Tok’ra Mother

 

Auteur :Akhésa

E-mail : Akhesa_fr@hotmail.com

Résumé : Le colonel O’Neill reçoit un coup de fil alors qu’il est en plein briefing. Il en revient perturbé...

Spoiler : aucun à ma connaissance

Disclaimer : Les personnages ne m’appartiennent pas, et vous connaissez la suite…

Catégorie : Romance

 

L’airman entra dans la salle de briefing où SG1 était en réunion avec le général Hammond. Il glissa quelques mots à l’oreille de ce dernier, qui hocha la tête. Le soldat salua et quitta la pièce. Le général se tourna vers le colonel O’Neill.

« Colonel, il y a un appel urgent pour vous. Vous pouvez le prendre dans mon bureau. »

Jack se leva, intrigué, puis lança : « Si c’est Thor, je lui dis que je suis en vacances, mon général ? »

Le rire étouffé de Sam Carter se fit entendre et Jack fut ravi de constater qu’une fois de plus, il avait atteint son objectif. Il quitta la pièce pour se rendre dans le bureau du général, tandis que ses équipiers continuaient le briefing de la prochaine mission sans lui. Il revint quelques secondes plus tard, le visage sombre.

« Mon général, je demande l’autorisation de repousser la mission. »

« Un problème, colonel ? »

« Ma mère a été hospitalisée d’urgence. Elle a eu une attaque cérébrale. On ne sait pas si on va pouvoir la sauver. »

« Accordée. Rompez, les enfants. Je suis désolé, Jack. »

« Merci, mon général. Je demande à partir immédiatement.

Le général hocha la tête. Visiblement, Jack était très affecté par la nouvelle. Il sortit de la pièce. Sam regarda le général et demanda d’une voix timide :

« Mon général, je pense qu’il serait préférable que j’accompagne le colonel, si vous n’y voyez pas d’objection. Je ne pense pas qu’il soit en état de conduire. »

« Allez-y, major. Il aura besoin de votre soutien, si les choses tournent mal. Je vous réserve deux places sur le prochain vol pour Chicago. »

Après avoir demandé au général une autre faveur, elle prépara rapidement quelques affaires dans un sac et se rendit dans les quartiers de Jack. Elle frappa à la porte et entra.

« Mon colonel ? »

« Carter ? »

« Si vous êtes prêt à partir, je le suis. »

« Comment ça, vous l’êtes ? »

« Je vous accompagne, mon colonel. »

Il la regarda. Puis il se leva. « Alors, allons-y, Carter. »

Ils prirent la voiture de Jack et Sam se mit au volant. Ils roulèrent silencieusement et ce fut qu’une fois sortis de Colorado Springs que Jack parla.

« Je ne vous ai jamais parlé d’elle, n’est-ce pas ? »

« Non, mon colonel. »

« Elle est trop jeune pour mourir, Carter. Elle a juste atteint ses soixante deux ans… »

« Elle vous a eu très jeune, alors ? »

« A dix sept ans… » Il eut un sourire désabusé. « Vous me trouvez si vieux que ça ? »

« Non, mais je connais votre âge. Comment s’appelle t-elle ? »

« Kate. Elle vous apprécierait beaucoup. »

Sam rougit du sous-entendu. Mais Jack, inconscient de ce qu’il avait soulevé, continua : « Elle a tout quitté pour moi. Ses études, son ambition de devenir avocate, tout.D’après ce que je sais, mon père était du même âge qu’elle et ils ont été dans le même lycée ; mais quand il a su qu’elle était enceinte, il s’est envolé… Elle ne m’a rien dit de plus sur lui. Quand j’ai choisi d’entrer dans l’air force, je ne crois pas qu’il ait eu, au monde, mère plus fière. »

Jack lui raconta ainsi, la vie de sa mère, qui l’avait élevé seule, jusqu’à leur arrivée à l’aéroport. Ils prirent l’avion et en moins d’une heure, ils étaient à Chicago. Il indiqua à Sam la route qui menait à l’hôpital. Ils se rendirent directement au service où avait été admise la mère de Jack. Une grande femme blonde marcha vers eux, et Sam la reconnut tout de suite : Sarah, l’ex femme de Jack. Elle prit ce dernier dans ses bras, et Sam ne put s’empêcher d’être jalouse.

« Comment te sens-tu, Jack ? »

« La question est surtout de savoir comment est maman. »

« Les médecins sont avec elle, pour le moment. J’avais tellement peur que tu ne sois pas… joignable. »

Sam comprit que c’était Sarah qui avait dû prévenir Jack. Celui-ci, se rappelant de sa présence, se tourna vers elle.

« Sarah, tu te souviens de Sam Carter ? »

« Mais oui. Bonjour, Sam. »

« Bonjour, madame O’Neill, répondit Sam alors que les deux dernières syllabes lui écorchaient les lèvres. »

« Madame Mallory, maintenant, capitaine. Mais appelez-moi Sarah. »

Ce fut avec un grand sourire que Sam précisa : « Major, maintenant, Sarah, mais appelez-moi Sam. »

Un médecin, sortant d’une salle au bout de salle se dirigea vers eux.

« Madame Mallory ? »

« Comment va t-elle, docteur ? »

« Je crains que votre belle-mère ne passe pas la semaine. Elle est très faible. »

Sarah baissa les yeux et Jack passa sa main sur son visage.

« Je vous présente le colonel Jack O’Neill, le fils de Kate  et son amie, Samantha Carter. »

« Je suis désolé, colonel O’Neill. J’ai fait mon possible. »

« Merci, docteur. Pouvons-nous la voir ? »

« Oui. Elle est endormie, pour le moment, mais vous pouvez rester près d’elle, je n’y vois pas d’inconvénient. »

Il les laissa, appelé par une infirmière. Jack se tourna vers Sam.

« Si ça ne vous ennuie pas, Carter, je voudrais la voir seul, pour l’instant. Rejoignez-moi toutes les deux dans un quart d’heure. »

Sam hocha brièvement la tête, comme à chaque fois que Jack lui donnait un ordre, mais cette fois ce n’était qu’une simple demande… Elle regarda donc Jack partir et réalisa qu’elle se trouvait seule avec Sarah, avec laquelle elle se sentait mal à l’aise, à cause de ses sentiments pour l’ex mari de cette dernière.

« Pauvre Jack, murmura Sarah. Il est tellement attaché à elle. »

« C’est ce qu’il m’a dit, oui. »

« Vous voulez un café, Sam ? »

« Avec plaisir. »

Sarah alla à la machine à café et en prit deux. Elle tendit un gobelet de plastique à Sam. « Merci. »

« De rien… Je vous suis reconnaissante d’avoir accompagné Jack. Il avait vraiment besoin de vous, Sam. »

Celle-ci rougit malgré elle. « J’ai pensé qu’il valait mieux qu’il ait quelqu’un pour le conduire jusqu’ici… Vous l’avez prévenu ? »

« Oui. Kate et moi sommes restés en très bons termes. J’étais chez elle, quand elle a eut son attaque. J’ai aussitôt appelé la base. »

Sam hocha la tête. Elle avait l’impression d’être de trop dans cette histoire. Sarah la regardait étrangement.

« Il vous aime beaucoup. »

« Le colonel ? »

« Non, le médecin que nous avons vu tout à l’heure, railla Sarah. »

Sam reconnut le même humour que Jack. Elle esquissa un petit sourire. Sarah s’excusa :

« Et oui, on ne pas vivre quatorze ans avec Jack O’Neill sans prendre un peu de son humour…,»

« Je suppose, oui. » Elle devait Sarah sur parole, n’ayant pas l’opportunité de le vérifier par elle-même, à cause d’un règlement de l’armée, songea t-elle amèrement.

« Allons le voir. »

Elles entrèrent dans la chambre, où Jack se tenait debout près du lit de sa mère. Celle-ci dormait toujours. Elle était paisible. Jack tourna la tête vers elles. Il avait pleuré.

« Comment est-elle ? demanda Sarah. »

« Elle pète la forme, comme tu vois. »

Sa voix n’allait pas avec sa tentative d’humour. Il plongea ses yeux dans le regard de Sam, comme pour lui demander du soutient. Elle en eut le cœur retourné. Elle s’approcha de lui, oubliant la présence de Sarah et leurs rangs respectifs. Elle lui prit la main, en murmurant : « Jona… »

« Thera… » Il l’attira contre lui et reposa sa tête sur celle de la jeune femme.

« Je ne veux pas la perdre, murmura t-il. »

« Je sais, mon colonel. »

Il relâcha la pression qu’il exerçait autour de ses hanches. Elle réalisa qu’elle avait rompu l’instant d’intimité, en utilisant son grade. Mais c’était un acte inconscient, dû à l’habitude… Ils se séparèrent complètement, gênés de s’être laissés aller à leurs sentiments. Sarah s’approcha du couple.

« Je dois y aller, dit-elle. Il faut que je récupère Penny à l’école. C’est la fille de mon mari. Je repasserai ce soir, Jack. »

« Ok. A plus tard, Sarah. »

Restés seuls, Sam et Jack allèrent s’asseoir, en attendant le réveil de la mère de ce dernier. Manquant de sommeil, Sam s’endormit sur l’épaule de Jack. Il en profita pour lui donner un baiser sur les cheveux et de lui murmurer un tendre merci, juste avant que sa mère n’ouvre les yeux. Soulevant délicatement Sam pour ne pas la réveiller, il la coucha sur le fauteuil. Puis il s’avança vers sa mère.

« Comment te sens-tu, maman ? »

« Faible, mon chéri… Je crois que je… n’en ai plus pour longtemps. »

« Ne dis pas ça… Tu es une battante. »

Elle lui fit un pauvre sourire.

« Je vais prévenir l’équipe médicale… »

 

Une heure plus tard, Sam, qui avait quitté la chambre où la mère du colonel s’était rendormie, revint, son téléphone portable à la main. Hammond venait de l’appeler.

« Que voulait-il ? demanda Jack. »

« Je peux vous parler en privé, mon colonel ? »

« C’est vrai qu’il y a foule, ici, railla Jack en regardant la pièce déserte et sa mère qui dormait. »

Sam lui sourit, puis redevint sérieuse. « Vous n’allez pas du tout aimer ce que je vais dire. »

« Si Hammond veut que je parte en mission en ce moment, c’est hors de question. »

« Il ne s’agit pas de ça, mon colonel. »

« Carter, crachez le morceau. »

« Lors de son dernier séjour sur terre, papa m’a dit qu’ils allaient être à cours d’hôtes pour une nouvelle génération de Tok’ra qui arrivait, dit Sam sur le ton rapide qu’elle utilisait pour expliquer ses théories. Ils en ont besoin d’un maintenant et je me suis permis de demander au général de prévenir papa ce matin afin… »

« Hors de question que ma mère se laisse posséder par ces serpents. »

« Puis-je vous rappeler que mon père, lui, l’a fait ? Il ne s’agit pas de possession : vous savez que les Tok’ra laissent leurs hôtes libres, mon colonel. Et puis, elle a son mot à dire, vous ne croyez pas ? C’est de sa vie, qu’il s’agit ! »

« Elle ignore tout de ce que peut être un symbiote. »

« C’est le seul moyen de la sauver, mon colonel. Pensez-y. »

Il la regarda, perdu. « Que dois-je faire ? »

« Parlez-lui, mon colonel. Dites-lui toute la vérité, ce que vous en pensez… Tout. Si vous voulez, je lui parle de Jolinar, et de ce que mon père a fait, de Selmac… »

« Et qui serait l’heureux serpent qui… ? »

« Nyla. C’est le nom qu’ils m’ont donné. J’ai parlé à papa… »

« Et il assure que c’est quelqu’un de bien… Je sais, les Tok’ra se soutiennent entre eux. »

Elle baissa les yeux. Voyant qu’il l’avait blessée alors qu’elle cherchait à l’aider, il lui prit la main. « Je suis désolé, Sam. »

Elle s’avança d’un pas et se colla contre lui, posant la tête sur son épaule. « Ce n’est rien, mon amour… »

« Jack ? fit une voix très faible, provenant du lit. »

Ils se séparèrent d’un bond et se dirigèrent vers le lit. Kate leva le regard vers son fils.

« Je te présente mon second, maman. Le major Sam Carter. »

Sam fit un sourire à la mère de Jack qui lui en rendit un, bien faible, mais aimable.

« J’ai entendu… conversation… C’est quoi, Tok’ra… ? »

Sam et Jack échangèrent un regard. « C’est une race de parasites extraterrestres qui ont besoin d’hôtes pour survivre, répondit Sam à la demande muette de Jack. Ils peuvent soigner toute les maladies de leur hôte, mais… »

« Ils ne gagneraient pas un concours de beauté, ajouta Jack et sa mère sourit. »

Sam raconta son expérience avec Jolinar, ainsi que celle de son père avec Selmac. La mourante l’écouta attentivement.

« C’est… d’accord, murmura t-elle. »

« Tu n’es pas obligée de donner une réponse si vite, maman, protesta Jack. »

« Le… temps… manque. »

Elle se sentait partir. Jack et Sam le comprirent bien. « Tu en es sûre ? »

« Oui… »

« De toute façon, si vous changez d’avis, même après le transfert, dit Sam, je ne pense pas qu’ils vous en voudront. »

« Appelez la base, Carter. Dites-leur que c’est bon. »

Elle opina et quitta la pièce.

« Jolie, approuva Kate quand elle fut dehors. »

Jack rougit sous le regard de sa mère. « Oui, si on aime les blondes aux yeux bleus, admit-il. »

« Elle t’aime… »

« C’est plus compliqué que ça, maman. On en reparlera quand… tu seras un serpent. »

Sam revint dans la chambre à ce moment. « Mon colonel, le général a ordonné à Janet de venir ici afin que le transfert de votre mère à la base se fasse plus facilement. Daniel l’accompagnera. »

« Merci, Carter. »

Il n’en revenait pas de ce que sa mère s’apprêtait à faire. Il savait que c’était le seul moyen, mais il détestait les Tok’ra. D’un autre côté, s’il ne le faisait pas, il perdait sa mère, la seule famille qui lui restait. Et il tenait trop à elle pour la perdre, alors… serpents ou pas, les Tok’ra l’aideraient à survivre…

« J’ai besoin d’air, dit-il. »

Il quitta la pièce, laissant les deux femmes entre elles. Kate fut la première à parler.

« Samantha… »

« Oui, madame O’Neill ? »

« Parlez-moi des Tok’ra ? … Aurais-je mal ? …. »

« Un peu, au début, avoua Sam. Mais c’est passager, le temps que le symbiote se connecte sur le système nerveux. Cependant, vous devez savoir que ce n’est pas une existence de tout repos. Les Tok’ra sont engagés dans une guerre sans merci contre les Goa’uld, d’autres parasites, contre lesquels le colonel et moi avons lutté plusieurs fois. Le colonel n’aime pas les Tok’ra, il ne leur fait pas entièrement confiance. »

« Pourquoi ? »

« Disons qu’il n’est pas toujours d’accord avec leurs méthodes, sourit Sam. »

« Et vous ? »

« Je suis souvent de son avis, admit-elle. Mais nous n’avons pas le choix. »

La mère de Jack cligna des yeux pour montrer qu’elle avait compris.

« Je pourrais… changer… d’avis ? »

« C’est même la condition que j’ai posé aux Tok’ra. Je voulais être sûre que le colonel ne m’en voudrait pas. »

« Jack ? »

« Oui… »

« Appelez-le… s’il… vous plaît. »

Sam se leva pour aller à la recherche de son colonel. Une infirmière lui indiqua  où elle pourrait le trouver.

 

Pendant ce temps, Jack avait pris un café qu’il était allé boire sur la terrasse de l’hôpital. Sarah, arrivée au moment où il sortait, l’aperçut et le suivit.

« Jack ! »

Il se retourna. « Sarah. »

« Mauvaises nouvelles ? »

« Si on veut. Oui, et non. »

« Peux-tu être plus clair ? »

Ils étaient seuls sur la terrasse. « Tu te souviens que je t’ai parlé de la Porte des Etoiles ? »

« Oui. »

« Nous avons rencontré un peuple de serpents… de parasites, qui peut sauver ma mère. »

« C’est une bonne nouvelle ! Je ne comprends pas que tu fasses cette tête ! »

« Si tu les connaissais autant que moi, tu comprendrais. En gros, un de ces serpents va entrer dans le corps de maman et le partager avec elle. Et ce n’est pas une expérience plaisante, crois-moi ! »

Elle frissonna à ses mots. « Tu parles d’expérience ? »

« Un jour j’en ai eu un dans le corps… Si ce n’était pas Carter, je serais un de ces maudits serpents, aujourd’hui. »

« Je ne comprends pas, Jack. Ils sont méchants ou gentils, pour parler comme Penny. »

« Les Goa’uld sont les méchants serpents, les Tok’ra les soi-disant gentils. Mais pour moi, c’est du pareil au même. J’ai été possédé par un Goa’uld. Carter a connu la joie, elle, de l’être par une Tok’ra. »

« Entre Sam et toi, il y a quelque chose ? »

« Oui, des règlements. »

« Je suis sérieuse, Jack. C’est quoi cette histoire de Thera et de Jona ? »

« Tu as entendu ? »

« Oui. »

« Il y a quelques mois nous avons été faits prisonniers sur une planète et on nous avait enlevé nos mémoires. On pensait être Thera et Jona, c’est tout. »

« Et étant amnésiques, il n’y avait plus aucun règlement entre vous, n’est ce pas ? »

« Non, en effet, admit Jack en rougissant. On a franchi le pas, avant de retrouver la mémoire. Après, c’était plus difficile encore. »

« Je vois. Vous vous aimez, c’est une évidence. »

Jack ne répondit rien. Il y eut un long silence entre eux. Aucun d’eux ne s’aperçut de l’arrivée de Sam.

 « J’espère que tout ira bien, murmura Sarah. Pour Kate. »

« Moi aussi. Merci d’être là, Sarah. »

« C’est normal, Jack… J’ai toujours apprécié ta mère. »

« Je sais. Elle t’aime beaucoup aussi. Mais ça me fait du bien de t’avoir près de moi. »

« Toujours. Tu sais bien que je t’aime, Jack. »

« Je t’aime aussi, Sarah. »

 

Sam, qui n’osait pas interrompre le tête-à-tête, reçut ces derniers mots comme une flèche en plein cœur. Elle les regarda s’étreindre, les yeux exorbités, pleins de larmes, le cœur lacéré par la jalousie. Ce fut à ce moment-là que Jack la vit. Il se sépara de Sarah, et la regarda.

« Votre mère vous demande, mon colonel, dit-elle sèchement avant de tourner les talons. »

« Carter ! »

« Vas-y, Jack, je me charge de le lui expliquer. »

« Ok. Merci. »

 

Pendant que Jack allait voir sa mère, Sarah se lança à la poursuite de Sam. Elle la trouva, pleurant, dans le jardin.

« Sam, fit-elle doucement. »

Sam ne bougea même pas.

« Il s’agit d’un malentendu. Il n’y a plus rien depuis longtemps entre Jack et moi. »

« Cela ne me concerne pas, Sarah. »

« Si, cela vous concerne. Si vous étiez arrivée un peu plus tôt, vous auriez entendu Jack me dire qu’il vous aimait. »

Cette fois, Sam leva la tête vers Sarah.  Celle-ci poursuivit :

« Sam, nous avons été mariés pendant presque quinze ans ! Après… la tragédie qui nous a séparés, je ne pouvais même plus entendre son nom. Mais nous avons eu l’occasion d’en rediscuter, nous sommes redevenus amis. J’aime mon mari, je veux parler de Greg Mallory, rajouta t-elle vivement. Mais même s’il n’y a plus d’amour entre Jack et moi, nous éprouvons quand même une grande tendresse l’un envers l’autre. Nous avons eu un fils ensemble, et ce sont des souvenirs qui nous rapprochent. »

Sam se sentait comme une enfant à qui on faisait la leçon. Et Sarah continuait. « C’est tout ce qu’on voulait se dire, quand vous êtes arrivés. Je vous le jure, Sam, il vous aime vous ! »

« Ça ne change pas grand chose, de toute façon, dit Sam amèrement. »

« Dommage : vous devriez essayer… Merde, Sam, vous méritez d’être heureux, Jack et vous. »

« Allez dire ça au type  qui a écrit les règlements de l’armée. »

« Vous n’avez jamais essayé de dire : au diable, le règlement ? »

« Plus d’une fois, j’ai été tentée, croyez-moi. »

« Alors faites-le. Je sais que vous risquez vos vies tous les jours, sur ces planètes étrangères. Un jour, vous risquez de regretter le fait de n’avoir pas su dire à Jack que vous l’aimiez à temps. »

« Merci, Sarah. »

« Restez là, je vous envoie Jack. Je dis au-revoir à Kate et je m’en vais… D’après ce que j’ai compris, Kate va partir elle aussi. »

« Pour la planète mère des Tok’ra, oui… Mais elle aura des permissions. »

« Jack aura besoin de votre soutient, Sam. »

« Je sais. »

 

A la demande de Sarah, Jack retrouva Sam dans le jardin de l’hôpital. « Daniel et Janet ne sont pas arrivés ? demanda t-elle. »

« Non… Sarah m’a dit que vous vouliez me voir. »

« En effet, mon col… Euh, Jack. »

« Je me demandais si vous y arriveriez un jour, dit-il en souriant. Non, c’est vrai : vous êtes capable d’expliquer des théories à rallonges avec des mots compliqués, mais mon prénom semblait difficile à dire. J’allais demander à Hammond d’engager un orthophoniste pour vous. »

Elle eut un sourire. « Sarah vous a t-elle dit pourquoi je voulais vous voir ? »

« Non. »

« Pour ça. »

S’approchant de lui, elle l’embrassa. Surpris de son geste, Jack ne pensa même pas à répondre au baiser. Alors, elle recula, coupant court au baiser. Elle n’osait plus le regarder. Déçue, humiliée, elle s’en voulait d’avoir cédé à la plaidoirie de Sarah. Les larmes affluèrent à ses yeux. « Je suis désolée, mon colonel. »

Jack, le cœur serré, perçut la détresse de Sam. Elle avait mal interprété sa surprise. Du doigt, il caressa le menton de Sam et la força à le regarder.

« Sam… J’ai été surpris, c’est tout. Vous ne m’avez pas habitué à ce genre d’attitude… Mais je pourrais m’habituer très vite, vous savez. »

Il se pencha tendrement vers elle et l’embrassa à son tour. Elle s’accrocha à lui avec la désespérance d’un noyé. Leur baiser passionné fut interrompu quand ils manquèrent d’air.

« On en reparlera, ma chérie, murmura Jack. Mais nous devons retourner là-bas. Daniel et Janet ne devraient pas tarder. »

« Ok. »

Il lui prit la main et ensemble ils retournèrent dans la chambre, où ils eurent la surprise de voir Daniel, en grande conversation avec Sarah et Kate.

« Méfie-toi, Sarah, ce type a l’habitude de séduire une femme sur chaque planète que nous visitons, dit Jack en entrant. »

Malgré elle, Sam émit un petit rire.

« Salut, Daniel. Où est Janet ? »

« Elle discute avec les médecins, pour avoir l’autorisation de transporter votre mère, Jack. Vous devriez peut-être aller avec elle, au lieu de dire des bêtises. »

« Ce ne sont pas des bêtises, Daniel, fit Sam. Vous vous arrangez toujours pour laisser un cœur brisé derrière vous. »

« Vous soutenez toujours Jack, de toute façon. »

« Ce n’est pas vrai, protesta Sam alors que Jack sortait un sourire aux lèvres. »

« Si, c’est vrai. »

« Non. »

« Si. »

« Non. »

« C’est vrai. »

« Daniel ! »

« Sam ? »

« Daniel ! »

« Vous commencez vraiment à trop fréquentez Jack : vous réagissez exactement comme lui, maintenant. »

« Pardon ? »

« Pardon ? »

Exaspérée, Sam se tourna vers Kate. « Vous êtes prête ? »

« Je… crois. »

« Eh bien, Kate, je vais donc vous laisser. Et je vous en prie, appelez-moi, avant de quitter la planète. »

« Promis. »

« Vous allez me manquer, et vous manquerez aussi à Penny. »

« Au-revoir… n’est ce pas ? »

Pour toute réponse, Sarah embrassa le front de sa belle-mère. Puis, se tournant vers Sam, elle lui dit tout bas :

« Prenez soin d’elle, Sam. »

« C’est promis. Et merci, Sarah. »

« Et prenez soin de Jack. »

« Oh ! ça, ne vous en faites pas ! dit Daniel avant de rougir en  réalisant qu’il parlait à l’ex femme de Jack. »

Celle-ci eut un sourire amusé et les salua tous les deux, avant de partir.

Janet arriva quelques minutes plus tard.

« C’est arrangé, Kate. Vous sortez dans une vingtaine de minutes. Un avion militaire nous attend à l’aéroport. »

« Merci. »

« Où est Jack ? demanda Daniel. »

« Il dit au-revoir à Sarah. »

 

Trois heures plus tard, ils étaient tous à la base de Cheyenne Mountain. Jacob et Oldrin devaient procéder à l’opération, sous l’œil vigilant de Janet. SG1 attendait, dans la salle attenante à celle où la procédure avait lieu. Le général Hammond avait tenu à être présent. Jack tournait en rond, comme un lion en cage. Tout le monde imaginait ce qu’il devait éprouver, à l’idée de savoir que sa mère  était en train de devenir un membre de la Tok’ra. En effet, son antipathie à l’égard de leurs alliés n’était pas inconnue. Sam en eut assez de le voir tourner comme ça.

« Jack, lui dit-elle doucement. »

Celui-ci sursauta. Hammond, Teal’c et Daniel regardèrent la jeune femme avec surprise, ne l’ayant jamais entendu appeler le colonel par son prénom. Mais ni Jack ni Sam n’eurent conscience de cela. Ils étaient accrochés l’un au regard de l’autre.

« Je te demande pardon, Samantha. Je suis un peu… nerveux. »

« Je sais, mon amour. »

Hammond crut que sa tension artérielle allait monter, quand il entendit cela, et encore plus quand il vit le major prendre la main du colonel, lequel attira Sam contre lui. Il n’eut pas le temps de réagir, que Janet entra dans la salle.

« C’est fait. Vous pouvez entrer. »

Jack se dégagea de l’étreinte de Sam, mais garda sa main dans la sienne, et se rua vers la chambre. Sa mère était allongée, comme endormie.

« Maman ? »

« Nous avons jugé préférable qu’elle fasse connaissance avec son symbiote, Jack. Pour l’instant il est en train de la soigner et de se présenter. »

Pour une fois, Jack ne trouva aucune réplique. Il se contenta de regarder sa mère avec inquiétude. Elle ouvrit soudain les yeux. Ils brillèrent l’espace d’une seconde.

« Comment vous sentez-vous, Nyla ? demanda Oldrin. »

« Tout se passe bien. Kate est maintenant en parfaite santé. »

« Sans vouloir vous offenser, je voudrais le constater par moi-même, dit Jack. »

« Je vais bien, Jack, assura la voix de Kate. J’avoue que c’est un peu bizarre. »

« Tu crois ? »

« Idiot ! sourit-elle. Ne t’en fais pas, Jack, je crois que je peux survivre. »

« Il vaudrait mieux, Kate, fit alors Jacob d’une voix attendrie. Je n’ai pas attendu tout ce temps pour savoir ce que tu étais devenue pour te voir mourir devant moi ! »

« Jacob Carter ! J’aurais reconnu cette voix parmi mille, s’exclama Kate. »

« Vous vous connaissez, tous les deux ? »

« Oui, Jack. Jacob et moi étions grands amis, au lycée. Et même un peu plus que ça. »

« Un peu plus que ça ? releva Jack. »

« Nous sommes sortis ensemble un moment, admit Jacob. »

« Maman ? Jacob n’est tout de même pas… mon…euh, sans vouloir vous offenser, Jacob. »

« Non, Jack ! Ce n’est pas lui… »

« Ce n’est pas faute d’avoir essayé, sourit Jacob. »

« Et je ne sais pas si tu l’as remarqué, Jacob, mais la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre, sourit Kate en regardant son fils et la fille de Jacob. Les deux officiers rougirent sous le regard amusé que leur lançaient Kate et Jacob. Daniel, lui, se retenait pour ne pas éclater de rire, mais on entendit un gloussement étouffé provenir de l’endroit où il se trouvait.

« Euh, maman, je te présente le général Hammond, notre commandant, dit Jack en insistant sur le dernier mot. »

« Bonjour, Kate, dit le général. Vous pouvez m’appeler George. »

« Ah ? Et pourquoi, nous, on n’a pas le droit ? demanda Jack en prenant un air niais. »

Sam mit sa main devant sa bouche pour cacher le fou-rire qui lui venait.

« Bonjour, George, dit Kate. Ne faites pas attention à lui, j’ai fait de mon mieux pour l’élever, mais il tient ce côté là de son père et je n’ai rien pu faire. »

« Il y a longtemps que j’ai appris  fermer les yeux et les oreilles, avec Jack, Kate. Et j’ai l’impression que je devrais continuer encore longtemps, soupira t-il en regardant le colonel et le major d’un air faussement découragé. »

« Mon général, commença Sam… »

« Major, j’estime que ce que vous faites en dehors de la base avec le colonel O’Neill ne me concerne en rien. Mais ici et en mission vous devrez adopter un comportement professionnel. »

« A vos ordres, mon général, répondirent les deux officiers. »

Et Jack prit Sam dans ses bras et l’embrassa devant tout le monde… Le général leva les yeux au ciel, découragé, mais son sourire démentait son attitude.

 

FIN 

 

 

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