Mensonges


Auteur :Akhésa
E-mail : Akhesa_fr@hotmail.com
Résumé Situé pendant et juste après « Shade of greys »...
Spoiler : Shade of greys, 100 Days.
Disclaimer : Les personnages ne m’appartiennent pas, et vous
connaissez la suite...


Sam
Je me demande ce que je fais là. Encore une idée de Daniel ! Et avec ma
chance habituelle, c’est à moi que le sort a confié cette mission. Je
ne veux pas le revoir ! Pas après ce qu’il m’a dit, dans ce
couloir, pas après la façon dont il me traite depuis qu’il est revenu
d’Edora. Pas même un merci ! Rien du tout. C’est à peine
s’il ne m’a pas maudite d’avoir trouvé un moyen de le
ramener ! Il a du le faire, en son for intérieur.
Ça fait mal. Je suis une véritable idiote. Pendant ces trois mois où il
était absent, je me suis rendue compte qu’il me manquait plus que de
raison. J’ai compris que je ne concevais pas de ne pas le voir chaque
jour. Son absence me déchirait la poitrine ; c’était une douleur que
je n’avais encore jamais éprouvée. Janet a essayé de
m’interroger. Je crois qu’elle a compris, malgré mes
dénégations. Mon Dieu ! Quand j’ai trouvé le moyen de le ramener,
j’ai cru que mon cœur allait exploser de joie ! J’allais enfin
le revoir ! La joie est vite tombée, quand j’ai compris qu’il
menait une petite vie tranquille, avec cette autre femme. Non, je dois dire
cette femme, pas cette autre femme’ Il s’est détourné de moi, pour
aller lui dire au-revoir. Il ne voulait pas rentrer ! J’ai voulu
mourir. J’ai encore mal. Encore plus aujourd’hui’
Il est temps de sonner, avant que les voisins ne l’alertent : voilà
cinq bonnes minutes que je suis devant sa porte.

Jack
C’est sans doute eux. Je les attends d’un instant à
l’autre, encore que je ne sache pas qu’ils sont exactement.
J’ouvre la porte. Carter. Que diable fait-elle ici ? Elle se tient
devant moi, raide, les yeux baissés.
« Carter ? Je peux savoir ce que vous faites ici ? »
« Je suis venue voir comment vous alliez, mon colonel. »
« J’ai démissionné, Carter. Je vais bien. »
Elle a l’air encore plus gênée que tout à l’heure. Il faut
qu’elle parte.
« Monsieur, vous m’offrez une bière ? »
Elle entre sans attendre ma réponse. Je n’ai pas le courage de la
mettre dehors. Quelque chose est différent en elle, depuis mon retour
d’Edora. Cette lumière qui brillait autrefois dans ses yeux
s’est éteinte. Elle ne me sourit plus. Ce sourire de Sam me manque’
Son regard n’a toujours pas croisé le mien. Elle m’en veut de ce
que j’ai fait sur Tollana. Comment lui en vouloir ? Je fonce dans la
cuisine et je lui ramène sa bière. J’en ai prise une pour moi. Je lui
indique le canapé. Elle s’y assoit, visiblement mal à l’aise. Je
me demande pourquoi elle est venue, alors qu’il est évident
qu’elle préférerait être n’importe où ailleurs.
« Que me vaut vraiment l’honneur de votre visite, Carter ? »
« Je… Je voudrais comprendre. Ce n’est pas votre… Je veux dire,
pourquoi avez-vous agi ainsi ? »
Ma pauvre Sam ! Elle a l’air si désemparée. Je comprends qu’elle
fait attention à choisir des mots neutres. Si je pouvais lui dire !
D’un mot je pourrais chasser ces nuages de son front. Mais les ordres
sont formels.
« Ils m’ont refusé ce poste de commandement sur le prochain site Beta.
Et puis, je suis un militaire, Carter. Nous avons besoin de la technologie
des Tollans. »
« Vous l’avez volée ! »
« Et alors ? On aurait pu attendre longtemps, dans le cas contraire. Vous ne
buvez pas votre bière ?»
« Je n’ai pas soif. »
Je la regarde. Elle a des cernes sous les yeux, elle est pâle. Elle a
maigri. J’ai du mal à reconnaître la Sam Carter que j’ai connu.
Elle se lève. Je n’ai pas envie qu’elle parte, sans
m’avoir regardé. Sam, je vous le jure, les circonstances jouent contre
moi. Comprenez-le, ma chérie. Ma chérie ? Cela vient d’où ? Suis-je
vraiment amoureux d’elle ?
Tout s’éclaire. Son visage qui me hantait, sur Edora. Ma gêne, quand
je l’ai revu, après avoir eu cette aventure avec Laira. La douleur que
j’ai éprouvée quand elle m’a vu dérober cet engin, quand
j’ai croisé son regard surpris et déçu. La souffrance que je ressens
de ne rien pouvoir lui dire, alors que je la sens si désemparée devant mon
attitude, alors qu’elle refuse de me regarder. Ma Samantha chérie’

Sam
Je dois partir ou je vais éclater en sanglots. Il est si froid ! Si distant
! Jamais je n’aurais du le ramener ! Il m’en veut encore. Je me
lève. Je ne veux pas vraiment partir, mais je le dois, si je veux éviter la
honte de pleurer devant lui. Ce silence entre nous est gênant, mais je doute
que nous trouvions désormais des sujets de conversation. Je suis certaine
qu’il s’agit de notre dernière entrevue. Je n’ai plus aucune raison de venir ici. Je le verrais plus. Tant mieux. Alors pourquoi mon coeur se brise-t-il ? Pourquoi a-t-il fallu que je tombe amoureuse de lui ?
« Ma Samantha chérie’ »
Ai-je bien entendu ? Vient-il de murmurer cela ? Je lève la tête pour tenter
de comprendre. Pour retrouver son regard froid et réaliser que j’ai
rêvé. Mais je rencontre le regard douloureux d’un homme piégé.

Jack
Je l’ai murmuré sans même m’en rendre compte. Elle lève les yeux
vers moi. Ses yeux si bleus, pleins de larmes. Ces larmes qui roulent à
présent sur ses joues. Des larmes qui tombent par ma faute. Un moment, nous
restons là à nous regarder. Sam… Que nous arrive t-il ?
Je ne peux empêcher le geste fatal. Je l’attire à moi et je la serre
dans mes bras. Une étreinte forte qui me rappelle celle que nous avons eue
dans le vaisseau d’Hathor. Je sais que je ne veux plus jamais
qu’elle parte. Je veux la tenir toujours près de moi, ma douce
Samantha.

Sam
Je me sens si bien dans ses bras ! Nous nous sommes longuement regardés et
il m’a prise contre lui. Aujourd’hui qu’il a pris sa
retraite, aucun obstacle entre nous. Il m’aime aussi, j’en suis
sûre, je l’ai lu dans ses yeux. Mais alors ? Et Laira ?
Je me dégage de l’étreinte. Ces bras ont serré Laira. Je ne peux pas,
c’est trop tôt.
« Au-revoir, monsieur. »
« Sam… »
« Je… Je dois y aller. J’ai du travail. »
Et je fonce dans l’allée comme si j’avais le diable à mes
trousses. J’entends ses pas derrière moi. Arrivée à ma voiture, je
m’arrête. J’ouvre la portière. Il est juste derrière moi. Il
murmure :
« Quoiqu’il ait pu se passer, quoiqu’il puisse encore se passer,
je vous supplie de me faire confiance, Sam. »
Je le regarde, sans comprendre.
« Je vous en prie. »
« J’ai eu confiance en vous. C’est trop tôt encore. »
« Je vois. »




Jack
Je la comprends. Sam est une femme droite et un militaire intègre. Mais cela
n’empêche pas la souffrance. Elle me considère comme un traître. Je
regarde sa voiture s’éloigner, en maudissant Hammond, les Tollans, les
Asgard et tout l’état major pour ce qu’ils font à ma Samantha.
Je rentre chez moi, pour attendre, cette fois, ceux qui doivent me donner
les instructions.

Sam
Tout est fini. Tout est plus clair. Il a dû jouer cette comédie afin de
démasquer le véritable traître du SGC. Le colonel Makepeace. C’est
dommage, je l’aimais bien, Makepeace. Il nous a sauvés plus
d’une fois. J’ai du mal à comprendre les raisons qui l’ont
poussé à travailler pour Maybourne.
Le colonel O’Neill n’est donc pas un traître. Je suis soulagée.
Mais je lui en veux toujours. Pour Laira. Pour cette phrase aussi, dans le
couloir. Rien ne l’obligeait à me la balancer en pleine face.
Il se tourne vers moi.
« Merci d’être venue me voir, ça m’a beaucoup touché. »
Je ne sais que répondre. Daniel vient à la rescousse et lui dit la vérité.
« En fait, Jack, nous avions tiré à la courte paille, et Sam a perdu. »
Teal’c approuve d’un hochement de tête. Sans attendre la suite,
je me retire dans mes quartiers.

Jack
Je me demande ce qui lui arrive. Après tout, je pensais qu’elle serait
heureuse de comprendre que je ne suis pas le salaud de service. Elle est
partie sans demander son reste. Je me tourne vers Daniel.
« Qu’est-ce qui lui prend ? »
« Jack, vous êtes vraiment le pire inconscient que je connaisse. »
Je sais que mon équipe n’est pas dans les meilleurs termes avec moi
depuis quelques temps, mais je ne sais pas pourquoi. Je décide de jouer
carte sur table.
« OK ! Teal’c, Daniel, j’ai besoin de vous dans mon bureau, nous
avons à parler. »
Ils me suivent en silence. Ils s’assoient tous les deux en face de
moi. Le visage de Daniel est buté, celui de Teal’c ne dénote aucune
expression.
« Je peux savoir ce qui se passe avec SG1 ? »
« Vous l’ignorez vraiment ? »
« Daniel, ne jouez pas à ça avec moi ! »
« OK. Pendant que vous passiez trois mois à jouer au fermier avec Laira,
nous étions inquiets pour vous. Nous ne pensions pas que vous nous
oublieriez si vite. Nous sommes vraiment désolés de vous avoir ramené, si
vous voulez savoir la vérité. »
Je n’en reviens pas ! Ils sont malades, non ?
« Parce que vous pensez que j’ai été heureux de rester coincé là-bas ?
J’ai dû m’adapter à une vie qui ne me convenait pas, avec de
parfaits étrangers. Je ne pensais pas vous revoir un jour. »
« C’était douter du major Carter, O’Neill. Vous auriez dû savoir
qu’elle ne vous aurait pas laissé tomber. »
« Je sais, Teal’c, là-dessus, je me suis conduit comme un véritable
idiot. »
« Vous pouvez le dire, approuve Daniel. Sam dormait et mangeait à peine,
tout ça pour ramener un ingrat ! Savez-vous que Janet et moi l’avons
trouvée évanouie, un jour, sur le sol de son bureau ? Savez-vous
qu’elle passait toutes ses heures penchée sur ce réacteur, parce que
vous lui manquiez ? Tout ça, pour quelqu’un qui n’a même pas eu
la décence de dire merci ! Et pendant que vous jouiez à James Bond dans
cette dernière mission, quand vous êtes soi-disant retourné sur Edora, comme
nous l’avions, tous, cru, j’ai surpris Sam en train de pleurer
toutes les larmes de son corps pour vous. Bien sûr, elle voulait s’en
cacher, mais j’étais aller lui rendre visite dans ses quartiers pour
voir comment elle allait. Et vous osez nous demander quel est le problème de
Sg1 ? »
« Le problème de SG1, O’Neill, c’est que Daniel Jackson et moi,
aimons le major Carter comme une soeur, et que nous ne supportons pas de la
voir souffrir. Aussi, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour la
protéger de vous, si nécessaire. »
Je me sens comme un moins que rien. Ils ont raison de me traiter comme de la
merde, vu ce que j’ai fait à ma pauvre Sam. J’ignorais tout
cela.
« Jack ? »
« Quoi ? »
« Vous êtes tout pâle. »
« Comment voulez-vous que je me sente, après tout ça ? Après tout ce que
vous avez dû subir, par ma faute’ Je ne pourrais jamais vous dire assez
merci pour ce que vous avez fait pour Sam’ »
« Jack ? »
« Je…Je l’aime. Je l’aime plus que ma propre vie, et je
l’ai fait souffrir’ »

Daniel
Il l’aime ! Enfin, ça, je le sais depuis le début, mais je ne savais
pas qu’il le savait. Je crois que cette petite conversation que nous
venons d’avoir avec lui a été profitable. Il a l’air si
malheureux, que malgré tout, j’en éprouve quelque remords.
« Allez la trouver. Dites-le lui, et ne m’avancez pas vos arguments
militaires.

Jack
Je frappe à la porte de Sam. Elle m’ouvre aussitôt. Son visage est
inondé de larmes.
« Ah ! C’est vous. »
« Je peux entrer ? »
Elle s’efface pour me laisser passer. Elle referme la porte et essuie
ses larmes.
« Janet avait dit qu’elle passerait me voir. C’est elle que je
pensais trouver. »
« Sam, je suis désolé, pour tout. »
« Je sais. »
« Vous m’en voulez encore ? »
« Oui. »
« Je le comprends. »
Un silence s’installe entre nous. Je ne sais pas comment le rompre,
pourtant, il faut qu’on parle. Mais il y a tant à dire.
« Mon colonel ? »
« Oui ? »
« Pourquoi êtes-vous ici ? »
« Pour vous dire à quel point je m’en veux de m’être comporté
comme un mufle, que je ne vous remercierais jamais assez de m’avoir
ramené et que je vous aime. »
Cette fois, je l’ai lancée, ma bombe. Les larmes roulent à nouveau sur
ses joues. Moi, je me sens comme un gamin coupable qui attend la sentence.
« Vous m’aimez ? »
« Comme un fou, Sam. Et fou, oui, je l’ai été. Je vous demande pardon
pour Laira.. Je… »
« C’est dur’ Je me suis sentie tellement’ trahie ! »
« Sam, c’est arrivé, c’est impardonnable, je sais, mais
c’est fait, et je n’y puis plus rien. Mais je n’aime que
vous. »
« Je vous aime aussi. Mais il me faut du temps. Je vous en prie. Je ne peux
pas effacer d’un coup cette douleur, cette rancune. »
« Sam… »
« Je vous en prie, Jack. »
Mon prénom ! C’est un début, après tout.

Sam
Il est adorable. C’est vrai, je l’aime, mais il y a trop de
choses en jeu. C’est vrai, pour l’instant, je suis en colère
contre lui, je ne peux pas encore lui faire confiance. J’ai besoin de
temps. Et puis, il y a les règlements, mais je sens que le moment est mal
choisi pour en parler.
« Ok. Je saurais être patient pour vous, Sam. Je mérite bien cette punition,
non ? »
Je lui souris. Il se penche vers moi et dépose un rapide baiser sur mes
lèvres et s’en va. Mon Jack.. J’espère qu’un jour, nous
pourrons effacer tout ce qui nous sépare et vivre notre amour.

FIN ?


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