’. »

« Morale de l’histoire, dit Jack, ne jamais laisser Sam jouer au billard avec des loubards. »

Elle rit doucement.

« Je croyais que nous avions décidé que la morale de l’histoire était : ‘ne jamais aller au restaurant avec Daniel quand il est affamé’. »

« C’était la seconde morale, approuva Jack. »

« Vous oubliez la troisième, Jack. Sam et moi étions d’accords pour penser que c’était la meilleure. »

« Et quelle est-elle ? voulut savoir Janet. »

« Tout simplement celle-ci : ‘ne sortez jamais lorsque vous êtes sous influence d’une technologie alien, surtout si vous êtes affublé d’un CO encore plus fou que vous.’ »

« Ils sont toujours comme ça ? demanda John à Teal’c. »

« Pas toujours, dit sérieusement le Jaffa. C’est parfois pire. »

Ses trois coéquipiers le regardèrent, étonnés. Il avait un sourire sur les lèvres.

« Oh la ! Si Teal’c se met à prendre l’humour de Jack, le général Hammond n’a pas fini de perdre des cheveux qu’il n’a plus, s’écria Daniel. »

« Surtout que Carter s’y met, elle aussi. »

« Ah oui ? depuis quand ? demanda Janet. »

« Aucune importance, répondirent en même temps les deux officiers en se souvenant de l’histoire de ‘l’amant’ qu’elle avait sortie dans le bureau d’Hammond. »

« Je dois y aller, dit Janet. Ma pause est finie. On se retrouve donc chez Jack ce soir. Huit heures ? »

« C’est parfait, Doc. »

Janet s’en alla, emportant son café qu’elle n’avait eu le temps de finir avec elle.

« Veuillez m’excuser, fit Teal'c en se levant, mais je voudrais profiter de ce temps libre pour méditer. »

« Freya, dit Daniel, puisque je vous ai sous la main, je voudrais vous montrer quelques artefacts trouvés sur P3X419. Ils vous intéresseront, je pense et j’ai besoin de certaines précisions que vous pourrez peut-être m’apporter.. »

« Allons-y, Daniel, répondit Freya. »

« Il n’a pas froid aux yeux, ce petit, siffla Jack. »

« Pourquoi ? »

Jack regarda Sam qui venait de lui poser cette question, et il réalisa qu’il avait formulé sa pensée à haute voix.

« Oh ! rien, répondit-il en jetant un coup d’œil à Jacob. »

Selmac prit la parole. « La symbiose entre Anise est Freya n’est pas… parfaite, dit-il. Il y a une sorte de dualité entre leurs sentiments et leurs goûts. »

« Bonjour, Selmac. Que voulez-vous dire ? »

« Je répondais au colonel O’Neill. »

« Vous savez lire dans les pensées ? »

« Non, mais vous oubliez que nous avons une mémoire génétique. Il nous arrive aussi de capter les sentiments des Tok’ra les plus proches de nous et de leurs hôtes. »

« Ah ! je vois… en fait, non, je ne vois pas du tout. »

« Selmac veut dire qu’il a compris que si Freya est attirée par vous, Jack, Anise ne l’est pas, répondit Jacob. »

« Anise et Daniel ? s’étonna Sam. »

« Le côté scientifique, approuva Jack. C’est Freya qui me l’a dit, le jour où… »

« Je vois, coupa Sam qui n’était pas désireuse d’entendre une nouvelle fois que Freya avait embrassé Jack. »

« J’avoue que je trouve encore cela étrange, dit John. Deux être partageant le même corps… »

« Je ne vous dis pas que vous vous y habituerez, John, répliqua Jack. Moi, ça fait trois ans que je vois ça, et je n’y entends toujours rien. »

« Je vais passer un coup de fil à Marc, si vous voulez bien m’excuser, dit Jacob en se levant. »

« Ils se sont réconciliés ? »

« Oui, Selmac a forcé la main à papa. »

Il y eut un silence, que Jack rompit au bout de quelques secondes.

« Comment va Sara ? »

« Bien. Elle n’était pas ravie de déménager à Colorado Springs, mais elle s’y fera, je pense. Elle a déjà le nez fourré dans tous les catalogues de décoration qui sont sur le marché. »

« Alors, j’espère que vous avez un bon salaire, mon vieux. Quand elle s’y met ! »

Les deux hommes éclatèrent de rire. Sam souriait, ravie de constater que la glace était brisée. Ils discutèrent un moment, puis John annonça qu’il voulait classer ses affaires dans son labo. Sam et Jack étaient restés seuls dans la salle, mais Jacob allait revenir.

« Je crois que papa se doute de quelque chose, dit Sam. »

« J’en ai l’impression. Sam, j’ai une confession à te faire. »

« Quoi ? Que se passe t-il ? s’affola t-elle. »

« Calme-toi, mon ange… J’ai… j’ai parlé de nous à Hammond. »

Elle le regarda comme s’il était devenu fou.

« Tu as fait quoi ? »

« Je lui ai dit que je t’aimais et que je voulais t’épouser. »

« Jack ! Tu aurais dû me dire que tu allais lui en parler… Mon Dieu ! Je voulais poser ma démission avant de faire ça ! »

« Il n’est pas question que tu démissionnes, chérie. Nous avons le feu vert de l’état-major, vu nos états de service. Nous restons dans la même équipe. »

Elle lui offrit le sourire d’un enfant qui venait de trouver la plus merveilleuse des surprises au matin de Noël.

« On se marie quand ? demanda t-elle. »

Une heure plus tard, le général Hammond arriva. Il eut un sourire amusé en remarquant l’air embarrassé de Sam. Elle baissa les yeux, rouge comme une pivoine. Il leur apprit que le Pentagone avait recommandé aux Tok’ra de les tenir informés de la révolte Jaffa, à la moindre nouvelle. Puis, il convoqua son second et le major Carter dans son bureau.

« Maintenant, Jack, pouvez-vous m’expliquer un peu mieux cette histoire de mariage avec votre second ? »

« Comme je vous l’ai dit, monsieur, Sam et moi souhaitons nous marier. »

Le général regarda le major, rose, mais les yeux brillants.

« Major ? »

« C’est vrai, monsieur. J’avais pensé donner ma démission, mais Jack m’a dit que ce n’était pas utile. »

« En effet. C’était l’un des sujets abordés au colloque. J’avais prévu le coup. Juste à temps, à ce qu’il semble. Pour quand est le grand jour ? »

« Nous avons pensé au mois de juin. Ce qui nous laisse trois mois pour nous habituer à cette idée. »

« Alors, les enfants, recevez toutes mes félicitations. »

« Merci… Général, vous êtes le premier au courant, dit Sam. »

« C’est compris. Je ne dis pas un mot, jusqu’à nouvel ordre. »

Ils quittèrent la pièce, et se séparèrent, Jack étant sensé s’occuper de paperasse, et Sam voulait passer quelques temps avec son père.

« Au fait, dit Jack avant de quitter l’ascenseur, si tu vois ton mari, dit lui d’emmener Sara, ce soir. »

« Ok ; et arrête de dire qu’il est mon mari.... Mais je pense que tu devrais peut-être appeler ta femme, non ? »

« Sara n’est plus ma femme, Carter ! »

« Vous voyez comme c’est énervant, mon colonel ! »

Le soir, Sg1, Cassandra et Janet étaient chez Jack. Daniel et Cassie étaient en train mettre la table. Teal’c et Jack s’occupaient de disposer les apéritif sur la table basse, et Janet et Sam, dans la cuisine, mettaient les boissons au frais. Ils avaient demandé à un traiteur de les livrer, ce qui faisait qu’ils n’avaient pas à cuisiner.

« Pourquoi ne nous avoir jamais dit que tu étais mariée ? »

« Je ne sais pas… Un mariage qui a duré six mois ne compte pas vraiment, je pense. »

« Alors, que pense le colonel de ton ex mari ? »

« Il l’aime bien, je crois. »

« Tu plaisantes ? »

« Non. Tu sais, comme John est remarié, Jack sait qu’il n’y a aucun risque que je retourne avec lui. »

« Oh, oh ! C’est presque un aveu, ça ! J’ai loupé quelque chose ? »

« Peut-être… »

« Sam ! »

« On a parlé. Hammond lui-même est d’accord pour que nous ayons une relation amoureuse. »

« Donc, vous êtes ensemble ? »

« Oui… Et à moins que Jack en ait déjà parlé à Daniel, tu es la seule, avec le général à être au courant. »

« Sam, maman ! appela Cassie en passant sa tête par l’ouverture de la porte. Jack veut nous voir. »

Les trois femmes se rendirent au salon.

« Ok, les gars, merci de votre coup de main, seul, je n’y serais pas arrivé… Mais, avant que les autres n’arrivent, je tiens à vous prévenir, avant que Danny-Boy nous fasse une crise cardiaque : John va venir avec sa femme. »

« Pourquoi devrai-je en faire une crise cardiaque ? Nous la connaissons ? »

« Vous la connaissez, Daniel. Il s’agit de Sara. »

Le premier choc passé, Janet et Daniel regardèrent alternativement Sam et Jack.

« Vous voulez dire, commença Daniel, que votre ex femme est remariée à l’ex mari de Sam ? »

« Elle doit aimer les noms irlandais. »

Sam étouffa son rire.

« Vous le saviez, Sam ? »

« Oui, Daniel. John m’a mise au courant à la base. »

On sonna à l’entrée. Cassie se rua vers la porte en criant :

« J’y vais ! »

Jacob, Hammond et Freya entrèrent. Le général apportait deux bouteilles de champagne, qu’il tendit à Jack. Il allait les porter dans la cuisine, quand on sonna de nouveau.

« Je vais les mettre au frigo, Jack, proposa Sam. »

« Merci. »

Elle disparut dans la cuisine, les autres allèrent au salon, tandis que Jack ouvrit aux O’Brien. Il regarda Sara. Elle avait changé. Cette tristesse dans son regard, depuis la mort de leur fils avait fait place à une certaine gravité, mais elle avait l’air d’être heureuse.

« Comment vas-tu, Sara ? demanda t-il en lui donnant une accolade amicale. »

« Bien, Jack. Tu as l’air en pleine forme, toi aussi… Tu connais donc John ? »

« Oui. Entrez, tous les deux. »

« J’ai apporté du vin, Jack, dit John. La cuisine est par là ? »

« Oui. Vous y trouverez Sam. »

Une fois seuls, dans l’entrée, Jack et Sara se sourirent.

« C’est une coïncidence étonnante, non ? fit-elle. »

« Je n’arrête pas de me le dire. »

« John m’a dit que sa première femme est ici aussi. C’est ton second, c’est ça ? »

« Oui, admit Jack en rougissant légèrement. Sam Carter. Tu l’as rencontrée, il y a près de quatre ans… »

« Je m’en souviens. Tu as le béguin pour elle, avoue ! taquina t-elle en le pinçant dans les côtes. »

« On ne peut rien te cacher. Viens, je vais te présenter aux autres. »

Dans le salon, John avait déjà fait connaissance avec Cassie. Tout le mondé était debout, en train de parler, quand Jack et Sara entrèrent.

« Bonsoir, fit Sara. »

« Alors, tout le monde, voici Sara. Sara, tu connais Daniel Jackson et Sam Carter, je crois. »

« Bonsoir, Sara, dit Sam en lui tendant la main. »

« Bonsoir, Sam. »

« Et voici, pour continuer, le général Hammond, le général Carter, Janet Fraiser et Cassandra, sa fille, Teal’c, et Freya. »

« Enchantée. Vous êtes le père de Sam, général Carter ? »

« En effet. Mais appelez-moi Jacob. »

Daniel entreprit de commencer la conversation sur l’usage des prénoms dans les différentes sociétés du monde, tandis que tout le monde prenait place sur les fauteuils. Jacob remarqua qu’une fois de plus, Sam et Jack étaient assis ensemble, la jeune femme légèrement penchée vers le colonel, leurs épaules et leurs jambes se touchant.

« Je propose de prendre l’apéritif maintenant, dit Jack. »

« Excellente idée, approuva Jacob. »

« Pourquoi ne pas nous faire goûter ces cocktails dont vous vous vantiez, quand nous faisions le pied de grue devant chez Seth, papa ? fit Jack avec un sourire. »

« Ok. Qui est partant ? »

« Jacob, fit Cassandra, je veux bien en goûter, mais si maman me voit prendre de l’alcool, je crains de ne plus avoir le droit de sortir jusqu’à ce j’ai l’âge de Jack. »

« Ne t’inquiète pas : je t’en ferais un sans alcool. Pour vous aussi, Teal'c ? »

Jack et Jacob allèrent ensemble dans la cuisine, prendre ce dont ils auraient besoin.

« Jack appelle ton père papa, Sam ? »

Sam sourit à son ex mari.

« Ça le prend de temps à autres. Je ne sais même pas quand ça a commencé. »

« A la remise des médailles, rappela le général. Jack n’a jamais aimé les conventions et le règlement, ajouta t-il avec un sourire au major qui devint aussi rouge que le pull de Cassandra. »

Jacob et Jack revinrent, les bras chargés de bouteilles et de bricks de jus de fruits qu’ils disposèrent sur le bar. Jacob prenait en main le shaker, et commença par les cocktails non alcoolisés.

« Je vais chercher les verres, dit Jack. »

« Je viens vous aider, proposa Sam. »

Une fois dans la cuisine, il la prit dans ses bras.

« Je t’aime… »

« Je t’aime aussi, mon Jack, murmura t-elle en enroulant ses bras autour de la nuque du colonel. »

Ils s’embrassaient passionnément, perdant toute notion de ce qui les entourait, se murmurant des mots d’amour. Aussi sursautèrent-ils en entendant la voix de Daniel.

« Jack, le… oh ! pardon ! »

Le couple se tourna vers la porte de séparation, et vit, non seulement un Daniel rouge comme une pivoine, mais aussi Janet, John et Sara, les yeux écarquillés, et les bras pleins de paquets. Ils se séparèrent, mal à l’aise. Sam regardait le sol, se mordant les lèvres, tandis que Jack se passa la main dans les cheveux.

« Oui, Daniel ? »

« Le… traiteur… Il est arrivé… euh… et nous… »

« Nous venions mettre ceci au chaud, continua Janet, qui, ayant été mise au courant par Sam, s’était remise du choc. »

« Ah ! oui… merci. »

Ils déposèrent leurs paquets sur la grande table. John fut le premier à éclater de rire. Il n’en pouvait plus, et Sara le suivit de près. Sam ne put s’empêcher de sourire elle-même en secouant la tête.

« Vous avez vraiment un timing impressionnant, Danny. »

« Je comprends enfin pourquoi ton père a ri comme ça, quand il a su que j’étais marié à Sara, dit John. »

« Depuis combien ça dure ? demanda Daniel. J’avoue que je n’avais rien remarqué de différent, même après les aveux que vous avez été forcés de faire quand… »

« On ne va pas y passer la nuit, Daniel ? sourit Jack. Disons que Sam et moi avons pensé que le règlement avait une limite et que Hammond est d’accord avec nous. »

« Ils viennent ces verres ? demanda la voix de Jacob depuis le salon. »

Avec l’aide de tous ceux qui les avaient surpris dans la cuisine, Sam et Jack ramenèrent à Jacob le matériel dont il avait besoin. Il ne restait que lui, Teal’c et Cassie à mettre au courant de la nouvelle tournure des relations entre les deux officiers de SG1. Une fois qu’ils eurent tous un verre en main, ils commencèrent par porter un toast en l’honneur de Bratac et de son tour de force auprès des Jaffa. Jacob, qui depuis son arrivée n’arrêtait pas d’observer le couple formé par sa fille et le colonel, remarqua, au bout de quelques instants, que Sam s’appuyait sur Jack, les mains nouées sur une épaule du colonel, qui avait son bras autour dela taille de la jeune femme. Il eut un sourire amusé, mais ne fit aucun commenctaire.

Freya observait, elle aussi le manège des deux officiers. Cette nouvelle familiarité entre Sam et Jack était loin de lui plaire. Elle avait bataillé dur pour obtenir de Persus quelques jours loin de Vorash afin de les passer avec le colonel O’Neill, et Samantha Carter lui coupait l’herbe sous le pied, comme disait parfois Jacob. Elle essayait, tant bien que mal en apparence, de se mêler à la bonne humeur générale ; la nourriture terrienne était délicieuse. Cette boisson qu’ils appelaient champagne, et qu’ils prirent une fois de retour au salon, aurait pu être un délice, si Freya n’avait pas remarqué que la main du colonel reposait sur la cuisse du major. Celle-ci, à un moment, se pencha vers lui et l’embrassa légèrement dans le cou. Son attention fut attirée par Sara, qui, si elle avait bien compris était la première femme du colonel. En route pour venir ici, Jacob lui avait expliqué que les humains de la Tauri avaient une loi qui leur permettaient de se séparer de leurs conjoints. Cette planète était étrange, avec toutes ces lois compliquées. Son regard envieux revint vers le major Carter et le colonel. Elle ne pouvait rien faire, pour les empêcher de s’aimer ! Cependant…

‘N’y pense même pas, Freya, prévint Anise.’

‘Ne t’en mêle pas. C’est à moi de décider.’

‘Je t’empêcherai d’agir, Freya. Tu m’as aidée à oublier le docteur Jackson, et j’ai moi-même reconnu que c’est était une erreur ; je veux t’aider, moi aussi.’

‘Je n’ai pas envie d’oublier.’ ‘Freya

’ ‘La ferme, Anise !’

« Jack, Sam, vous n’auriez pas oublié de me dire quelque chose ? demanda Jacob. »

Les deux intéressés regardèrent l’ancien général. Ils avaient tout fait pour qu’il remarque de lui-même leur nouvelle relation, et ils étaient soulagés qu’il aborde le sujet.

« Maintenant que vous en parlez, Jacob, le cocktail était délicieux !

- Jack ! … Euh, papa, nous sommes ensemble.

- Il était temps, dit Jacob en souriant et en levant son verre dans leur direction.

- Bon, ben puisqu’on en est là, Jacob, autant faire les choses en grand et dans les règles de l’art. M’accorderiez-vous la main de votre fille ?

Sam ouvrit de grands yeux : jamais elle n’aurait pensé que Jack irait jusque là. Mais avec lui, elle savait qu’elle n’était pas au bout de ses surprises. Tous leurs amis étaient aussi surpris qu’elle.

- Je crois, Jack, que même si je n’étais pas d’accord, cela ne ferait aucune différence pour Sam, sourit Jacob. Mais il se trouve que vous avoir comme gendre est une idée qui me trotte dans la tête depuis que je vous ai rencontré !

- A Sam et Jack, dit Sara en levant son verre.

- A Sam et Jack, répéta Daniel. Félicitations, les gars.

- Tout plein de bonheur, ma puce, souhaita John en faisant une bise à la jeune femme.

- Merci. »

Les autres vinrent féliciter les fiancés à leur tour. Sam promit à Cassie de faire d’elle sa demoiselle d’honneur. La soirée s’acheva rapidement ; le couple parla du mariage qu’ils souhaitaient avoir. Ils choisirent John et Sara comme témoins ! Daniel ne put s’empêcher de faire des commentaires amusants sur la situation plus ou moins étrange. Le général regardait tout son petit monde avec une fierté toute paternelle qu’il partageait avec Jacob. Janet se prit à rêver du bonheur, elle aussi, et malgré elle, le visage d’un certain archéologue s’insinuait à chaque fois qu’elle y pensait. Teal’c pensa, lui, à sa famille, sur Chulak. Et Freya méditait quelque chose que seule Anise entendit, mais elle ne pouvait le révéler, pour une raison qu’elle ne comprenait pas elle-même… Tous attendaient juin avec impatience…

Fin J’écrirai peut-être une suite… si vous le désirez, mais pour cela, vous devez me le faire savoir.

 

 

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