Ramayana

 

 

 

Akhésa

 

 

E-mail : Akhesa_fr@hotmail.com

Résumé : SG1 est confronté à une légende indienne

Spoiler : très peu, donc je ne note rien…

Disclaimer : Les personnages ne m’appartiennent pas, et vous connaissez la suite…

Note : C’est encore grâce à une idée de base d’Aurélie que j’ai écrit cette histoire : Sam et Jack invisibles, avec seule une solution à leur relation pour les ramener à une situation normale. Je n’ai pas respecté tout le challenge, mais j’espère qu’elle me pardonnera…

La légende de Ramayana est un très beau texte hindou que je me suis permise d’interprêter à ma façon. Qu’on n’y voit aucune offense…

 

 

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Jack soupirait en entendant Daniel pérorer sur le fait que les Goa’uld avaient pris soin, à chaque fois, de remettre les civilisations terriennes qu’ils avaient transporté sur d’autres planètes dans un environnement proche de celui que leur races avaient connu sur Terre. Il soupira pour la centimème fois en une heure, tandis que l’archéologue exposait ses théories tout en examinant les inscriptions du temple qu’il étudiait. Dès qu’il avait vu les photos prises par l’UAV, Daniel avait fait des pieds et des mains pour obtenir une mission sur cette planète : plus aucun habitant, apparemment, mais il restait les vestiges d’une civilisation d’origine indienne.

Le temple était, bien entendu en piteux état. Cependant, les murs étaient recouverts de peintures fanées, de statues repésentant les différents dieux et déesses de la mythologie hindoue. Autrefois, il avait dû être une merveille architecturale. Daniel passait d’un pan de mur à l’autre, ne sachant où commencer son travail. Teal’c le surveillait du coin de l’œil, s’attendant à une catastrophe imminente.

Jack en avait assez. Il décida de se mettre à la recherche de Sam. Elle avait dit qu’elle allait effectuer quelques relevés dans une autre salle. Il la trouva en train de photographier un autel où un singe de pierre trônait, entouré de deux autres statues : un jeune homme et une jeune femme. Toute la salle, d’ailleurs, semblait raconter l’histoire de ce singe et du couple.

« Alors, Carter, que faites-vous ?

- Je n’ai pas grand chose à faire, en fait, mon colonel. Alors, je prends des photos pour aider Daniel dans son travail.

- Vous y comprenez quelque chose ?

- Au sanscrit ? non, mon colonel. Mais ces murs racontent probablement une légende quelconque, qui a l’air d’être fort belle, d’ailleurs…

- Si vous le dites…euh, ça vous dirait, une petite pause ?

Sam sourit. Elle se doutait combien le lieu pouvait être ennuyeux pour son colonel. Elle décida de l’aider comme elle pouvait à tromper son ennui.

- D’accord, mon colonel. Que proposez-vous ?

- J’ai des barres chocolatées, dit-il en sortant de sa poche deux petits paquets. »

Ils s’assirent sur l’autel et commencèrent à discuter…

 

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« Daniel Jackson, l’heure que le général Hammond avait fixé pour notre retour approche, il est temps de rejoindre la porte, dit Teal’c sans montrer le soulagement qu’il ressentait.

- Laissez-moi deux minutes, Teal’c…

- D’accord. Le temps que le major Carter et O’Neill arrivent. »

Il appela le colonel sur la radio, mais ne reçut aucune réponse. Inquiet, il informa Daniel, qui ne l’entendait d’ailleurs pas, qu’il allait les chercher. Il prit la même direction dans laquelle il avait vu Jack disparaître.

Il arriva dans la salle de l’autel. Ses yeux furent immédiatment attiré par les corps enlacés de Sam et Jack, endormis sur la table sacrée. Le Jaffa appela le colonel, qui ne réagit pas, pas plus que le major. Il avait d’abord pensé qu’ils avaient fini par s’endormir, mais quand il s’approcha d’eux, et à leur absence de réaction, il comprit que quelque chose s’était passé. Il contacta immédiatement l’archéologue par radio.

 

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Jack avait demandé à Sam de lui raconter ce qu’elle imaginait comme histoire d’après les scènes peintes et gravées. Il se fichait complètement de ce temple, il voulait juste entendre la voix de Sam et passer quelques instants avec elle.

« J’ai l’impression, mon colonel, qu’il s’agit d’une histoire d’amour, un peu comme un conte de fées occidental, ou un conte des mille et une nuits. Mais je ne sais pas par où il commence, ni où il finit. D’après les photos que j’ai prises, il s’agirait de l’histoire d’une femme enlevée à l’homme qu’elle aimait par un méchant homme, et la quête de son amant pour la retrouver.

- Et ce singe ? C’était leur animal de compagnie ?

- A mon avis, mon colonel, c’était la marraine-fée, dit-elle en souriant. Il a dû aider le jeune homme.

- Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants… Vous avez raison, ces trucs là n’arrivent que dans les contes de fées, ajouta t-il sur un ton amer… »

Un silence tomba entre eux : chacun pensait aux sentiments qu’il éprouvait pour l’autre. Et dans leur vie, rien ne pouvait les aider à vivre leur amour, condamné par les lois de l’armée américaine… Jack se maudit d’avoir lancé cette phrase ; mais il n’y avait pas réfléchi, les mots étaient partis d’eux-mêmes. Il tenta de chasser l’humeur assombrie en plaisantant, à son habitude. La conversation continua sur un ton plus léger, mais ni l’un ni l’autre ne pouvait chasser cette pensée de leur amour contrarié de leur esprit.

Et finalement, le temps passa plus vite qu’ils ne l’auraient cru. Ils sursautèrent en entendant Teal’c rappeler au colonel qu’il était temps de partir. Sans s’en apercevoir, ils venaient de passer trois heures à discuter. Jack répondit au Jaffa qu’ils arrivaient. Mais ils ne reçurent aucune réponse de la part de Teal’c, si ce n’était : « O’Neill ? O’Neill, tout va bien ? Répondez. »

Sam et Jack échangèrent un regard consterné, et bientôt ils virent leur ami arriver dans la salle du temple où ils se trouvaient.

« Mais enfin, Teal’c, elle a quoi, votre radio ?

- O’Neill ? »

Le Jaffa les regardait, un air surpris sur le visage. Puis, il marcha vers eux.

« O’Neill, major Carter, réveillez-vous.

- Eh, oh, Teal’c, est-ce qu’on a l’air de dormir, là ?

Teal’c prit sa radio :

- Daniel Jackson, venez vite, le colonel O’Neill et le major Carter sont endormis et je n’arrive pas à les réveiller. »

Ce fut alors que les deux officiers virent ce qu’ils n’avaient pas remarqué avant : leurs deux corps enlacés, allongés sur l’autel… alors qu’ils étaient assis sur ce même autel ! Et Teal’c les bougeait pour les réveiller.

« Carter ?

- Mon colonel ? »

Daniel arriva au même moment, en courant.

« Teal’c ? Oh mon Dieu ! … Sam ! Jack ! »

Lui aussi tentait de réveiller les deux officiers, qui observaient la scène, encore surpris de ce qui arrivait.

« Daniel, arrêtez de faire l’idiot, nous sommes là !

- Je pense qu’il ne nous entend pas plus qu’il ne nous voit, mon colonel.

- Il faut les ramener à la Porte des Etoiles, dit Daniel. Janet va les examiner. »

Daniel porta Sam, tandis que Teal’c se chargeait de Jack.

« On n’a pas le choix, on les suit, Carter… »

 

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Ils étaient en salle de briefing, une heure après leur retour sur Terre. Sam et Jack observaient les visages inquiets de leurs amis. A vrai dire, ils n’étaient pas plus rassurés non plus. Le général se tourna vers Janet Fraiser, qui examinait leurs dossiers.

« Alors, docteur, savez-vous ce qu’ils ont ?

- A première vue, mon général, je dirai qu’il s’agit d’un coma. Pourtant, ils ont une très forte activité cérébrale, qui ferait plutôt penser à la phase de rêve des personnes en état de sommeil. Et je dois ajouter monsieur, que malgré tous mes efforts, il a été impossible de les réveiller. A ce stade, je ne peux rien faire.

- Docteur Jackson, Teal’c, savez-vous ce qui a pu se passer sur cette planète pour les mettre dans cet état ?

- Non, général, répondit Daniel. Nous étions dans une autre pièce. Cependant, si c’est quelque chose qui était dans ce temple qui est responsable de leur état, je suppose qu’en travaillant sur les photos que Sam a prises pour moi, je pourrais peut-être savoir ce qu’il en est.

- Alors, travaillez-y, docteur.

- Bien, monsieur. J’attends que le labo me développe les films.

- Docteur Fraiser, je veux un rapport complet sur leur état.

- A vos ordres, mon général. »

 

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La salle de briefing s’était vidée de ses occupants. Il ne restait plus que Sam et Jack. Ils étaient assis à leur place habituelle.

« Je comprends ce que Daniel a dû ressentir, quand ce crâne de Cristal l’a rendu invisible, dit Jack.

- Oui. D’autant plus qu’il était seul à le vivre, mon colonel… enfin, je veux dire…

- Je sais, Carter.

- Mon colonel, il faut qu’on réintègre nos corps.

- Vous avez vu ce qui s’est passé quand nous avons essayé, tout à l’heure ? »

Pendant que Janet les examinait, ils avaient tenté de regagner leurs corps. Une force invisble pour eux les avait propulsé loin d’eux et ils avaient traversé les murs de la moitié de l’étage.

« D’accord, mais qu’est ce qu’on fait ?

- On attend que Danny-Boy nous sorte de là, Carter. On n’a pas le choix.

- Vous êtes bien serein, mon colonel. Si Daniel ne trouve pas de solution, nous sommes condamnés à rester des fantômes.

- Vous êtes d’un optimisme désarmant, Caster.

- Caster ?

- Vous ne connaissez pas Casper le gentil fantôme ? Vous, c’est Caster, le joli fantôme ! »

Heureusement pour elle, sous cette forme, elle n’avait pas de sang et ne pouvait donc rougir. Elle sourit timidement à son colonel, puis reprit :

« Ceci ne résoud en rien notre situation, mon colonel.

- Carter ! Nous avons connu plein de situations critiques. Citez-moi une seule fois où nous ne nous en sommes pas sortis.

- Il suffirait d’une fois, mon colonel.

- AAAAHHHHHH ! Soyez optimiste, et c’est un ordre.

- Ok. Donc, que fait-on en attendant que Daniel nous sorte de là ?

- C’est mieux… Si on allait manger un morceau.

- On ne peut pas manger, mon colonel.

- Ah… Vous pouvez m’expliquer un truc ?

- Je peux essayer, mon colonel.

- Nous avons bien traversé les murs de la base, cet après-midi ?

- Oui…

- Alors pourquoi on peut s’asseoir et toucher cette table sans traverser les meubles ?

- Euh… Je ne me suis pas posé la question, mon colonel. Je… je ne sais pas.

- Mauvaise réponse… Bon, ce n’est rien. Je peux vous poser une autre question ?

- Oui mon colonel.

- Pourquoi vous faites tout le temps ça ?

- Quoi, mon colonel ?

- Vous ne pouvez pas dire une phrase sans y mettre ces deux mots : « mon colonel ».

Il avait un petit sourire ravi devant l’air gêné de son major.

« Comment voulez-vous que je fasse, mon… euh… Que dois-je dire ?

- Pourquoi pas Jack ?

- Parce que vous êtes mon officier supérieur ! lâcha t-elle d’une voix hargneuse.

- Je vais être franc avec vous, Carter. J’ai parfois l’impression que vous ne vous souvenez de ça que lorsque ça vous arrange.

- Je vous demande pardon ?

- Je n’ai rien dit. »

Là-dessus, il sortit de la pièce à son tour. La même force inconnue qui les avait projetés à travers les murs les propulsa l’un contre l’autre et ils se ‘rencontrèrent’ violemment à mi-chemin de l’endroit d’où ils se trouvaient.

« Pour l’amour du ciel ! C’est quoi, ce cirque ? … Oooohhhh, et ne me dites pas que vous ne savez pas ! »

Par conséquent, Sam ne répondit rien. Ils restèrent silencieux quelques temps, debout dans la salle de briefing. Jack commença en avoir assez.

« Bon, Carter, vous avez une théorie pour ce qui s’est passé tout à l’heure ?

- Je ne peux pas m’avancer, mon colonel… On devrait refaire un essai. Je vais m’éloigner de vous… »

Joignant le geste à la parole, elle tenta de sortir de la pièce. A peine tenta t-elle de franchir le seuil que la même chose se produisit.

« Mon colonel, on ne peut pas se séparer, dit-elle.

- Bon, et bien allons voir ce que fait Daniel. »

 

Ils trouvèrent leur ami penché sur les traductions de la salle où ils s’étaient endormis sans s’en rendre compte. Comme à son habitude, Daniel parlait tout seul, ce qui fit sourire Sam et Jack. Sam lisait par-dessus l’épaule de son ami, tandis que Jack faisait un tour du labo, d’un air très ennuyé…

Quelqu’un frappa à la porte.

« Entrez, invita Daniel. »

Janet Fraiser entra et referma la porte derrière elle. Daniel leva pour la première fois le nez de son ordinateur.

« Ah Janet ! Alors, comment vont-ils ?

- Il n’y a aucun changement. Et que donnent ces textes ?

- C’est en fait une autre version du Ramayana… C’est une légende indienne. Je crois qu’on devrait voir le général, Janet.

- Très bien, allons en salle de briefing. Je vais l’informer. Si tu peux trouver Teal’c, ce serait bien qu’il se joigne à nous.

Sam et Jack échangèrent un regard étonné : depuis quand Janet et Daniel se tutoyaient-ils ?

- Je vais l’appeler.

- Tu es sûr que ça va aller, Daniel ?

- Oui… sauf que mes deux meilleurs amis sont dans le coma…

Le médecin s’approcha de l’archéologue et déposa un baiser rapide sur ses lèvres.

- Nous les sortirons de là, chéri. Je te le promets. »

Daniel offrit un pauvre sourire à son amie et elle sortit de la pièce. Il décrocha le téléphone pour prévenir Teal’c et, s’emparant de ses notes, il alla à son tour dans la salle de briefing, suivi par Sam et Jack.

« Dites donc, Carter ? Vous saviez que le doc et Daniel…

- Non, mon colonel, je suis aussi surprise que vous.

- Je vous parie que nous risquons de surprendre bien des secrets, si nous restons encore quelques temps dans cet état ! »

 

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Bien entendu, le général avait accepté cette réunion avec SG1 et Janet. Il invita Daniel a raconter ce qu’il savait.

« Les murs de la salle où Sam et Jack ont été retrouvés racontent l’histoire du Ramayana. C’est un des textes fondamentaux de l’hindouisme. Il s’agit de la légende du dieu Rama, prince de l’empire d’Ayodhya. Avec son épouse Sita et son frère Lesmana, il vivait en exil. On raconte qu’un jour, pendant qu’ils essayaient de se consoler de leur sort, un cerf doré apparut et Sita demanda à son époux de le capturer pour elle. Mais le cerf était en fait Marica, une envoyée de Rahwana, le roi des Géants qui convoitait Sita. Rama alla donc chasser ce cerf, tandis que son frère et Sita l’attendaient. Ils entendirent la voix du dieu les appeler à l’aide. Sita pria Lesmana d’aller au secours de Rama. En réalité, Marica avait contrefait la voix de Rama pour éloigner Lesmana de Sita. Une fois le jeune homme parti, Rawana se montra et essaya de séduire Sita. Comme elle refusait de l’épouser, il l’enlèva.

L’aige géant, Jatayu, qui était un ami du père de Rama tenta de secourir la jeune femme, mais il fut blessé et n’eut que le temps de dire à Rama et Lesmana ce qui s’était passé avant de mourir. Les deux frères décidèrent de rechercher la princesse.

En chemin, ils rencontrèrent Sugriwa, le roi déchu des Singes. Il raconta aux deux jeunes hommes comment son frère, Subali avait volé sa femme et son royaume. Contre leur aide, il leur promet de les aider à retrouver Sita. Une fois que le roi eut obtenu ce qu’il désirait, il envoya Hanuman, le singe blanc remettre à Sita l’alliance de Rama. Sur le chemin d’Alenga, le pays où régnait Rawana, la fée Sayempraba tenta d’empoisonner Hanuman à travers les fruits de la forêt. Hanuman devint aveugle, et ce fut que grâce au roi des Aigles, Sempati, qu’il retrouva la vue.

Arrivés au royaume de Rawana, Hanuman terrassa tous les Gardes Démons de la cité. On dit que dans les jardins de plaisir Argasoka, Sita, désespérée, pleurait son époux. Elle préférait mourir que de devenir l’épouse de Rawana. La nièce de ce dernier, Trijata la consolait, quand Hanuman arriva et lui remit l’anneau en échange d’une épingle à cheveux de la princesse en gage de sa fidélité envers son époux. Une fois sa mission accomplie, Hanuman détruisit le jardin, mais le fils de Rawana, Indrajit, l’attrapa avec une flèche magique. Le singe blanc fut condamné à être brûlé, mais comme il était invincible, il sortit vivant du bûcher et incendia le palais en signe de vengeance.

Il retrouva Rama et lui remit l’épingle. Un messager fut envoyé à Rawana afin de lui sommer de se rendre, mais il refusa. Alors, Rama et Sugriwa levèrent une armée contre le Géant, et nombre de guerriers furent perdus, des deux côtés.

De son côté, Rawana continuait ses tentatives infructueuses auprès de Sita. Mais il apprit l’échec de ses troupes et envoya son propre fils prendre le commandement de l’armée ; celui-ci fut tué par Hanuman. Rawana et Rama s’affrontèrent alors en duel singulier, tous deux étant de forces égales et pourvus d’armes magiques. Cependant, la flèche enchantée de Rama tua Rawana. Les hindous pensent que c’est depuis ce jour-là que le bien triomphe du mal. Sita et Rama se retrouvèrent, mais celui-ci douta qu’elle lui fut restée fidèle, après tant de temps auprès de Rawana. Pour lui prouver sa pureté, elle réclama l’épreuve du feu dont elle triompha. Le dieu Brahma lui-même descendit du ciel pour autentifier cette purification et remit Sita à Rama. Ils rentrèrent donc à Ayodhya, heureux.

- Et cela est sensé nous aider en quoi, docteur Jackson ? demanda le général comme Daniel finissait son histoire.

- J’allais poser la même question, général, dit Jack même si personne d’autre que Sam ne l’entendit.

- Eh bien, mon général, je ne sais pas trop. En fait, ceci est la version terrienne de l’histoire. Les textes trouvés sur P8X820 sont un dérivé de sanscrit et de Goa’uld que je n’ai pas encore réussi à traduire. Cependant, je suppose que Ayodhya est le nom de cette planète et que Rama et Sita durent y vivre après ces aventures. Beaucoup de détails de la légende font penser aux Goa’uld et leur technologie... Je suis persuadé que la solution de notre problème est liée à cette histoire, qui, si on y regarde de plus près, ressemble à celle de Sam et Jack.

- Oui, Daniel, et le singe, c’est vous, railla Jack. Space Monkey !

- Je ne vois pas très bien en quoi cette histoire rappelle celle du major Carter et de O’Neill, Daniel Jackson.

- Les points communs sont pourtant évidents, rétorqua l’archéologue. Regardez : si on prend en compte la situation particulière de cette base, on peut dire que Sam et Jack vivent en exil, eux aussi. Ensuite, il y a les obstacles, entre eux : l’armée, leur obstination à ne pas voir l’évidence, du moins à la refuser. Il y a eu l’époque où Jack était sur Edora, ce qui peut être mis en parallèle avec le moment où Rama va chasser le cerf et où Sita, alias Sam, s’inquiète. Et nous savons tous que Sam et Jack préfèreraient mourir tous les deux plutôt que de se perdre l’un l’autre, tout comme Sita l’avoue. Quant à l’épreuve du feu, il est possible que ce coma soit la leur… je ne sais pas.

- Très bien, dans ce cas, que proposez-vous, docteur Jackson ?

- Il faut retrouver Hanuman, mon général. »

Depuis le second exposé de la théorie de Daniel, ni Sam ni Jack ne s’était regardés. Eux-mêmes devaient avouer que les points communs, même s’ils n’étaient pas aussi nombreux que Daniel voulait le faire croire étaient tout de même là.

Le général autorisa une mission sur Ayodhya pour le lendemain matin après que Janet lui eût assuré que les deux patients ne couraient aucun danger.  Daniel passa le reste de la soirée et une grande partie de la nuit à déchiffrer l’autre partie du texte.

 

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Pendant que leur ami travaillait, Sam et Jack s’étaient retrouvés dans la chambre du colonel, puisqu’ils ne pouvaient se séparer.

« Qu’en pensez-vous, Carter ?

- Daniel pourrait avoir raison, mon colonel. Il se pourrait que nous ayions… déclenché quelque chose par… notre situation, dans ce temple.

 - Vous pensez vraiment que ce nous… que nos… enfin que ça a pu nous faire ça ?

- On ne sait jamais à quoi s’attendre avec les technologies extraterrestres, mon colonel.

- Carter ?

- Oui ?

- La scientifique a parlé, mais ce que je voulais savoir c’était ce qu’en pensait Sam.

- Oh ! Eh bien… »

Elle se mordit les lèvres. Que pouvait-elle répondre ? Elle leva ses yeux et rencontra le regard de Jack, profond, tendre et anxieux. Il semblait attendre une réponse qui lui tenait vraiment à cœur.

« Sam pense que… c’est trop compliqué.

- Oh.

- Mais… »

Pouvait-elle vraiment dire ce qu’elle s’apprêtait à lui avouer ? Pendant quelques secondes, elle pesa le pour et le contre. Elle avait sa carrière d’un côté et l’homme qu’elle aimait de l’autre.

« Mais pour l’instant, mon colonel, je veux dire Jack, personne ne sait ce que nous faisons. Et ce que j’ai envie de faire c’est… »

Elle s’approcha de lui et se mit sur la pointe des pieds pour l’embrasser tendrement sur les lèvres. A peine un centième de seconde de surprise plus tard, Jack répondit au baiser avec fougue.

 

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Ils se réveillèrent le lendemain, heureux de se trouver l’un avec l’autre. Sans penser à ce qui pouvait se passer hors de leur chambre, ils recommencèrent  les activités qui les avaient tenus éveillés une bonne partie de la nuit.

Plus tard, ils se rendirent en salle d’embarquement, afin de partir avec Daniel et Teal’c sur la planète.  Ne trouvant personne d’autre que le personnel réduit de la salle, ils allèrent en salle de briefing, aussi déserte. Le labo de Daniel et les quartiers de Teal’c étaient tout aussi vides. En désespoir de cause, ils se rendirent à l’infirmerie. Ils trouvèrent le général et Janet qui discutaient devant leurs corps endormis.

« Vous pensez que Teal’c et le docteur Jacson pourront trouver ce qui les sauvera, docteur ?

- Je l’espère mon général. En tout cas, leur état est stable, pour le moment. C’est vrai que cette nuit, il y a eu des moments où leur activité cérébrale et leur rythme cardiaque se sont accélérés. Il s’est passé la même chose ces deux dernières heures. Je m’inquiète un peu, je l’avoue.

- Je compte sur vous, docteur. »

Là-dessus, Hammond sortit. Sam et Jack réalisèrent qu’ils avaient manqué la mission. Ils attendirent le retour de Daniel et de Teal’c. Pour passer le temps, ils se promenèrent dans la base, main dans la main, s’embrassèrent en plein dans le bureau et sous le nez de Hammond inconscient de la scène qui se jouait. Ils s’amusèrent à faire tout ce qu’ils ne pourraient jamais faire, en tant normal, concernant leur nouvelle relation.

 

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Teal’c et Daniel ne rentrèrent que cinq heures plus tard. Ils se rendirent immédiatement en salle de briefing, avec Janet et le général. Daniel raconta leur mission :

« Nous avons mis deux heures à trouver Hanuman. Comme je le supposais, il vit sur cette planète, avec Rama, Sita et quelques centaines de personnes. Cependant, leur monde avait été attaqué par les Goa’uld. Comme ils sont en général pacifiques, ils ont préféré se cacher sous terre et grâce à une technologie proche de celle des Nox, ils arrivent à masquer complètement les traces de leur existence. Hanuman, Rama, Sita et Lesmana, sont bien des Goa’uld, mais ils ne font pas partie des Grands Maîtres et par conséquent ne sont absolument pas une menace. Quand ils ont compris ce qui nous amenait, ils se sont montrés à nous et nous ont conduits dans leur ville souterraine.

- Savez-vous ce qui est arrivé au colonel et au major ?

- Oui, monsieur. Rama et Sita, après ce qui leur était arrivé, s’étaient juré d’aider les couples dont l’amour était menacé. La salle du temple où se trouvaient Sam et Jack est dotée d’une sorte de pouvoir : l’autel est en fait un appareil qui  peut reconnaître ceux qui s’aiment et dont l’amour est contrarié. Ne me demandez pas comment c’est possible, je n’en sais rien. Sita a parlé de magie, mais je soupçonne plus une technologie qu’ils ne veulent pas partager… Bref, Sam et Jack ne sont pas dans le coma, mais ils sont sur un autre plan astral. Ils ont été séparés de leurs corps, pour leur donner la possibilité de vivre leur amour sans barrière.  Et ils ne peuvent réintégrer notre plan astral que si les obstacles à cet amour disparaissent. Tel était le vœu du prince et de la princesse, et l’autel a été, d’après eux, d’un grand secours à nombre d’amants qui venaient sur Ayodhya dans ce but unique. De plus, même eux ne peuvent rien pour aider Sam et Jack à revenir autrement que par ce moyen…

- Hanuman prétend que le colonel et le major sont parfaitement conscient de ce que nous faisons, ajouta Teal’c.

- Vous voulez dire qu’ils seraient là, en fait ? demanda Janet.

- En effet, docteur Fraiser, approuva Daniel. Au fait, comment vont-ils, depuis ce matin ? »

Tandis que Janet exposait l’état de santé des deux officiers, ceux-ci s’embrassaient, conscient du fait que si l’armée voulait les récupérer, elle devait accepter leur liaison, et dans le cas contraire, ils étaient tout de même heureux, puisqu’ils s’étaient enfin trouvés.

 

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Vingt quatre heures plus tard, le général annonça à SG1 et à Janet que l’USAF avait accepté les conditions posées. Le médecin, Teal’c et Daniel se rendirent donc sur Ayodhya avec les corps des deux officiers (lesquels suivaient, cette fois). Hanuman, Rama et Sita les accueillirent. Ils conseillèrent aux deux hommes de poser les corps sur l’autel, et demandèrent à Sam et Jack de se tenir prêts pour le transfert.

Quelques secondes plus tard, Janet, Teal’c et Daniel purent voir leurs amis se réveiller et s’embrasser.

« Hum ! nous sommes là, rappela Daniel. »

Les deux amants se séparèrent en souriant.

« Oui, et nous étions là, aussi, dans votre labo, Daniel, quand le doc est venue vous rendre visite, dit Jack. »

Les deux intéressés piquèrent un fard et regardèrent leurs chaussures. Sam et Jack partirent d’un grand rire, puis se tournèrent vers les trois ‘dieux’.

« Merci, murmura Sam. »

Hanuman était loin de ressembler à un singe : il s’agissait d’un homme assez petit, au visage d’un blanc laiteux, le regard perçant de malice. Rama était, par contraste, grand, de longs cheveux noirs tombant sur ses épaules et très beau. A ses côtés, Sita était aussi très belle, la peau dorée, les yeux noirs, et les cheveux recouverts d’un voile transparent. Tous trois étaient vêtus à la mode indienne.

« Vous n’avez fait que respecter le cycle de Samsara, dit Sita d’une voix douce.

- Samsara ?

- La réincarnation. Vos âmes se cherchaient depuis longtemps, et viennent enfin de se retrouver.

- Samsara… Sam et Sara… Jack, ça ne vous dit rien ?

- La ferme, Daniel ! »

 

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Ils rentrèrent à la base. Le général fut heureux de revoir ses deux officiers, qui franchirent la porte bras dessus, bras dessous, tous sourires. Il les félicita de leur union.

Le soir, ils se réunirent tous chez Jack pour fêter la fin de cette aventure. Teal’c avait disparu tout l’après-midi, et ils eurent la réponse à ce mystère au cours de la soirée. Il tendit un livre à chacun des deux couples :

« Comme nous avons expérimenté les légendes indiennes, et que j’ai cru comprendre que vous étiez passés à un stade supérieur dans vos relations, j’ai pensé que cet ouvrage d’origine indienne était des plus approprié, dit-il en dissimulant un sourire. »

Et les quatres amis rougirent en découvrant le titre du livre…

 

 

FIN

 

 

 

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